Douce soirée

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Ma mère vient nous chercher. Il fait presque nuit dehors. La Lune est déjà à sa place dans le ciel. Comme d'habitude, je ne dis rien pendant le trajet du retour. Yanis lui, nous étale son agenda. Toujours entre les concerts et sorties entre copain, on dirait presque qu'il regrette, le pauvre. Je ne suis pas jalouse de mon cousin éloigné. C'est juste que je ne comprends pas pourquoi lui, a sa chance et pas moi. Je ne sais pas si c'est son carisme où le fait qu'il soit peut-être plus doué que moi en guitare. Dans tous les cas, je sais très bien que je n'aurais jamais les mêmes chances que lui.

Dans la vie je pense qu'il y a des personnes qui sont voués à réussir et d'autre non. Non pas par manque de talents ou autre, juste parce que c'est comme ça. D'après ce que j'ai vue, jusqu'à aujourd'hui en tous cas, il y a bien plus de personnes carismatiques connues que des gens talentueux. La socièté a besoin de grandes images pouvant les portés dans leurs rêves cachés. Un petit Dimitri timide et talentueux ne l'intéresse pas. Par contre un Justin plutôt mignon et ayant le don de savoir parler avec les autres, ça c'est intérssant!

Yanis a toujours eut cette facilité à savoir se faire souvenir de tout le monde. A chaque fois qu'il passait quelque part, il insistait suffisament pour que le lendemain on ne parle que de lui. Tout les enseignants se rapellent de l'avoir déjà vu, et tous les lycéens le connaissent plus ou moins. En même temps il fait tous pour se faire remarquer. Quand il ne sort pas sa guitare pour chanter, il se fait déléguer de classe, ou membre du CVL, un truc important je crois dans le lycée. Il a eut la chance de naître sans gènes, et d'avoir ce petit plus qui fait que l'on ne peut que le suivre. A la fin du collège, il a formé un groupe avec sa soeur et d'autre pote que je connaisais. Certe, ils savent jouer. Mais pourquoi ne font-ils que des reprises?

Ils ne créent rien et se contente de jouer sur scène en sautillant, avec une chanteuse qui se prend pour Yannick Noah en étant pieds nus. J'aurais aimé pouvoir faire aussi mon propre groupe avec Camille et Jane. Mais nous ne nous sommes jamais lancées. Non pas par peur, mais juste parce qu'on n'osent pas se produirent. La peur de se croirent plus hautes que nous sommes nous paralyse l'esprit. J'ai déjà chanté avec elles. D'ailleur on se débrouillait bien. Mais nous ne voulons pas devenir comme ceux que l'on connait. Faire pour montrer qu'on sait le faire. Ou pour juste recevoir des compliments et toujours être au dessus des autres. Voilà ce que l'on évite. On veut juste se faire plaisir avant tous. Et pouvoir faire de nouvelles choses tous les jours sans jamais s'en lasser. Pour Yanis, il suffit de jouer quelques accords, prendre une voix roque et fredonner un air pour que tous le monde le félicite. Camille, Jane et moi restons dans l'ombre du succès et ne serons sans doute jamais reconnues pour ce que l'on fait.

C'est quand même fou de ce dire que la plupart des talents actuels sont cachés. Souvent trop timides ou juste décalés, on préfère prendre des personnes plus dociles, qui ont déjà tous car c'est plus simple. C'est vrai. Mais personne n'y fera jamais rien car cela pourrait bouleverser toute la socièté. Et c'est plus facile de rester dans le quotidien, plutôt que d'aller dans l'inconnu.

Yanis rentre chez lui, moi, je monte dans ma chambre. Je suis exténuée. Il faut que j'aille prendre ma douche. J'espère qu'il y a du chauffage au moins. J'entre dans la salle de bain et enlève cette tunique de laine que j'adore. Elle me rappelle tant de souvenirs.

Cet habit je l'avais porté pour la première fois un mercredi aussi. Je l'avais acheté la veille et, comme tout nouveaux vêtements j'avais hâte de le porter pour le montrer à tous le monde. Je l'avais donc préparé le soir, et enfilé avec soin le matin. Je me sentais vraiment belle dans cette tunique. De taille large, je me croyais comme dans un refuge où mes mouvements étaient libres. L'après-midi j'avais guitare puis solfège évidement. J'avais hâte d'entrer dans l'enceinte de l'école pour pouvoir croiser Matisse. Avec un peut de chance il me dira quelque chose sur ma tenue. Je rigolais dans mes pensées en imaginant cette scène totalement irréaliste. Je me recoiffais une dernière fois avant d'aller voir Tom. Je tremblais de tous mon corps durant le trajet. Et lorsque j'entrais dans le parking, il était là. Assis sur le rebord de la fenêtre il prenait une pause. Je sortie le plus vite possible de la voiture, j'étais totalement istérique!

