Journal Intime D'une Prisonnière.

Mourir ou vivre ?

Lundi 21 mars 11h50.

Anne-Marie vient de m'apporter le plateau repas il n'est pas plus appétissant que d'habitude mais il y a de la crème au chocolat.

C'est le seul truc que je mange ici.
Elle m'aide à me redresser et reste avec moi le temps de manger pour voir si je vais pas m'étouffer.
On parle pendant une heure et demie,elle finit par me dire.
-"Désolé ma puce je dois retourner avec les autres. "
J'hoche simplement la tête et je me recouche en soupirant tristement.
Je l'aime bien, c'est la seule qui se bouge les fesses pour essayer de trouver un traitement qui me soignera peur être un jour.
Elle est douce,et même quand je tente d'en finir et qu'elle me rouspète elle reste calme.
Quand je sens que la chimiothérapie m'emmène au delà de mes forces elle s'allonge à côté de moi et je passe ma main dans ses cheveux bouclés grisonnants.
Ils sentent bons, ils sentent le frais,ce parfum que tu sens quand tu t'allonge dans l'herbe en pleine campagne, sans aucune molécule de co2 dans l'air.
J'aimerai  faire ça tous les jours... Et oublié que je suis une ados sans famille,qui reste cloué au lit,qu'un traitement ne sera même pas capable de guérir ce can...

Je suis au bout j'en peux plus.
Je pleure pendant des heures sans que personnes ne s'en aperçoive.
Je souris à la vie même si elle ne m'aime pas.
Je pense à ce qu'Eliot m'avait dit un jour,le dernier jour où je l'ai vu.
-"Tu es une guerrière."
Non... Je ne suis pas...Plus... Une guerrière.
Tous les jours je me repasse cette phrase dans la tête.
Il me l'avait dit d'un ton si calme et serein...C'était lui quoi.

Avant de me laisser aller rejoindre Morphée je vais aller passer une heure avec le petit Sacha,lui aussi il a un cancer mais il s'est vite guéri il sort demain de l'hôpital c'est lui qui me redonnait le sourire quand "j'avais des larmes crocrodile".
Je suis contente qu'il soit guéri,ce petit chat n'as que 5 ans.
Lui il réussira sa vie.