Méditation

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Le ciel est en colère aujourd'hui. Son visage se fait dur et ses yeux s'assombrissent de plus en plus à mesure que les secondes gouttent, roulent et s'écoulent.

Craignant qu'il n'éclate bientôt en sanglot, je me blottis précipitamment dans l'eau tiède, source de sérénité et d'apaisement. Cette eau, immobile jusqu'ici, m'accueille à grand bruit. Et quand tout redevient calme, je m'enfonce dans ses profondeurs et lève la tête vers le ciel qui ondule devant mes yeux floutés par les silencieuses ondes aquatiques.

Je m'abandonne et flotte, libérée de mes peurs inconnues. Mes poumons se gonflent quand ma tête, hors de l'eau, est caressée par un souffle léger. Mon corps, ralenti par cette masse transparente, semble tout engourdi. Je me laisse aller à ces ondes qui écoutent ma peine affluer vers elles. Elles me portent et me bercent comme une enfant. Elles lavent les affres de douleurs dont mon cœur était prisonnier.

L'eau ruisselle sur mon visage, mais ce n'est pas seulement le ciel qui m'éclabousse de sa tristesse enfin libérée. Des gouttes salées se mêlent à cette pluie de consolation. Oui, ce sont des larmes de soulagement qui s'échappent enfin de la prison de mes yeux et qui vont rejoindre cette eau guérisseuse qui a su me faire pardonner tout pour quoi je m'en voulais.

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