Chapitre 3

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Donc. Ou en étais-je ? Ah, oui. Pourquoi je vous raconte tout ça ?

A vrai dire, peut être parce que je m'ennuie un peu dans ma planque, et que l'ennui est un ennemi mortel pour un tueur.

Je regarde à travers la fenêtre.

Regardez, assis à la table de la terrasse du Starbuck d'en face. Le Sénateur Drew Harnell boit patiemment un café. Je sais, pour vous , à cette hauteur, tout le monde se ressemble. Mais moi, qu'on soit devant lui, où comme actuellement ,dans ce minable deux-pièce du 15eme étage d'un l'immeuble, je le reconnais parfaitement. Taille moyenne, type caucasien, yeux verts, cheveux brun bien soignés, costume italien sur lequel est piqué une broche d'or a ses initiales, et une superbe cravate rouge parsemée de petite épées d'or. Ce type qui a vos yeux ressemblerait à une fourmi si l'on grimpait de quatre ou cinq étages est bien Drew Harnell.

Sceptique ? Il va falloir apprendre a me faire confiance, a l'avenir.

Bref. Je vous vois venir avec vos questions. Pourquoi lui ? Ce cher Sénateur a un fils. Il le trouve assez fainéant , a toujours organiser des Party avec tous les autres enfants de Stars. Mais c'est son fils, et il l'aime malgré tout. C'est pourquoi il n'hésite pas à créditer le compte en banque de son fiston des qu'il lui demande des fonds pour organiser une nouvelle soirée. Belle histoire Père/Fils ?

Eh bien, c'est la ou cela devient intéressant. Il se trouve que le fils prodigue à passer deux jours en prison quand il avait seize ans. Saviez-vous que les lycéens des luxueux établissements privés consomment deux fois plus de drogue que les lycéens de votre quartier ? Le plus souvent, un coup de téléphone de la mère ou du père riche et célèbre, et le procureur oubli l'affaire. C'est l'avantage des gosses de riche.

Enfin, toujours est-il que durant ces deux jours en prison, le fils a rencontré des personnes, qui l'ont mis en contact avec d'autres. Et c'est comme ça que l'on enrôle un fils a papa pour le transformer en membre du Tombeau. Sous ses airs de jeune fêtard riche et insouciant, Neil Harnell est maintenant un assassin à la solde de la plus grande organisation criminelle du monde. Et quand son père finance ses soirées, il est loin de se douter que seul 10% de la somme sert pour la fête, le reste allant dans le compte du Tombeau.

C'est mon rôle de rétablir l'ordre. Traquer Neil est bien plus difficile qu'il n'y parait. Il a eu huit ans pour devenir un brillant assassin. Mais si son père disparaît, alors c'est le financement du Tombeau qui en prend un coup, la fortune du Sénateur allant tout droit dans le compte de son frère, qui n'a jamais vu d'un très bon œil le fait que Neil dilapide de l'argent pour s'amuser. "

je sors mon fusil sniper de sa mallette. Entre ma vue et la lunette de visée, j'arriverais presque a voir les pores de la peau de ce pauvre homme.

"Bye bye Sénateur. Vous devez être un chic type, je n'ai rien contre vous. Mais le boulot, c'est le boulot."

Le point positif de faire parti du Sanctuaire, c'est que nous possédons des armes et des technologies plus que futuristes pour notre époque. C'est l'avantage d'avoir des scientifiques dans l'organisation, et des espions dans les centres militaire de recherche et développement. Lorsque je presse la gâchette, je vois la balle fuser dans un calme religieux. Ah, les joies du sniper silencieux.

Le Sénateur tombe de sa chaise , un trou rouge au milieu du front. Des gens crient, la panique gagne la rue. Je replace doucement mon sniper dans sa mallette , que je prend par la poignée avant de quitter l'appartement. Descendant tranquillement les escaliers, je sors de l'immeuble, et me mêle a la foule. Entre mon costume et la mallette, je ne suis qu'un homme d'affaire parmi les passants. Je marche a travers des rues au hasard. Lors de missions comme celle-là, il m'arrive parfois de marcher des heures entières pour être sur de ne pas être suivi.

Je m'arrête dans un bureau de tabac, achetant un paquet de lucky strike que je ne fumerais pas. Je passe dans la galerie marchande d'un centre commercial. J'admire les sous-vêtements sexy que j'aurais pu offrir à une potentielle copine pour fêter la saint-valentin. Je fais semblant de m'intéresser aux nouveaux smartphone vendus par une boutique de téléphonie. Je rentre dans un Subway m'acheter un sandwich , puis ressors de la galerie, cherchant un parc tranquille. J'en trouve un , et m'assois sur un banc. Je dédale mon sandwich et le déguste en regardant les gens passer. Deux amoureux se câlinent dans l'herbe en face de moi. Un vieil homme promène son chien en surpoids. Deux amies font un footing. Un jeune artiste dessine le paysage.

Je trouve ça merveilleux de savoir que grâce a moi, ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Je suis un ange qui les protège des enfers que le Tombeau cherche a déverser sur le monde.

Mon portable vibre dans la poche de ma chemise. Enfin, portable, c'est vite dis. Le Sanctuaire a réussi a miniaturiser un superordinateur dans un smartphone. Je trouve ça vraiment classe, pas vous ?

Je regarde l'heure. Midi pile.

J'accepte l'appel. Une voix grave mais féminine prend la parole.

"-La Pythie demande rapport sur situation."

Je n'ai jamais rencontrer La Pythie, mais je doute qu'elle soit du genre sympathique.

"-Phénix au rapport. Cible éliminée. Aucune trace n'a été laisser. Demande permission de rentrer au bercail."

Grand silence. La Pythie doit sans doute vérifier mes dires.

"-Une Alpha Roméo Giuletta immatriculée PZ971SF vous attend a dans Adams Street. Dans la boite à gant se trouve un billet d'avion pour Rome. Bon retour a la maison."

La Pythie raccrocha sur ces paroles.

Je marcha jusqu'à Adams Street, où une Giuletta ,surement modifiée par les mécano du Sanctuaire, m'attendais bel et bien. Après avoir appuyer mon doigt sur la serrure biométrique, je m'installe au volant, et la démarre. Je sors le billet d'avion de la boite a gant. Classe éco. Le Sanctuaire m'étonnera toujours. Capable d'offrir des costumes de grands couturiers et des voitures de luxe a ses membres pour le bien d'une mission, ils se montraient parfois très radin.

Arrivé a l'aéroport, je donne mon billet a l'hôtesse. Elle me souris et me montre mon quai d'embarcation. Elle est plutôt mignonne. Je lui fait quelques compliments charmeurs, assez pour qu'elle rougisse. Elle griffonne son numéro sur un post-it qu'elle me tend ensuite. Les gens derrière s'impatientent. Je la salut d'un clin d'œil et part en prenant le post-it que je jette dans la poubelle la plus proche, après m'être assurer qu'elle ne me vois pas.

Je sais ce que vous pensez. Pourquoi charmer cette jeune fille pour ensuite jeter son numéro ? C'est ma façon a moi de me sentir humain, d'oublier un instant que je suis un tueur sans attaches. Je sais, j'ai choisi cette voie. Mais même si elle me conviens, je jalouse parfois le passant du coin qui, malgré un travail peut-être lamentable, rejoins femme et enfants le soir venu, heureux malgré sa vie ennuyante.

Je monte dans l'avion, qui fini par décoller. Bye Bye Boston. Je me laisse aller, faisant le vide dans ma tête, et m'endors doucement.

Ordre et ChaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant