Chapitre IV

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Au beau milieu de la nuit, je me suis défilé sans prévenir Mélissa ni même lui laisser mon numéro de téléphone. J'avais besoin de prendre l'air et de me changer les idées. J'ai donc roulé le reste de la nuit, sous un ciel orangé qui annonçait un début de matinée, pour me retrouver à Philadelphie en Pennsylvanie, là où se trouve un ami de longue date. On est vendredi et je n'ai aucune envie d'aller en cours. J'ai vraiment besoin de prendre du bon temps, de me ressourcer et je sais très bien que Tyann est le pote idéal pour m'aider.

Ces trois jours de fête ont défilé bien plus vite que je ne l'aurais souhaité. Le champagne coulait à flots, les filles étaient toutes aussi accueillantes et disposées à me changer les idées. Un pur moment de folie. Tyann sait faire la fête, il y en a aucun doute. Ce matin, je retrouve les cours, plus renforcé que jamais. Comme tous les lundis, je suis en retard et pour éviter les sermons du professeur, je décide donc de me rendre directement en salle de retenue. Il y a toujours ses trois habitués et de nouveau, elle est là. Lévina.

Je ne tomberai pas dans son petit jeu, je suis bien plus fort qu'elle. Je mets mes sentiments de côté, comme me la conseiller mon pote Tyann et me dirige vers elle pour m'excuser et essayer pourquoi pas cette fois ci, de la faire succomber et l'entraîner dans mon lit.

- Une vraie délinquante à ce que je vois.

Elle ne me répond pas. Sa rancune est bien plus prononcée que ce que je pensais, elle m'en veut et je sais pertinemment que c'est à cause de mon comportement lors de la soirée bizutage. Son silence est glacial et en dit long, alors je tente de le briser en m'excusant. Je vais devoir être plus subtile, car ça ne va pas être facile.

- Oké, je suis désolé pour la dernière fois...

Toujours aucune réponse.

- Je m'excuse d'accord, on ne va pas rester sur ça, si ?
- Tu n'as aucun droit de me parler comme tu l'as fait la semaine dernière ! Finit-elle par me lâcher en plein visage. 

Son caractère bien trempé venait d'exploser. Lévina se met à froisser ses sourcils pour me faire comprendre qu'elle est énervée et j'adore ça. L'envie de la ramener à moi et de l'embrasser sensuellement me fait des palpitations de plus en plus intenses. Je me ressaisis et finis par lui répondre calmement.   

- Ça m'a dégoûté de te voir avec ce type, j'y peux rien.
- Et alors ? Ce n'est pas une raison. Je n'ai aucun compte à te rendre et j'ai encore le droit de choisir mes fréquentations comme bon me semble, c'est clair ? 

Je lui renvoie un mouvement de tête qui lui révèle que j'ai bien compris la leçon. Aucune fille ne m'a jamais parlé sur ce ton et encore moins ne m'a fait galérer autant. J'ai tout essayé, la charmer, faire des regards et sourires à tomber, lui faire des compliments, être le bon partenaire de jeu, mais rien n'y fait. Elle persiste à me résister et ça m'agace. J'ai toujours eu l'habitude d'avoir ce que je voulais. Le fait qu'elle me repousse autant, me donner encore plus envie de la conquérir et quand je l'aurais, je prendrais un malin plaisir à la faire mijoter. Alors, cette fois-ci, je vais jouer la carte de l'indifférence, ce qui marche en général avec toutes les filles.

- J'accepte tes excuses, finit-elle par dire après un long moment.
- Oké ! Lui répondis-je avant de m'en aller.

Je n'ai aucune envie de rester plus de temps entre ses quatre murs qui sentent le renfermé. Le doux parfum de Lévina me suivit même dans les vastes couloirs de l'université, alors je prends la direction extérieure pour me poser sur un banc et attendre que l'heure passe. J'ai la rage au ventre. Un sentiment qui s'agrippait de plus en plus à mes traits de caractère. 

Darren CrossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant