« Il a des visages plus beaux que les masques qui les couvrent » avait dit Rousseau.
Tant de cœurs inlassablement brisés pour autant de secrets vivants profondément en nous, parfois peu à l'abri et parfois trop.
Mais la réalité était là : nous porto...
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Peut-être que pour vous, il y a un lendemain. Peut-être que pour vous il y en a un millier, ou trois milliers, ou dix : tellement de temps pour vous prélasser, tellement de temps que vous pouvez gaspiller. Mais pour certains d'entre nous, il ne reste qu'aujourd'hui. Et ce aujourd'hui est important, sur le moment ou peut-être pour l'éternité.
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Calliopé, huit lettres si simplement assemblées qui pourraient vous paraître dénuées de sens.
Je m'étais si souvent demandée si les prénoms pouvaient représenter une personne, la définir. Certains parents décidaient de prénoms par affinité ou encore choisissaient un prénom provenant du si grand arbre familial dont ils avaient eu la chance d'hériter. J'ai hérité du mien pour la curiosité.. la curiosité de ma mère, la curiosité de mon prénom, la curiosité que « Calliopé » signifiait.
D'après ma mère, les Calliopé étaient aventurières, idéalistes et curieuses. Elle me disait espérer le fait que je puisse posséder ces traits et, en si gentille fille que j'étais autrefois, je faisais bien entendu tout mon possible pour lui prouver et lui faire comprendre qu'on ne choisissait pas un prénom pour le caractère qu'il disait offrir. Seulement, être curieuse, idéaliste et aventurière étaient bel et bien des adjectifs me qualifiant. Mais qui s'en préoccupait ? Qui se préoccupait réellement de la fille si paisible que je semblais être ?
Il était temps, peut-être, de faire tomber le masque.
- Mademoiselle Sanders, vu l'état de votre prise de note, il semblerait que vous ayez une certaine peur d'oublier votre prénom ou chose encore moins probable, que vous ayez du mal à suivre mon cours.
- Et je suppose que c'est le moment où je tente de vous amadouer comme le font pratiquement toutes les personnes de cette satané classe ?tentai-je sceptique tout en relevant la tête, la voix assez basse.
Il était vrai que j'avais une forte tendance à retranscrire manuellement la plupart de mes pensées et il était également vrai que la main de mon professeur se trouvant tout près des quelques stylos disposés sur ma table ne m'avait pas plus que ça interpellée jusque là. Mais à qui la faute si les cours de mathématiques avaient le don immense de m'ennuyer ? J'aimais les maths. Parfois la simple idée de pratiquer les maths réussissait à embellir l'une de mes journées. Cependant, Aleyna ne pouvant me soutenir psychologiquement lors de ce cours, je n'y voyais pas grand intérêt. Les chiffres et les formules entendues s'infiltraient chaque fois parfaitement dans ma mémoire. Seulement, les professeurs comptaient un peu trop à mon goût en la présence d'élèves tels que moi pour soutenir leurs cours.
J'étais las des fausses suppositions, la première sur moi étant souvent celle d'une intelligence innée. Je n'étais pas intelligente, simplement logique et réaliste.
