~ Sammuel ~
Après avoir serré sa main, je croisais mes bras sur mon torse en me retournant pour pouvoir observer Olivia qui était assise sur la table. Elle balançait ses pieds légèrement dans le vide en affichant un visage fier et déterminé.
"Comment tu te sens ?" Demandais-je honnêtement, m'adressant à elle.
Elle ne me répondait pas et ne me regardait pas, je me tournais alors vers le Docteur en lui posant la même question, "comment elle se sent ?"
"Stable. J'ai soigné son bras, à suivre qu'il n'y a pas d'infection, j'ai regardé son cou également - d'où le fait que je vous ai contacté - elle doit rester au repos durant une semaine, où le temps que l'œdème se résorbe."
"Son cou," dis-je en me tournant vers elle. Elle tournait sa tête dans l'autre sens en remontant le col de son pull vers son menton. Je m'approchais d'elle en levant sa tête et prenant sa main fermement dans la mienne, elle fronçait les sourcils en s'écartant de moi, durant lequel je pus apercevoir plusieurs bleus. Je fronçais à mon tour mes sourcils ayant de mal à croire que c'était moi qui lui avais fait ça, l'ayant dans mon souvenir pas pris si violemment.
"Laissez-nous un instant, s'il vous plaît," demandais-je au Docteur, "bien sûr," dit-il en quittant directement la pièce.
Je mis mes mains de part et d'autre de son corps sur la table, l'enfermant entre mes bras afin qu'elle ne m'échappe pas. "Olivia," dis-je en la cherchant du regard, qu'elle efforçait d'éviter.
Elle prit mes bras en poussant dessus afin que je les déplace, mais je restais ferme. "Sache que je ne bougerais pas tant que tu ne m'adresses pas la parole."
Elle soufflait en tournant finalement son visage, se trouvant désormais à une trentaine de centimètres de moi. Ses yeux étaient rouges, sa mâchoire était serrée et elle affichait une expression de visage agacée que je commençais à reconnaître à force. "Tu es fâchée contre moi," dis-je plus comme une affirmation qu'une question.
"Tu n'as que ça à dire ?" Dit-elle sèchement.
"Je suis désolé," dis-je sincèrement. "Je n'aurais pas dû m'énerver contre toi."
"Ah, si tu n'es que désolé de t'être énervé," me reprenait-elle en haussant ses épaules avec un sourire sarcastique sur son visage. Elle levait les yeux et soufflait une seconde fois, reprenant ce visage dur sans émotion.
"Je suis désolé de t'avoir pris au cou j-"
"Étranglé," dit-elle en me reprenant une seconde fois, "appelons un chat, un chat."
"Ne me coupe pas la parole, écoute pour une fois." Je pris une grande respiration en ne la quittant pas des yeux, "je suis désolée de m'être énervé sur toi et de t'avoir étranglé. Je ne pensais pas t'avoir fait aussi mal, tu m'as mis hors de moi, mais ça reste déplacé de ma part. J'avais juste une envie quand je t'ai trouvé dehors, c'était de te tuer sur le moment même."
"Ce ne serait pas nouveau," dit-elle en faisant référence à notre rencontre dans l'ascenseur.
"Comment ça ce fait que je t'ai retrouvé dehors ?" Dis-je en évitant son commentaire.
"C'était un accident, je voulais simplement respirer de l'air frais, la porte s'est coincée... Puis l'alarme s'est enclenchée." Elle observait mes bras de haut en bas avant de regarder autre part.
"Ah, un accident... Car c'est un accident d'ouvrir une porte, se foutre dehors sachant très bien les règles, pensant que rien ne s'applique à toi et que tu ne vas pas avoir de conséquences... ?"
"Je n'y ai pas pensé."
"C'est bien ça le problème, tu n'y as pas pensé. Mais tu sais ce qui se serait passé s'il te serait arrivé quoi que ce soit ?" Dis-je en tournant son visage vers moi, "toutes les conséquences auxquelles tu n'as pas réfléchi, elles auraient toutes été pour ma gueule." Dis-je en pointant mon doigt sur mon torse, "toutes les personnes dans ce manoir sont sous ma charge. Le fait que tu désobéis aux règles qui sont appliquées à tous me met dans une situation délicate, car je ne peux pas accepter ça. Je reste avant tout ton patron, même si tu viens d'arriver, la seconde où tu as mis un pied dans ce manoir, tu es sous ma charge également. Te voir remettre mes ordres en question, ça me frustre à un point... Tu ne t'en rends pas compte."
