Chapitre - 1

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( Le syndrome de Stockholm décrit une situation, fondamentalement paradoxale, où les agressés vont développer des sentiments de sympathie, d'affection, voire d'amour, de fraternité, de grande compréhension vis-à-vis de leurs agresseurs. )

Aujourd'hui, je vous raconte mon histoire.

Je m'appelle Caitlin Miller, j'ai 23 ans et j'ai été enlevée à l'âge de 13 ans par un homme formidable. Il a pris soin de moi, il m'a protégé comme si j'étais sa propre fille, il m'a écouté comme si j'étais sa meilleure amie ... et je l'ai aimé comme mon frère d'ailleurs, c'est le frère que j'ai toujours voulu avoir, je l'attendais et il est enfin là.

... 10 ans plus tôt ...

Je suis avec mon amie  Mia, comme tous les jours on se rend au collège. Il ne se trouve pas très loin de chez nous, donc nos parents nous laissent y aller seuls et puis de toute façon, ils nous surveillent par la fenêtre pour vérifier qu'il n'y a pas de soucis.

Comme à chaque fois on passe par une petite ruelle qui n'est pas très longue, on ne la voit pas de chez nous mais mon père y a déjà jeté un coup d'œil et il ne la trouve pas trop dangereuse. On tient à passer par là car il y a une petite maison abandonnée merveilleuse avec pleins d'animaux, des chats, des chiens, des chevaux dans le pré de derrière et j'en passe. Et comme avec Mia on a encore deux grandes âmes d'enfants de 6ans, on se plaît d'aller y faire un tour tous les matins avant l'école et tous les soirs après l'école.

On rentre dans la propriété en passant par un grand portail blanc, ma meilleure amie court derrière la maison pour voir les chevaux et moi je reste devant avec la maman chat qui vient d'avoir ses petits.

Je m'allonge au milieu des fleurs et je ferme les yeux pour écouter les bruits autour de moi, j'entends les oiseaux qui chantent, les chats qui miaulent, les volets qui grincent, la porte qui semble s'ouvrir et se fermer et d'un coup. Je sens l'odeur de la nature, le petit vent chaud qui frotte mon corps et puis je finis par entendre la sonnerie de notre école.

J'appelle Mia pour qu'elle me rejoigne et qu'on puisse y aller, elle arrive et on repart en courant. Très vite, je me rends compte que je n'ai plus mon joli bracelet que mon papa m'a offert pour mes 10ans et j'y tiens trop pour l'abandonner.

" Dépêche-toi Mia, tu peux encore arriver à l'heure, je vais le chercher et j'arrive. Tu n'auras qu'à dire au professeur que j'ai oublié quelque chose chez moi, dis-je en commençant à rebrousser chemin.

- D'accord mais fais vite s'il-te plaît, me dit Mia en courant vers l'école. "

Je passe le portail et je commence à chercher mon bracelet que je retrouve au bout d'une dizaine de minutes. Je relève la tête et je me rends compte que la porte de la maison est grande ouverte, ce qui m'intrigue énormément et attire ma curiosité. Je décide alors d'entrer pour y jeter un rapide coup d'œil.

À l'intérieur je tombe sur un long couloir au parquet complètement arraché et au papier peint déchiré, j'entre dans la première pièce à ma gauche un salon, au milieu un vieux canapé et derrière un grand piano plein de poussière. La cheminée est allumée, c'est assez bizarre mais même si c'est censé réchauffer moi ça me refroidie, car ça veut dire que quelqu'un la allumée et ça, ça me fait peur. Je décide donc de sortir de cette maison d'ailleurs, je n'aurais jamais dû y entrer.

Je me précipite vers la sortie, mais la porte et fermée alors je cours sans réfléchir au fond de la maison pour trouver une autre sortie, mais elle aussi est fermé.  Je commence à avoir de plus en plus peur, j'essaye d'ouvrir des fenêtres sans succès quand soudain, j'entends le piano.

Je sais que je ne devrais pas y aller, mais mon corps est comme attiré par cette belle mélodie. Je passe doucement ma tête par la porte du salon et j'y découvre un homme jouant la lettre à Elise, ma musique préféré.

Stockholm SyndromeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant