* Chapitre deux *

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Chapitre 2

- Hoy ! Al j'te parle ! Alfons, tu m'écoutes oui ou merde ?

Le garçon releva la tête de son bouquin et lança un regard à son collègue, signifiant qu'il était tout à lui.


- Beh c'est pas trop tôt ! Ça fait au moins une bonne dizaine de minutes que j'essaye de te faire réagir, vieux.
- T'as fini de râler ? Va à l'essentiel, je t'en prie. Merci.
- T'es pas drôle mec, sérieux ! lança-t-il froissé. Bon ! J'te disais qu'hier j'étais avec Chloé et... Qu'est-ce que tu fais ?
- Comme tu vois. Je suis actuellement en train de me mettre debout et je compte m'en aller, car tes histoires de cul... Je m'en fiche.
- Ouais je vois ça. En tout cas, c'est pas avec une attitude comme ça que tu te feras des amis, vieux.

Alfons quitta le vestiaire en silence embarquant son roman, laissant Hideki en plan.



- C'est ça casse-toi, lança ce dernier brutalement à la porte qui se fermait

**

Dix-neuf heures trente; l'heure d'ouvrir les portes du club et de laisser entrer les habituées. Aujourd'hui c'était à Alfons d'ouvrir et d'accueillir les premières clientes ... Et avec le sourire, s'il-vous-plaît ! Il fut ensuite rapidement remplacé par un autre, préposé à l'accueil et parti rejoindre son espace.

- Blondi ! Ta cliente est là !


Celui qui venait de l'appeler par ce surnom un peu stupide, lui fit un grand signe de la main, après avoir indiqué à Aryanne qu'elle pouvait rejoindre son hôte.


Souriante comme à son habitude, Aryanne s'installa sur le canapé. Aujourd'hui elle avait attaché en un chignon tiré ses cheveux rouges, mis un blush rosé sur ses joues et troqué son rouge à lèvres par un rose légèrement brillant.

- Bon—soir !
- Bonsoir Aryanne. Tu es magnifique également aujourd'hui. Je ne t'avais jamais vue avec les cheveux attachés ainsi. Ça te change le visage, dit-il tout en se redressant. Tu prendras comme d'habitude ?
- Oh ! M-merci et oui, s'il-te-plait.
- Je vous apporte ça tout de suite Madame, annonça-t-il d'un ton légèrement coquin, accompagné d'un clin d'œil ainsi que par une légère inclinaison du buste.


La femme, détourna le regard, rougissant légèrement. Elle se souvenait un peu de leur conversation de la nuit précédente, de ce qu'elle lui avait dit et de ce qu'elle avait voulu faire. Tout en poussant un large soupir, elle repensa également à ce qu'elle avait fait après être sortie du club. Elle avait en réalité attendu qu'il sorte, puis l'avait suivit jusqu'à sa voiture et avait hésité à l'empêcher de partir. Rapidement elle avait réalisé la stupidité de cet acte et avait pris la décision de simplement rentrer chez elle.


Le temps qu'Al revienne avec les boissons et les petits gâteaux, elle prit le temps, comme chaque soir depuis qu'elle venait ici, d'observer tout le beau monde qui venait. Une fois elle avait surpris sa patronne ce qui lui avait valu une promotion accompagnée d'une augmentation sans qu'elle ne demande rien.


Un mouvement à la droite de son champ de vision la fit sursauter.


- Oh Al, s'exclama t'elle une main sur son cœur.

Il était arrivé tellement discrètement... Elle ne l'avait pas vue revenir, se mettant à rougir et à bafouiller, se sentant bête d'avoir eu peur. Le garçon la rassura, la faisant se sentir toujours aussi idiote, mais plus détendue.


- Ne me fais plus jamais... ça !


Un énorme fracas se fit brusquement entendre venant de la cuisine : des bruits de verres et d'assiettes se brisant au sol.


**

- Tu pouvais pas faire gaffe ?!
- J'ai dit que j'étais désolé. Pas la peine de crier. J'l'ai pas fait exprès ! Ça m'a échappé des mains.


