Montmartre

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Montmartre, 2 Juillet 1912

Chère Maman,

L'école est finie, l'ennuie des vacances d'été m'envahit déjà. Votre dernière lettre m'a attristé; je vous en conjure ne dites plus jamais que votre heure approche, que bientôt je ne verrais plus vos magnifiques yeux bleus. La tristesse m'a assaillit quand j'ai parcourut les lignes de votre dernière lettre. J'éprouve le même sentiment en vous écrivant.

Quand le Titanic s'est enfoncé dans les profondeurs de l'océan, la joie qui y régnait s'est évaporé avec vous. Vous que jamais je ne retrouverais dans ce monde si vaste de mes yeux d'enfant. 17 ans, qu'est-ce après tout ? Un âge incertain où la seule personne dont on est besoin est notre mère. Vous me manquez chaque jour un peu plus. Mon amour pour vous est aussi grand que ma haine envers ceux qui nous ont séparés lors de l'embarquement dans les canaux de sauvetage. Je ne peux penser que jamais je ne vous reverrais, que je ne pourrais pas lutter avec vous face à votre maladie, cela me déchire le cœur.

Je vous jure sur ma tête que je ferais tout pour vous retrouver et que je vous accompagnerais jusqu'à ce que vous expiriez votre dernier souffle.

Je vous aime tant,

Sarah.


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