Je m'arrête de marcher: j'ai trouvé le pan de mur idéal. Je sors de mon sac un pochoir représentant un scorpion, dont la queue recourbée sort du cercle placé en arrière plan. J'aime beaucoup cet animal. Il n'a pas besoin d'être grand pour impressionner, ni d'être fort pour tuer. Tout est dans le poison que porte sa queue.
J'appuie le pochoir contre le mur et le maintiens fermement tandis que j'agite ma bombe pour graffitis. Je n'utilise que du noir, les couleurs ne m'ont jamais vraiment attirée. Je pulvérise le colorant sur le pochoir, en prenant bien soin de n'oublier aucun recoin. Une trentaine de secondes plus tard, j'admire le résultat. Mon tag est magnifique. Il est parfaitement accordé à l'atmosphère malsaine qui se dégage de l'endroit que j'ai choisi. Je prend une rapide photo de mon travail, puis range mon matériel dans le sac.
Depuis un certain temps déjà, l'accès à ce lieu abandonné est interdit, et la milice ne rigole pas avec ce genre de chose. Je jette mon sac par dessus l'épaule, puis recommence à marcher, en sens inverse cette fois, de façon à retourner chez moi. Soudain, je distingue au loin deux silhouettes qui grossissent à vue d'œil. J'en déduis qu'elles se rapprochent rapidement de ma position, et que ces deux silhouettes ne me veulent pas que du bien.
Je tourne les talons et m'apprête à courir, mais je suis plaquée brutalement au sol. Le choc me coupe la respiration. Je suis un instant prise de vertiges, mais je parviens à me ressaisir. L'homme qui m'a plaquée est du genre rugbyman très imposant... et surtout très lourd. Il s'appuie sur moi de tout son poids! Il m'a attrapé les bras et me les tord dans le dos sans pitié. Je sens les larmes me monter aux yeux. Des larmes de souffrance , mais aussi de peur. Je sais maintenant que les deux hommes appartiennent à la milice, les pantalons et les vestes de treillis me le prouvent. Or, ma mère est la dirigeante de l'un des meilleurs commandos de cette institution. Je ne doute pas un seul instant que je vais pouvoir rentrer chez moi dans moins de douze heures. Non. Ce que je redoute, c'est la réaction de ma mère. Elle me prend pour une petite fille polie, fragile et respectueuse des règles à suivre... tout le contraire de ce que je suis. Si elle apprend que je suis allée à la Gare pour taguer les murs (et elle l'apprendra), je ne veux même pas imaginer la scène.
Je prends tout à coup conscience que l'homme me regarde avec un air dur.
-Pardon? je demande d'une voix rocailleuse à cause des larmes.
-Je demandais à Mademoiselle son âge et la raison de sa présence en ce lieu, en dépit de l'article 09 de la loi sur les lieux publics. Car Mademoiselle n'ignore pas la loi n'est-ce-pas?
Cette question est évidement une question piège: peu importe ce que je réponds, je vais finir enfermée. Cependant, je connais bien les méthode de la milice. Je décide de répondre par une autre question:
-Le Gouvernement a-t-il donc si peu confiance en son peuple pour qu'il envoie des patrouilles dans ce genre d'endroits? je demande d'une voix toujours aussi rauque.
Je me reçois un crachat en pleine figure. J'aurai du le voir venir celui-là... En plus, je ne peux même pas m'essuyer, mes bras sont toujours tordus dans le dos. L'homme au dessus de moi me relève soudain, et je vois arriver un fourgon de la milice, reconnaissable à sa couleur vert kaki. Les hommes m'engouffrent à l'arrière, puis montent à leur tour, tandis que la voiture redémarre.
Mais dans quel pétrin je me suis encore fourée?●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○
Coucou tout le monde! Voici le prologue d'une nouvelle fiction. Je prends un nouveau départ. N'hésitez pas à commenter et à voter.
Kiss^^PS: pour les lecteurs/ lectrices de "Autre" : j'ai arrêté l'écriture de"Autre", et je ne compte pas la reprendre un jour. Désolée pour ceux qui me suivaient dans cette histoire:'(
Kiss quand même ^^
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Survivants
Fantasy"-Pourquoi moi? Cette fois-ci ma mère ne répond pas. Pas tout de suite. Elle hésite. C'est cette hésitation qui me fait comprendre que je n'aimerai pas la réponse. -Parce que tu es la descendante de l'un d'eux."