« Il a des visages plus beaux que les masques qui les couvrent » avait dit Rousseau.
Tant de cœurs inlassablement brisés pour autant de secrets vivants profondément en nous, parfois peu à l'abri et parfois trop.
Mais la réalité était là : nous porto...
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L'esprit cherche et c'est le coeur qui trouve.
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Ma précédente réplique laissa un faux air vexé sur le visage de mon amie, ce qui lui allait d'ailleurs drôlement bien. Malgré la certaine pureté que son visage dégageait, elle paraissait à l'inverse de moi plus âgée qu'elle ne l'était réellement. Sa chevelure de jais et ses petits yeux bleus faisaient d'elle l'une des plus belles filles de notre niveau scolaire. Pourtant le nombre d'élèves présents dans notre grande cité devait bien s'élever à un nombre en quatre chiffres. Aujourd'hui, elle n'avait pas pris la peine de se maquiller et avait choisi de superposer plusieurs couches de vêtement afin de ne pas craindre un froid pour le moins inexistant.
Même si les hivers étaient réputés pour être assez rudes là où nous habitions, nous n'en étions qu'à notre premier mois passé depuis la rentrée scolaire, notre dernière en tant que lycéennes.
Beaucoup pensaient que finir le lycée était synonyme de passage à l'âge adulte. Je détestais cette façon presque permanente de vouloir donner sens à tout, comme ci toute notre vie était déjà planifié. Si c'était vraiment le cas, la vie se trouvait être trop bipolaire à mon goût.
- Tu le savais toi que j'étais classée numéro un dans le cœur de Cameron ?lui demandai-je en toute innocence.
- Plus depuis que je t'ai remplacée, voyons.
- Oh, et il t'as dit ça quand ?
Elle marqua une légère pause afin d'observer les environs désormais rempli par une masse d'élèves.
- Il y a à peine trois minutes. Puis il est parti rejoindre Alexis, mentionna-t-elle d'une voix remplie de sous-entendu.
- Alexis ?
- Mets-toi à la page, ma vieille. Aujourd'hui est un nouveau jour.
« Nouveau jour » sous-entendait toujours « nouvelles épreuves » ou une autre connerie du genre lorsque ça sortait de ma bouche. Dans celle d'Aleyna, ce simple groupe de deux mots était rempli de bien trop d'optimisme en mon sens. Certaines choses arrivaient parfois trop vite pour les prévenir et leur étendue pouvait se révéler bien plus conséquente que ce à quoi l'on avait pensé.
- Dis plutôt qu'on est mercredi et que l'équipe de basket joue un match cette après-midi. Il lui faut bien un peu d'entraînement.
- Entraînement pour intégrer l'équipe ? elle me posa tout en fronçant les sourcils.
- Suis un peu : à propos des garçons, levai-je les yeux.
Des regards me brûlant psychiquement la peau attirèrent mon attention hors de notre conversation, me provoquant une légère pression au coeur qui ne me quitterai pas de sitôt. Nous venions de traverser la grille guidant vers l'extérieur. Un immense trottoir longeant l'un des bâtiments nous était offert en prime d'une immense vue sur une partie des gens peuplant mon environnement scolaire. Je nichai mes mains dans mes poches, me sentant mal à l'aise de les laisser pendre nonchalamment contre mon corps. Des nuages de fumée vinrent envahir notre espace personnel à mesure que nous avancions. Je ne pouvais les sentir, privée de tout odorat dès la naissance, mais leur contact face à mes yeux me faisait toujours autant regretter ce désir permanent de vouloir sortir à chaque pause.
