Entrer dans une équipe de hockey masculine quand on est une fille, c'est un peu tiré par les cheveux.
Pourtant c'est bel et bien l'objectif d'Esther ou, plus communément appelée: la nouvelle.
« Je paris qu'elle ne tiendra pas une semaine dans ce ly...
Mon père klaxonne dehors. Il m'attend pour m'emmener chez ma mère, et commence visiblement à s'impatienter.
Mais je suis trop stressée, et pour masquer les cernes dû à ma nuit blanche passée à prévoir ce que j'allais faire face à ma mère et ma soeur, j'applique une tonne de fond de teint.
Hier, j'aurai dû dire aux autres membres de l'équipe que je ne serai plus là pendant une semaine, mais j'ai jugée que ça n'intéresserait personnes. Donc voilà que je pars comme une voleuse.
Je suis effrayée à l'idée de confronter le regard lourd de reproches de ma mère. Outre ça, il y a ma soeur. Zoé. Je me sens tellement mal en repensant au fait que j'allais l'emmener à la mort.
Je prends une grande bouffée d'air avant de descendre.
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On arrive enfin, après une heure de route tout de même. En revoyant la ville de mon enfance, je repense à mes dérapages, à quand je décidais de faire le mur, aux litres d'alcool que j'avais ingérée.
La maison où j'ai vécue avant que ma mère m'expulse est à la campagne. Petite je rêvais de vivre en ville, mais maintenant que c'est le cas, je regrette amèrement les paysages figés dans le temps de mon enfance.
Mon père se gare dans le grand jardin en face de la maison. La maison est immense.
Je sors et reste plantée devant la façade. J'avais prévue un discours et tout, mais maintenant je ne sais même plus si je dis bonjour ou pas.
"On a pas fait quatre heures de route pour que t'admires le paysage!" Me gueule mon père.
L'avoir avec moi ne me soulage pas du tout. En plus il ne prend même pas la peine de m'accompagner, parce qu'il sait que lui plus ma mère dans la même pièce, ça n'annonce jamais rien de bon.
J'avance et avant même que je toque à la porte elle se dérobe sur ma mère.
Elle est encore en tenue de secrétaire, elle doit sûrement rentrer du travail.
"Salut." Dit-elle sèchement avant de me faire rentrer.
Ses traits son tirés, comme si le simple fait de me saluer l'iritait.
Je rentre et me dirige vers ma soeur qui me saute aux bras. Heureusement que Zoé n'est pas du genre rancunière. Mais même si elle me pardonne facilement, je ne pourrai pas me pardonner moi.
"Je suis tellement désolée." Je lui murmure à l'oreille.
"Ce n'est pas grave!" Ça ne me soulage pas qu'elle me pardonne. Au contraire j'ai l'impression que je ne mérite pas une soeur comme elle.
