Un moment

Samedi, 8h30

   Mon réveil me sort brusquement de mes rêves et m'indique que c'est l'heure pour moi de commencer ma routine du samedi. Je me lève habilement hors de mon lit pour me diriger à ma salle de bain. Je me prépare en vitesse et sors ensuite pour aller trouver une tenue convenable. Je décide de mettre une robe quelconque en plus d'un manteau fin. Je prends mes clefs sur le comptoir et sors directement de mon appartement avant de le fermer à clef. Je passe ensuite à ma boîte aux lettres pour y voir ce que le facteur m'a déposé. Par surprise, je découvre une liasse de lettres. Je les prends, les range dans mon sac et me dirige donc vers la sortie. Lorsque je suis enfin dehors mon enthousiasme retombe brutalement au sol, aussi vite qu'il est arrivé. Des gouttes s'estompent sur mon manteau et le vent me frappe violemment le visage. La pluie m'indique que la journée ne sera pas si ensoleillée que prévue. Je prends tout de même la décision de continuer ma routine en commençant par prendre mon sa cet de le placer au dessus de ma tête de manière à ne pas me tremper. Je marche alors en direction de l'opéra Garnier pour atteindre mon point de rendez-vous. J'avais pour habitude de venir à cet endroit pour admirer la beauté des lieux, mais je n'étais pas seule. J'avais pour habitude de le toiser avec toi. Parler de toi à la seconde personne comme si tu étais juste à côté de moi ne changera pas le fait que tu n'es pas là mais venir ici me rappelle tellement de bons moments que je ne peux que m'imaginer à tes côtés. Arrivée enfin à destination, je prends le temps de regarder ce merveilleux édifice au beau milieu de la place. Après quelques minutes de paix et de sérénité avec moi-même, je fais demi-touret me dirige vers un café juste en face pour enfin commencer mes bonnes habitudes. En entrant dans le café, un douce odeur familière me parvient du fond de la salle et me met immédiatement de bonne humeur. Je m'installe à une table proche de la vitre et commande un chocolat chaud au serveur qui vient de venir me demander ma requête.En attendant qu'il revienne pour me servir, je sors les lettres prises dans la matinée de mon sac et les pose sur la table. Je les feuillette rapidement sans y prêter guerre attention lorsque que le serveur revient pour poser délicatement mon chocolat chaud sur la table. Le serveur me lâche un grand sourire puis repart dans la seconde qui suit. Je me reconcentre alors sur mes lettres.Factures, factures et encore factures... Je porte la tasse à mes lèvres tout en continuant de regarder ces dernières. Quelque chose m'intrigue soudain. Je manque de recracher le liquide lorsque je vois la dernière lettre que je tiens. "Un anonyme"est inscrit au-dessus avec un simple stylo bille. L'écriture est neutre, j'essaie de deviner qui est le destinataire avec un simple mot écrit, peut-être que je pourrais reconnaître cette personne avec son écriture mais ma quête est un échec, je ne vois absolument qui cela peut être. J'ouvre en vitesse cette lettre presque vierge pour y découvrir son contenu. Mon cœur s'accélère anormalement quand je vois ce qu'il y a d'écrit. C'est un poème.Ecrit en italique à la va-vite, je ne perçois toujours pas de qui ça peut être en visionnant l'écriture, alors je commence à le lire dans ma tête :

"Mille couleurs, mille tendresses,

Mille baisers qui blessent.

Je n'ai pas revu ton visage

Depuis que tu as tourné la page.

Je n'ai pas senti ton odeur

Depuis que tu as pris peur.

Mais j'estompe ma peine

Pour te faire alors mienne

Au-delà des rivières,

Je ferais la guerre

Pour trouver en toi

Ce qui est encré en moi.

Et enchaîné à mon âme,

Tu deviendra ma femme."

Brusquement, je lâche la tasse brûlante que je tenais dans ma main droite sur le sol. Le bruit strident de l'objet écrasé en mille morceaux par terre en fait alors retourner plus d'un, tous les clients du café ont les yeux rivés sur moi. Il me faut quelques minutes avant de comprendre ce qu'il vient de se passer. Je suis tétanisée et apeurée. Je me lève soudainement, prenant les lettres avec moi et laissant un billet de 10€ sur la table, ne manquant pas de rentrer avec une force inestimée dans le charmant serveur qui venait simplement à ma rescousse pour nettoyer mon désastre. Je prends d'un pas déterminé la fuite pour prendre l'air. Les battements de mon cœur résonnent dans ma boîte crânienne, je ne sais comment arrêter cette violence inconnue dans ma tête. Je respire longuement, profondément et prudemment. Je m'élance vers un banc à proximité et je m'assieds. Est-ce un rêve? Une hallucination ? Est-ce réel ? Ou simplement le fruit de mon imagination ? Suis-je en train de devenir folle ? Un tas de questions se frappent les unes contre les autres à l'intérieur de ma tête. Peut-être que je me fais de faux espoir mais ça pourrait bien provenir de toi. Ce poème n'est pas banal et une personne aussi inconnue à mes yeux n'aurait pu m'écrire ces mots. Il est clair que j'espère quelque chose d'insensé. Mais, es-tu en train de me donne rune signe de vie ? Es-tu en train d'essayer de me parler par l'intermédiaire d'une lettre soit disant écrite anonymement ? Es-tu là ? Est-ce bien toi ? Je n'en sais rien. Je ne veux pas me donner de faux espoirs mais j'espère au fond de moi que c'est toi. Mais tues à la fois pourtant si loin. Comment pourrais-je savoir?

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Voici la seconde partie de ma nouvelle, j'espère que vous avez aimé, n'hésitez pas à laisser un vote et un commentaire pour améliorer des choses ou quoi que ce soit ! ;)