Je passe devant lui, l'air de rien. Il se place devant moi et me dit amicalement bonjour. Je lui souris puis par avec Tom. Le cours fut relativement long, j'avais peur de louper Matisse lorsqu'il allait sortir de sa salle. Je sortis tout doucement et regardais attentivement chaques coins de la pièce. Il n'était pas là. Je rentrais chez moi un peut déçue. Je n'avais pas gagné cette fois. Il fallait que je retente encore une fois ce soir. Le père de Liam nous enmena ce soir là. Matisse nous atendait dehors. Après avoir fini de fumer, nous entrons dans la salle de solfège. J'avais mis au point une nouvelle stratégie. Simple mais généralement efficace. L'ignorer. Peut-être que ça allait marcher après tous?

Je n'avais rien dis de tous le cours, et avant de partir, il nous donna à tous son numéro, au cas où on aurait quelques difficultés. Après que tous le monde soit partit, je décidais de l'approcher avec une excuse simple. Mes cours de l'année dernière. Bête mais efficace. Je pu le tenir quelques minutes avec ceci et je n'étais pas moins mécontente. Durant tout le trajet j'essayais d'en savoir plus sur lui en lui envoyant des messages. D'abords un peut flou, par exemple si il se plaisait à l'école ou autre, puis de plus en plus intéressé, comme sa date de naissance ou son signe astrologique. J'avais enfin commencé à gagner du terrain. Le fait qu'il me réponde était, selon moi, un signe d'intérêt. J'arrêtai de lui parler une fois que j'étais arrivée chez moi. Même si à présent je savais qu'il me répondrait, il ne fallait pas non plus y aller trop fort d'un coup. Je me dirigeais dans la salle de bain, fermais la porte à clef. Puis après m'être déshabillée, je me regardais nue devant la glace. J'avançais devant la douche. Soudain mon téléphone sonna. Qui ça pouvait bien être?

Papa? Maman? Camille?

Sur le coup je ne savais absolument pas. Je jetais un regards. Comme par réflexe je sautai sur le téléphone et répondis avec un sourrire jusqu'aux oreilles. C'était Matisse!

Qu'est-ce qu'il pouvait bien vouloir? Il s'est peut-être trompé de numéro d'ailleur...

-"Allô Elise?

- Oui Matisse, d'un air sans émotions quelconques, qu'est qu'il y a?

- J'ai bientôt finit à l'école de musique, et je me disais si tu voulais que je passe te voir dans cinq minutes? Sauf si tu es occupée bien sûr.

- Pas de problèmes, on se rejoint devant l'arrêt de bus, je t'attendrais."

Je raccrochais en première, pour éviter de paraître trop intéressée. Il allait venir me voir! Pourquoi allait-il venir? Je lui avais enfin taper dans l'oeil? J'étais si éxitée!

Je me rhabillais rapidement, et dis à ma mère que j'allais voir Liam penant quelques minutes. Je sortis de la maison et passa dans la cour de Liam avant d'escalader son mur de l'arrière de sa cour pour passer innaperçue. Il fesait totalement nuit. Je tremblais de partout et regardais les étoiles qui brillaient de mille feux. J'étais heureuse. C'était tellement fou!

J'attendis quelques secondes à l'arrêt de bus avant de voir la voiture de Matisse arriver. Je montai à ses côtés un peut intimidé. Je ne savais pas quoi dire. Notre conversation dura plusieurs dizaines de minutes. Ce moment devait rester secret. Personne ne devait être au courant. Les minutes défilaient sur mon téléphone et je priais pour que personne vienne me troubler dans ma bulle. Mais comme d'habitude, Papa m'appela pour que je rentre. En laissant un grand soupir combler le silence, je commençais à descendre de la voiture. Une voix m'interpela. Je rejoingnis le regards sombre de Matisse. Avant que je ne ferme ce petit pêché, j'entendis quelques mots s'enfuirent de la voiture:

-"Aufaite, tu es très élégante dans cette tenue."

Je le regardais partir. La lumière s'enfuit avec lui. Seule et dans l'ombre de la nuit je rentrais chez moi. Je souriais telle une enfant. Je commençais à prendre le dessus sur notre petit jeu. J'avais gagné cette partie, en tous cas.

A la Treige des DamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant