His red cheeks

4. ''Tu penses que les aliens existent ? "

Nous naissons, apprenons à marcher, à parler pour plus tard commencer à étudier dans le but de trouver un travail.
Ce boulot qui nous permettra de gagner de l'argent qui lui nous permettra de vivre.
Plus tard, ou plus tôt dans certains cas, nous trouverons l'amour et ainsi fonderons une famille, voilà le but de l'existence humaine.
Boire, manger pour respirer. Travailler pour boire et manger. Trouver l'amour pour fonder une famille.
Fonder une famille pour continuer à prospérer.

Et après ?

Après avoir tout accompli devons-nous continuer à vivre ?

Pourquoi vivre lorsque tout est accompli ?

Pour quelles raisons continuer de travailler jusqu'à la fin de sa vie tout en attendant la mort ?

Ce sont toutes ces questions aussi philosophiques que stupides qui me traversaient l'esprit lorsque j'étais allongé sur le sol gelé aux côtés de Jean.
À vrai dire, je ne me rappelais même plus comment nous en étions arrivés là, tout en sachant que le sofa se trouvait à quelques mètres à peine de nos deux corps étalés sur le carrelage, tels deux étoiles de mers sèchant au soleil.
C'est bien dommage que  le soleil ne passait pas encore à travers les plafonds, du moins, pas à travers celui-ci parce que ce n'était pas le sol le plus chaud qu'on puisse avoir. C'était carrément une forme de torture d'avoir ce fauteuil en visuel et de ne pas oser placer le moindre mot en présence d'un inconnu.

Et tandis que de nombreuses pensées, aussi étranges les unes que les autres, fusaient à tout bout de champs dans ma tête Sam se contentait juste de respirer calmement tout en observant le plafond comme si celui-ci avait quelque chose de spécial.
J'avais beau le scruter je ne parvenais pas à déceler ce qui était intéressant dans ce fond aussi blanc que la neige au petit matin.
Et si en réalité il ne regardait pas réellement le plafond mais réfléchissait à une manière de se débarrasser de mon corps sans laisser de trace ?

C'est vrai quoi, la première étape c'était de m'attirer chez lui et puis.. Et puis quoi ?

-Et Marco..

Voilà.. C'en est fini de moi cher lecteur, mon heure est venue. Heureusement pour toi qu'il y aura eu ne serait-ce qu'un peu d'action dans ma vie avant que je ne disparaisse à jamais.

-O-Oui..?

J'osais presque articuler, quitte à être au bord de la mort autant en profiter pour montrer qu'au final j'étais peut-être réellement capable de parler.

-Tu penses que les aliens existent ? Non parce que ce serait vachement nul si seulement la planète terre était peuplée d'êtres vivants.
En plus, j'aimerai trop avoir un extraterrestre comme meilleur pote ! À part si il veut me tuer ou ouvrir ma boîte crânienne.
Ça, ce serait franchement pas cool.

Le voilà qui recommence avec ses monologues. Remarque, si il n'avait pas tant de choses à dire ce serait très silencieux ici, voire un peu trop.
J'en conclue donc que ce n'est pas une si mauvaise habitude qu'il a là.
Qui sait, peut-être qu'à long terme ce serait pratique qu'il puisse combler les vides que je laisse.

-O-Oui c'est vrai que ce serait cool.. E-Enfin peut-être..

Ce serait te mentir de dire que la chaleur qui montait dans mes joues lorsque je rougissais m'avait manquée mais pour Sam ça avait l'air d'être un fameux spectacle.
Il avait toujours cet air amusé quand, par miracle, je parvenais à m'exprimer mais finissais par changer de couleur.

-Tu sais Marco, j'ai aucune idée de ce que tu fais chez moi et de pourquoi tu m'as suivi, mais c'est plutôt cool que tu sois là.

Tu pensais qu'il s'arrêterait là ? Moi aussi. Pourtant ce n'était pas le cas puisqu'il rajoutait, après s'être relevé.

-On s'en roule un ?