Hideki était en train de se faire engueuler par le patron, suite à la destruction d'une grande partie de la vaisselle.


- T'as une idée de combien ça coûte ?!


Bougon et écoutant à moitié son boss, il faisait des petits signes de la tête, fatigué de se faire recaler à chaque tentative de s'excuser, attendant la fin du secouage de puce. Le propriétaire du club, finit par se fatiguer et annonça finalement qu'il allait décompter la casse du salaire avec un large sourire.

- Hey !!! Attendez ! Je vais quand même pas bosser trois mois gratuitement, s'insurgea brutalement Hideki, à l'annonce de la décision qu'il jugeait injuste.


Sans rien dire le propriétaire, quitta la cuisine, s'attirant des regards de la part des clientes ainsi que de ses employés ayant suivi la dispute.

Le réprimandé, continuant à rager intérieurement, entreprit de nettoyer les dégâts.


Alfons et Aryanne ainsi que la majorité des gens présent dans la grande salle du club, se mirent à discuter de ce qui venait de se passer, permettant de délier certaines langues. Pourtant le sujet s'épuisa rapidement et à certaines tables; hôtes et clientes, s'enfonçaient dans leurs fauteuils et canapés moelleux recouverts de velours noirs.


Nos deux amis, n'étant pas en reste. Le blond proposa finalement d'aller chercher une nouvelle bouteille de rouge dans la cuisine et s'exécuta avec la bénédiction de la femme.


Rapidement mais surtout mue par la curiosité, le garçon poussa les doubles portes de la cuisine et attendis qu'elle se referme derrière lui pour s'adresser à son collègue.


- Bon sang, qu'est-ce que tu as foutu Hideki ? Tout le monde n'a parlé que de ça pendant au moins une bonne de dizaine de minutes, demanda d'une voix douce mais énervée Alfons.

- Ah ! Tu tombes bien ! Ta cliente est partie ? Tu peux m'aider s'teuplait ? Ce connard ne veux plus me payer pendant trois mois pour payer tout ça, d'un geste de la main il indiqua les débris de verres et de porcelaine qu'il avait ramassé et qu'il restait à ramasser.
- Oh non, s'exclama-t-il .Tu te démerdes on se connait pas assez pour que je te sorte des galères que tu t'impose tout seul avec tes conneries. Et puis pour ta gouverne... Si, elle est encore là. Je suis juste venu chercher une bouteille...

(Il esquissa un large sourire moqueur, dévoilant des dents blanches et rajouta : )

En espérant que tu ne les as pas brisées.
- Haha très drôle j'me marre very funny. Merci poto.

Secouant doucement la tête de gauche à droite à plusieurs reprises, avant de soupirer, Al décida de ne pas continuer la conversation, récupéra la bouteille, poussa la porte à double battant et rejoignit sa cliente qui l'attendait.


Elle esquissa un sourire, lui demandant pourquoi il avait tant trainé, tout en l'enlaçant sans lui avoir demandé son avis.

- T'es vraiment sur de ne pas vouloir coucher avec moi juste une nuit ?, lui demanda t-elle d'un ton coquin à l'oreille après s'être collé à lui.
- Sûr, répondit-il plus sèchement qu'il ne l'avait voulut.
- Au moins j'aurais essayé !, dit-elle en riant pour cacher sa déception et le lâcha. Sers moi, s'il te plait, rajouta la jeune femme, lui tendant son verre vide

Le garçon s'exécuta avec le sourire, remplissant le verre.

Au même moment la porte du club s'ouvrit brutalement. Une silhouette en guenille de petite taille apparut dans la salle et d'une voix forte, essoufflée et larmoyante, s'écria dans le silence que son entrée avait provoqué:

« - Aidez-moi s'il-vous-plait je suis poursuivie ! »

***

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⏰ Last updated: Mar 14, 2016 ⏰

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Figés et Immortels.Where stories live. Discover now