La vie ne tient qu'à un fil

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Le 20 Février.. Un jour banal, je suis au travail. C'est la pause café comme on dirait, je regarde mon téléphone, je me connecte à Facebook pour regarder les actualités comme je fais souvent lorsque j'ai un peu de temps à moi. Je défile et là je ne vois que le même article en boucle partagé par tout le monde. Un accident, le 19 Février au soir, un camion percutant une moto.. Et là je vois qu'en fait cette personne à moto était un ami.. Je continue de lire les articles et je me rends compte au fur et à mesure de lire ses quelques lignes que ce camion lui a ôté la vie.. Non pas lui, comment ça pouvait être possible, il n'avait que 23 ans et allait en avoir 24 quelques jours avant mon anniversaire. Je reste figé sur ma chaise le regard vide dans l'espace. Ma collègue me voit alors le visage décomposé, me fixe et me dit :

-"Bha alors qu'est ce qu'il t'arrive ? Tu en fais une de tête"

-"J'ai perdu un ami.." dis-je la voix tremblante.

-" Un accident de moto, à cause d'un camion.." continuais-je choquée de cette mauvaise nouvelle.

-" Ha oui j'en ai entendu parlé.. Je suis vraiment désolé.. A cet âge c'est vraiment triste, je ne savais pas que tu le connaissais. Je me doute que ça doit être dure d'apprendre cela.." répondit ma collègue l'air attristé.

Les mauvaises nouvelles défilaient vraiment, la fin de mon contrat et là, la perte d'un ami. J'avais l'impression que le monde me tombait dessus d'un coup, mais pourquoi.. La journée passe j'en suis encore toute retournée, j'en parle à ma famille, mon copain, histoire de me "consoler", de faire sortir la tristesse que j'ai en moi.

Quelques jours ont passés, je me sens toute drôle, son corps était à l'hôpital et je n'avais pas ce courage d'y aller, j'avais peur.. Oui, je me demandais comment je réagirai en le voyant dans cet état, est-ce que cette image de lui comme ça, n'allait pas me hanter toute la vie ? Je voulais garder cette image de lui, souriant, la joie de vivre.. Mais deux, trois jours après je me sentais de plus en plus mal, j'avais cette voix dans ma tête qui me disait d'aller le voir, je me sentais coupable de ne pas venir, je me disais aussi que peut être il m'en voudrait de là-haut, de ne pas avoir été lui faire un denier au revoir..

Finalement, ce jeudi après le boulot, j'ai fini par prendre sur moi et me dire que ça me ferait peut être du bien d'aller le voir à l'hôpital, que ça me permettrait de m'en remettre. Je suis donc allé à l'hôpital avec mon copain qui m'accompagnait, il est resté en dehors de l'hôpital et moi je suis entré dans la chambre.

Du monde était là, autour de lui, le regardant, le regard vide, certains avaient la force de parler, d'autres avaient les larmes qui ne cessaient de couler le long de leur visage et d'autres restaient là sans expression. Après avoir vu tout ce monde, je me suis mise dans un coin où personne n'y était, juste en face de lui. Je le regarde, il est là allongé, comme si il dormait profondément, il était si beau dans son costume.. avec ses beaux cheveux roux. Mes yeux me brûlaient, ils brillaient comme si j'allais pleurer mais mes larmes restaient figées à mes yeux comme si elles ne voulaient pas tomber .

Je suis restée deux heures, debout en face de lui, à le regarder, me rappelant le peu de souvenirs que j'avais avec lui, me rappelant à quelle point c'était une personne gentille, attentionnée avec tout le monde, on aurait pu tout lui donner, il était toujours là pour qui que ce soit. Son sourire, sa voix, sa joie de vivre manquera à tout le monde, tous ces proches et je suis sûre que même ceux qui le connaissaient peu l'appréciaient déjà beaucoup. J'ai fini par me dire que je devrais quand même y aller laissant la place à d'autre personne qui voudrait le voir également afin de ne pas trop envahir la chambre.. Je dis au revoir à toutes les personnes présentes, et là je me pense vers lui, lui donnant un dernier baiser sur son front, sa peau était si froide.. Mon cœur s'est arrêtait quelques instants, je suis sortie de la chambre les larmes qui coulaient toutes seules, et là je rejoignis mon copain et m'effondre dans ses bras. Je me suis rendu compte que finalement, il était vraiment parti pour de bon, jamais je n'aurais l'occasion de le revoir. De là-haut j'espère qu'il veillera bien sur tout le monde, en tout cas une chose est sûre c'est qu'il restera à jamais dans ma tête et dans mon cœur.

La soirée était vraiment dure mais j'ai su moins y penser, mon copain fit tout pour me changer les idées. Mais c'est le lendemain que je redoutais le plus.. Son dernier voyage.. Je ne pouvais même pas y assister en plus, à cause du boulot, en plus il ne me restait que quelques jours avant la fin de mon contrat.. Je suis arrivée le matin, la tête de zombie comme on dit, j'évite les " tu vas bien?" en disant bonjour tout en me dépêchant pour ne pas avoir à subir cette fameuse question. Finalement, j'arrive à l'étage et ma collègue me dit :

-" Alors tu as été le voir hier? Ça a été ? Ça ne t'as pas trop fait bizarre? "

Question à ne pas me poser. Je lui réponds la voix tremblante et là je me mise à m'effondrer. Elle s'excuse et me proposa de venir m'asseoir quelques minutes afin de me calmer un peu avant de commencer. Je lui explique que cette journée va être dure psychologiquement étant donné que je ne pouvais pas être présente à l'enterrement et que ça me fait mal. Après en avoir un peu discuté j'ai finalement pris mon poste. Mais cette journée fut un calvaire, je n'ai fait que pleurer au travail. Il était temps qu'elle se finisse.

La journée de travail terminée, je suis rentrée chez mon copain et je ne voulais plus parler de ça, je ne voulais plus m'effondrer, je voulais prendre le temps d'en reparler.

Après quelques jours, j'ai finalement su en parler sans pleurer, cette perte était devenue ma force, quand on perd quelqu'un de cher on se rend compte que la vie ne tient qu'à un fil, qu'il faut profiter de chaque instant présent des personnes qui nous sont chères avant qu'il ne soit trop tard.


Ce chapitre est un peu long oui, mais il me tenait à cœur de tout raconter dans les moindres détails, j'espère tout de même qu'il vous plaira, j'attends vos avis avant de mettre la sixième partie.

Le destin n'est pas toujours ce que l'on croitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant