« Il a des visages plus beaux que les masques qui les couvrent » avait dit Rousseau.
Tant de cœurs inlassablement brisés pour autant de secrets vivants profondément en nous, parfois peu à l'abri et parfois trop.
Mais la réalité était là : nous porto...
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Tell me pretty lies.
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Calliopé, encore et toujours en retard ! Mes habitudes ne me quitteraient décidément jamais et ça, je l'avais compris à la minute où je m'étais rendormie après avoir éteint la sonnerie incessante de mon réveil. Plus le temps passait et plus cette dernière prenait de l'ampleur : j'avais été habituée à me réveiller dès l'aube mais depuis mon entrée au lycée, la donne avait changée. Foutus cauchemar ! En soi, le bruit du réveil ne me dérangeait absolument pas s'il était le prix d'un sommeil prolongé. Après tout, l'un de mes passe-temps favoris restait de m'emmitoufler dans mon lit en tête-à-tête avec mes réflexions. Seulement, certains sacrifices dans la vie étaient nécessaires et s'il y avait bien un objectif que je m'étais donné, c'était de ne pas me faire oublier. Tomber dans l'oubli n'était en effet pas une initiative possible, même pour la jeune adolescente incertaine que je demeurais. Le seul problème restait assez moindre.. si l'on se penchait vers un certain point de vue : j'avais toujours eu trop peur des grandes décisions. « Le courage n'est rien sans la réflexion ». Je n'étais rien sans la réflexion.
Le matin de mon côté était donc toujours une étape à franchir même s'il était vrai que je tentais de m'améliorer sur ce point. Ma mère n'était pas dans la pièce pour me remuer, seulement sa voix réussissait tout de même à raisonner dans mon esprit me rappelant les quelques bus que j'avais dû déjà louper. Le trajet jusqu'au lycée se ferait donc à pieds. En soi, la distance à parcourir pouvait se révéler bien moindre en comparaison de celui de la plupart des autres étudiants. Certains avaient fait le choix de parcourir un bon nombre de kilomètres chaque matin afin de se rendre dans le meilleure lycée de la région. On pouvait dire que de ce côté-là je n'avais pas à me plaindre, les quinze minutes à pied entre mon logement et mon lieu d'étude ne rivalisant pas.
Après avoir retroussé le bas de mon jean noir favoris, un peu plus large que l'étaient réellement mes jambes, j'essayai rapidement de dénicher un t-shirt blanc propre ainsi qu'une ceinture de la bonne taille. Je m'empressai ensuite de partir à la recherche de mes précieuses vans vintage, demeurant trop grandes malgré la pointure trente-six qui était indiqué au fond de chaque chaussure. Ne les trouvant pas, une fois près de la porte d'entrée, j'empoignai mes fidèles docs, assez classiques puisque basses et noires mais c'était le genre de choses que j'aimais. Une fois les pieds chaussés, je fis un passage rapide dans la salle de bain à la recherche d'un tube de dentifrice à peu près rempli. J'en profitai également pour m'appliquer le minimum de maquillage possible sur le visage. Une fois mon petit rite quotidien effectué, je positionnai mon cartable rempli de mes affaires de cours sur l'épaule droite. Malgré mon ventre qui en réclamait sans cesse, je sautai chaque fois l'étape du petit-déjeuner qui n'était vraisemblablement pas faite pour moi. J'affectionnais de toute manière bien plus les petits grignotages de nuit.
