1.[Corrigé]

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Il l'avait frappé jusqu'à ce que la couleur de sa peau ne soit plus que rouge, puis il lui avait lentement enfoncé des lames dans les deux épaules avant de soigneusement couper les doigts avec lesquels il avait osé essayer de lui voler son sac. Le jeune garçon hurlait de douleur à s'en arracher les cordes vocales. Les larmes dévalaient ses joues, où l'on pouvait apercevoir des bleus et des traces de coupures. Il sentait de plus en plus la mort s'approcher de lui. La douleur s'envolait, les battements de son cœur ralentissaient, et sa vie, défilait avec une vitesse fulgurante devant ses yeux.
Quand l'homme au cœur noir eut fini, savourant les derniers gémissements de sa victime, il le regarda de ses yeux noirs avant d'incliner sa tête sur le côté. Il reprit ses lames qu'il nettoya d'un clin d'œil avant de se retourner pour s'en aller.
Il s'arrêta soudain, se retourna et donna un coup de pied puissant sur le crâne du pauvre garçon incapable de prononcer autre chose que des gémissements. Si fort qu'il eut l'impression que sa tête allait s'arracher du reste du corps.
Voyant que non, il grogna de frustration avant de cracher sur lui et de lui murmurer à l'oreille :

«Tu n'aurais pas dû essayer de voler, mec.
De toute manière tu n'en auras plus l'occasion. » Il finit avant de lui adresser un sourire mauvais.

La victime, maintenant morte, fut jetée dans la benne à ordures juste près de lui.
L'auteur de ce geste, s'essuya les mains avec une sorte de mouchoir rouge bordeaux qui semblait être en soie, et monta dans sa voiture noire.
Elle émerveillait autant qu'elle donnait des frissons tel un magnifique cheval noir.
Il mit le contact et appuya sur l'accélérateur en mettant sa main droite sur le volant et la main gauche en dehors de la vitre. Comme si de rien n'était. Comme s'il ne venait pas d'abattre un être humain. Comme s'il ne venait pas de se salir les mains une nouvelle fois. Comme s'il ne venait pas d'assombrir son cœur encore plus qu'il ne l'était.
Il accélérait encore et encore plus vite faisant voler sa chevelure brune, en espérant arriver le plus tôt possible chez lui.

Il n'était qu'à peine 21 heures. Toute la ville était déjà plongée dans le noir. Mais où était donc passée cette ville si fêtarde, si joyeuse, et si accueillante dont tout le monde parlait ? Qu'avait-t-il donc de si effrayant pour que toute la ville s'enferme chez elle juste avant le coucher du soleil ?
Arlhen n'en savait rien. Elle venait à peine d'arriver dans cette ville qu'elle voulait déjà retourner là où elle avait grandi. Elle s'imaginait rencontrer de nouvelle personne, construire une nouvelle vie, et trouver l'amour comme dans toute ces séries télévisées qu'elle voyait à la télévision. Mais non. À la place, elle avait atterri dans une ville où la peur et la crainte étaient les principaux sentiments. Même elle, au final, avait commencé à avoir peur d'une chose dont elle ne connaissait même pas l'origine.

Mais pourquoi ne pas demander ?
En fait si. Elle l'avait déjà fait, mais à chaque fois qu'elle essayait d'aborder quelqu'un pour lui poser cette question, leurs expressions changeaient et ils changèrent de sujet.

Tout cela l'insupportait au plus haut point.

Elle fouillait dans son frigo à la recherche d'une chose à grignoter tel un rongeur qui n'avait pas mangé depuis des jours. Elle poussa presque tous les ingrédients pour trouver son fameux Kinder. Mais bien évidemment elle se rendit compte qu'elle l'avait auparavant déjà mangée dans la matinée.
Quelle vie passionnante elle avait...

Elle sortit de la cuisine, un peu déçue, et alluma la télévision. Elle zappait en essayant de trouver une chaîne où il y aurait des spectacles de musique, des comédies ou encore dès sketchs. Rien de mieux pour se divertir, puis répondit aux messages de sa maman.

Elle baillait de plus belle, mais le sommeil ne venait pas. C'était comme si, une partie d'elle voulait qu'elle parte dormir mais une autre non. C'était étrange, mais elle mettait cela sur les médicaments qu'elle prenait récemment pour sa toux. Un effet secondaire, se disait-elle.

Elle entendit quelqu'un toquer à la porte soudainement. Elle pensait que c'était peut-être le film qu'elle regardait ou simplement une hallucination quand elle vit l'heure qui affichait 1:00...
Mais qui donc pouvait bien pouvoir lui rendre visite à cette heure ? Déjà que même dans la journée elle n'en recevait pas?
Elle se mit à courir vers la cuisine où elle prit un grand couteau tranchant. La peur traversait son corps.
Au fur et à mesure qu'elle avançait vers la porte son cœur battait plus fort, sa main tremblait de plus en plus. Elle avait peut-être peur pour rien ? Qui sait ? Mais le mauvais pressentiment qui l'a traversé n'était nullement quelque chose à ignorer.

Avoir peur était rare chez elle, et le fait de le ressentir après si longtemps l'effrayait pour une cause inconnue.

Paranoïaque.

Folle.

Peureuse.

Psychopathe.

Sa conscience ne faisait que de la traiter de tous les noms.

Elle se souvint soudain de la chose qui effrayait toute la ville. Et si c'était elle ? Se disait-elle.
La panique l'envahissait encore plus. Elle ne savait pas quoi faire à part peut-être faire la morte ou la fille qui s'évanouit dès le début ? Ou ..? C'était peut-être une bonne idée.
Mais je n'ai pas le courage de le faire.

Sa curiosité la poussa à poser la main sur la poignée tandis qu'un autre coup sur la porte se faisait entendre. Son courage monta d'un cran tout d'un coup ce qui fit ressortir son côté belliqueux. La violence était encrée dans ces veines. Elle déposa le couteau sur la table près de la porte et tourna la clef de la porte dans la serrure. Elle sentit même quelque sueur froide perler sur son front mais l'ignora.
Elle appuya enfin sur la poignée et ouvrit la porte d'un coup.

«Qui êtes-vous ?»

La personne en face d'elle ne répondit pas, elle se contentait de l'observer avec un petit sourire à peine perceptible au coin des lèvres.

« Qui êtes-vous ?» répéta-t-elle.

« Bonne nuit mademoiselle. »

La personne regarda Arlhen devant sa porte, d'un regard perçant et froid, ce qui donna des frissons dans le dos à celle-ci. Elle avala sa salive bruyamment toujours ahurie, et suivi la personne du regard jusqu'à ce qu'il s'engouffre dans les couloirs sombres et sales de l'immeuble.

Drew : La ville maudite.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant