Chapitre 3: "Je t'ai retrouvé"

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Image de l'acteur et mannequin Bill Skarsgard pour le personnage de Raphael. Dites moi votre avis en comm'. Je trouve qu'il a beaucoup de charisme! ;-)

Point de vue de Raphael:

Nouant ma cravate Burberry, je jetais machinalement un dernier coup d'oeil au miroir avant de commencer une journée marathon rythmée par une succession de rendez vous tout aussi ennuyeux que nécessaires. La richesse de ma famille n'était plus à faire. Fils unique de la noble famille Leighton je dirigeais d'une main de fer tout ce que mon défunt père avait cru bon  me léguer. Hôtels à travers le monde, centres commerciaux et entreprises pharmaceutiques m'avaient été confiés et j'honorais mes ancêtres en les faisant prospérer. S'ajoutant à ce poids de responsabilités, se comptant en millions d'employés à mes ordres, j'avais décidé d'aider mon prochain à travers de nombreuses oeuvres caritatives. Aide aux victimes de catastrophes naturelles, soutien aux plus démunis, de multiples bourses universitaires et la construction de bibliothèques pour que l'éducation soit à la portée de tout un chacun. J'étais perçu comme un saint. Un ange de bonté descendu du ciel et je recevais les honneurs pour chacun de mes gestes. Je collectionnais les trophées, médailles et autres décorations pour le bien que je rendais à la communauté mondiale. Mais je m'en fichais. 

De légers coups à la porte de ma chambre me tirèrent de mes pensées. Mon secrétaire Henri fit son entrée.

_"Bonjour Monsieur, je tiens à m'excuser mais je viens vous rappelez vos différents rendez-vous de la journée. 8h-10h30 réunion avec le Conseil d'administration, 10h30-11h vidéoconférence avec la firme pharmaceutique de San Francisco et ensuite ....

_"Assez je vous prie, donnez moi ma tablette que je vérifie mes emails. Nous perdons trop de temps je me renseignerais sur mon emploi du temps dans la voiture." le coupai-je sèchement. 

Anxieux, Henri accouru me tendre la tablette et s'empressa de chercher ma sacoche et ma veste tandis que je sortais de ma chambre et que j'empruntais le grand escalier de marbre direction la voiture. 

Edward, mon chauffeur, m'ouvrit la portière arrière de la berline noire en s'inclinant. 

_"Bonjour Monsieur"

_"Bonjour Edward" le saluais je en rentrant dans la voiture. Edward était le chauffeur de mon défunt père et même s'il avait plus du double de mon âge je tenais  à la politesse élémentaire. Un gentleman se doit d'être un modèle de courtoisie envers les autres et il en attend la même chose en retour. 

Henri se plaça à l'avant avec Edward et lui indiqua la première destination.  J'écoutais le crissement des pneus sur les gravillons et nous sortîmes du manoir au pas. Chaque jour se ressemblait et ma gorge se serra. C'était peut être ça, l'enfer, revivre éternellement la même journée seul. Du moins jusqu'à la mort.... 

La voiture roulait depuis 20 minutes et je devais me ressaisir. Je regardais par la vitre teintée la ville endormie. Il était encore un peu tôt avant que les gens sortent travailler et ça m'arrangeait. J'aimais observer l'aube et voir la lumière se poser sur les immeubles. La nuit et l'ombre laissaient leur place au soleil et à sa clarté, le moment le plus magique de la journée. 

Mon regard furetait toujours sur la rue lorsque, soudain, il s'arrêta sur une frêle silhouette.

_"STOPPEZ LA VOITURE! ARRETEZ! IL FAUT QUE JE DESCENDE!! Criais je à Edward.

_"Mais Monsieur, vos rendez-vous..." répliqua mon secrétaire d'une voix hésitante.

_"Cela attendra bien. Stoppez la voiture" rétorquai je le regard noir fixé sur Henri, qui s'affaissait sur son siège. 

Je sortis d'un bond de la voiture garée de l'autre côté de la rue où une jeune femme arrosait les pivoines de son magasin de fleurs. Elle ne semblait rien voir concentrée sur ses fleurs. Magnifique.... Je l'observais un instant. Tout en elle respirait le naturel, la simplicité, le bonheur. Habillée d'un simple jean slim et d'un ample t-shirt gris, elle chantonnait discrètement tout en s'occupant de pivoines éclatantes. Quelque chose m'attirait, mais quoi? Je traversais la rue d'un pas décidé et me plaçait derrière elle. Elle était si petite par rapport à ma stature. J'avais l'impression de la connaitre depuis toujours. Quel est ce sentiment? Mon ombre la recouvrait entièrement et je vis son corps être parcouru d'un frisson. Elle se releva prestement et se retourna vers moi lâchant de surprise son arrosoir qui nous éclaboussa. Lorsqu'elle tourna son visage vers moi je la reconnu. Mais est ce vraiment elle? Depuis si longtemps? Ce n'est pas possible elle ne pouvait pas être si proche alors que je l'ai cherché dans tout le pays.... Ses cheveux châtains aux reflets bruns, ses pommettes recouvertes de fines tâches de rousseur, ses yeux bruns rieurs et cette bouche.... 

Elle était sous le choc mais ne semblait pas me reconnaître. Sa surprise était seulement du à la peur que je lui avais faite de bon matin. Elle se pencha pour ramasser le récipient, son corps complètement contracté. A quoi pense-t'elle? 

Sans la lâcher une seule seconde du regard, je lui posais la seule question qui saura me dire si c'est vraiment elle...

_"Mademoiselle, comment vous nommez vous s'il vous plaît? "

S'enfuirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant