No Sex ?

Chapitre 2

Je n'arrêtais pas de penser à cette fille. Normalement j'aurais trouvé quelque chose à répliquer à n'importe qui dans la seconde mais là je n'avais pas su quoi dire. Je ne savais pas pourquoi je pensais à elle.Elle n'avais rien de spécial après tout. Pas trop seins et pas tellement de fesse non plus. C'était dommage. En plus, il fallait dire qu'elle avait l'air d'une Sainte-Nitouche.
En tout cas, je devais réfléchir à tout ça. Alors, je fis une promenade dans le parc comme à chaque fois que je voulais penser à quelque chose.

---

Je n'aimais pas me sentir comme ça. J'avais toujours su que ma façon d'aimer était différente de celle des autres. J'avais toujours su que je n'étais pas une fille ordinaire...
Finalement, peut-être que je m'accordais un peu trop d'importance...

Je me promenais dans un parc, le paysage était gris et mélancolique. Bref, rien pour remonter mon moral. Ah, les joies de l'automne! C'était la première fois que je venais dans ce quartier car je voulais changer d'air. J'avais besoin de temps pour moi. J'avais donc apporté un livre et je m'assis sur un banc libre pour le lire. J'étais plongé dans ma lecture. J'étais tellement absorbé par celle-ci que je ne remarquai pas la personne qui venait dans ma direction. Elle me demanda:

- Je peux m'asseoir à côté de toi ?

Cette voix me fit sursauter d'une part parce qu'elle m'avait surprise mais d'une autre parce que je l'a reconnaissait. Je levai la tête et vis Lorenzo. Je le fixa quelques secondes encore un peu étonné. Je pouvais voir que ça le rendait mal à l'aise, c'est probablement pour cela qu'il se mit à rougir. Je lui dis en rougissant à mon tour :
- Fais comme tu veux, on est dans un pays libre après tout.

Ma réponse sembla le déranger mais il n'ajouta rien et s'assit aussitôt. Il y a des moments dans la vie où on voudrait s'enfuir à toute jambes et ce moment là en faisait partie:

-C'est quoi déjà ton nom ? Ayla.
- Ayline, répondis-je d'un ton sec, on est dans le même cours d'histoire depuis trois ans.
oh fut sa seule réponse.
- Et tu lis quoi?
- L'étranger d'Albert Camus
- J'connais pas
Non mais il fallait vraiment manquer de culture générale pour ne pas connaître ce classique!
-C'est un classique, franchement !
-Désolé de ne pas être un nerd qui passe ses journées à lire chère Mlle je-sais-tout.
Je ne répondis rien car ma mine boudeuse en disait déjà assez. J'avais alors décidé de continuer ma lecture  quand il me demanda:

- Bon, allez tu m'expliques de quoi ça parle?

-Ça serait trop long à t'expliquer et puis t'as qu'a aller voir sur internet.

Les gens qui posent plein de questions sur un livre quand on essai de le lire sont vraiment les pires. Ils ne voient pas qu'on veut se concentrer ou quoi ?
-Tu boudes encore?
-Non, je ne boudais pas, répondis-je un peu trop vivement et prestement à mon goût.

- ok alors si tu boudes pas je peux te poser une dernière question ?

Oh! Les gens qui posaient une question pour poser une autre question m'avaient toujours exaspéré: 

- Ouais vas-y

-Pourquoi je t'énerve à ce point?

Il ose demander ça! Il couche avec tout ce qui porte une jupe et des talons aiguilles et il a un caractère absolument déplaisant. Par contre, c'est vrai qu'il ne m'a pas fait grand chose à moi personnellement ( à part me traiter comme une moins que rien devant ses amis l'autre fois et oublier mon prénom après trois ans). Je n'avais donc pas trop raison d'être bête avec lui mais je ne savais pas pourquoi, je ne pouvais pas m'en empêcher.C'était comme un mécanisme de défense que j'avais contre lui. Ce n'était pas pour autant que j'allais lui dire quand même:

- Tu plaisantes ? L'autre jour tu ne t'es pas gêné pour être méchant avec moi devant tes amis.
- Ça ne vaut pas la peine d'en faire tout un plat.

Ça ne vaut pas la peine d'en faire tout un plat, répétai-je dans ma tête d'une voix moqueuse. Pour qui il se prenait au juste ?
- Peut-être bien mais n'empêche que je n'ai pas aimé ça.

- Et si on recommençait à zéro, dit-il en me tendant la main.

Ah je le voyais son petit jeu. Il pensait que j'étais comme toutes les autres cruches qui tombaient en pamoison devant lui. Et bien non il se mettait le doigt dans l'œil :

- Pourquoi tu veux faire ça?

Il sembla étonné de ma réponse puis fit un petit sourire malin.
- Parce que tu es différente
-C'est un peu cliché comme réponse non?
- C'est vrai mais parfois le cliché renferme un peu de vérité, affirma t-il en souriant encore.
Je me surpris à sourire moi aussi de sa réponse et à lui dire:
- D'accord Lorenzo. Je veux bien qu'on recommence, puis je lui serra la main.

Non, je n'avais pas réellement fait ça! J'étais stupide ou quoi? Un sourire et je craque. J'accepte la proposition d'un gars qui ne sait pas mon prénom après trois ans. Je n'étais peut-être pas si spéciale que je le prétendais finalement. Lorenzo se leva et dit avant de partir il me dit:
- À un de ces quatre Ayline, en mettant l'emphase sur mon prénom, comme s'il avait lu dans mes pensées.
---

C'était fou quand même. J'allais au parc pour ne pas penser à Ayline et la première personne que je croisais s'était elle. En pensant à elle j'eus un léger sourire sur le visage.Je savais qu'elle allait accepter de recommencer à zéro. Aucune fille ne pouvait me résister, c'est juste qu'avec elle ça allait être un petit peu plus difficile mais je finissais toujours par avoir ce que je voulais. De toute façon, elle viendra me remercier quand elle aura eu la meilleure nuit de sa vie. En tout cas, je devais quand même avouer que ses yeux étaient magnifiques. Mais qu'est-ce qui m'arrivait ? Ne me dites pas que... Non, c'était impossible, ça ne pouvait pas être ça. Puis, ses yeux n'étaient pas si beaux que ça. Il n'y avait aucun sentiment possible pour cette fille. Avec elle ça allait être juste pour le cul comme avec toutes les autres. Ayline ne perdait rien pour attendre: c'était elle que j'avais choisi. J'allais faire d'elle la fille la plus chanceuse de l'école pour une nuit.
---

Je ne savais toujours pas pourquoi j'avais dit oui. S'il croyait qu'il allait m'avoir avec ses sourires, ses petites manigances et ses airs d'innocent, il se mettait le doigt dans l'œil ce gars-là. Qu'est-ce qu'il s'imaginait? Que j'allais tomber amoureuse de lui?
《C'est ridicule 》dis-je à voix haute d'un ton peu convaincu.

Demain j'allais mettre les choses au clair et lui dire de me laisser tranquille c'était décidé.