Chapitre II

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 Mon sommeil fut perturbé par une violente douleur qui me parcourut le bras gauche. Je m'assis et y jette un coup d'oeil intriguer. Elisabeth Harper. L'encre sombre s'effaça après que j'eus retenu le prénom de ma nouvelle cible. C'était comme ça tous les mardis matins. Un nom apparaissait et j'avais la semaine pour mettre fin à ses jours. Au début, j'ai bien tenté d'échapper aux règles et renoncer à tuer. Je me souviens encore de ma première victime comme si c'était hier. Il s'appelait Steeve McKinley, âgé de 55 ans, il venait tout juste de sortir de la maternité ou venait de naître sa petite-fille. Un homme vêtu de noir m'accompagnait pour ma première mission, celui-ci n'était pas à son premier coup d'essai et m'avait clairement expliqué que si je refusais, il s'en prendrait à ma famille sous mes yeux et en finirait avec moi. Une balle a suffi pour mettre fin à ses jours. Je suis resté un long moment à contempler mon œuvre avant de me rendre compte que je n'avais pas le choix. La peur avait fait de moi un monstre que j'ai mis du temps à accepter.

*     *     Flash Back     *     *

Je n'avais aucune envie d'aller à cette soirée, mais ma petite sœur, qui avait comme joli prénom Elena, avait clairement insisté pour que je vienne avec elle. Ne pouvant refuser ses caprices d'adolescente un peu trop chouchouté, j'ai fini par accepter et j'ai finalement appelé mon meilleur ami pour savoir s'il voulait venir avec nous. Ce garçon était littéralement fou de ma sœur et a donc accepté. La soirée se dérouler chez une amie à 40 minutes en voiture. Étant le seul à avoir diverse permis, on s'est faufilé discrètement par la fenêtre et j'ai pris la voiture de notre père qui était endormi.

- Vous allez ou comme ça ? Demanda Tobias, mon frère cadet à qui nous avions manifestement perturber le sommeil.
- On va à une fête Toto, tu veux venir ? L'invita Elena, toute excitée. 
- Je ne suis pas sûr que papa et maman accepterai... 
- On fera vite, préviens nous s'ils se réveillent, lui avais-je dis avant de partir. 

Quatre ans me séparaient d'Elena et pourtant, elle était beaucoup plus active que moi. Âgée de 15 ans, elle aimait faire la fête et se moquait de tout. Son rire résonne encore au plus profond de moi comme une mélodie qu'il m'est impossible à oublier. Tobias, lui n'a jamais enfreint aucune règle, il a toujours voulu que les parents le voient comme l'enfant modèle qu'il ne serra jamais.

- Tu as deux gardes du corps pour te protéger ce soir, si ça c'est pas le pied ! Fit Luck.
- Plus on est de fous, plus on rit, compléta Elena, le sourire aux lèvres. 
- Pas trop quand même hein, rétorquai-je.
- Oh ça va, tu vas pas nous faire le frère relou comme Tobias ! Me répondit Luck en me mettant une tape sur l'épaule. 
- Darren aime tellement se faire passer pour le frère autoritaire qu'il n'est pas réellement, renchérit Elena en m'envoyant un baiser par le rétroviseur. 

Nous commencions tout juste à s'ambiancer dans la voiture avec un peu de musique. Elena avait proposé à Luck de se mettre devant, côté passager. Accompagné de quelque bouteille d'alcool, sortit tout droit du bar de chez Luck, ils commencèrent à boire quelque gorgée. Elena virevoltait ses longs cheveux châtains dans tous les sens en chantant de sa voix aiguë et stridente. Je suis énormément protecteur envers elle, mais de la voir s'amuser comme ça me fait un bien fou. Elle est mon rayon de soleil quand la nuit pointe le bout de son nez, ma joie de vivre et mon bonheur au quotidien.

Mais la soirée ne s'est pas déroulée pas comme prévu. Je roulais à bonne allure pour une fois, quand un camion débarqua de nul part sur ma droite et vint percuter notre voiture de plein fouet. Sur le coup, je n'eus pas le temps d'apercevoir que l'homme qui conduisait était complètement ivre et roulait à 20 à l'heure au dessus de la limite autorisée. Le choc fut d'une violence herculéenne. La voiture fit quelque tonneaux avant de finalement quitter la route et finir sa course dans un champ de récolte. Ma sœur qui avait omis de mettre sa ceinture se retrouva propulser de la voiture, fracassant au passage le pare brise qui se disait incassable. Je vis la tête de Luck cogné très fort sur la fenêtre puis s'écraser sur le tableau de bord. Alors que mon airbag vint se déclencher, un bout de miroir du rétroviseur se planta dans mon épaule et je me retrouva plonger dans le noir. La vision des pompiers qui me transporte ainsi que des corps recouverts d'un drap blanc gisant au sol était flou mais réel.   

Darren CrossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant