Darren Cross

Chapitre V

- Alors comme ça, tu as vu Isaac samedi dernier ? Lui demandai-je intrigué.
- Règle numéro un ; pas de question intrusif entre potes. Et si tu veux vraiment savoir, on a dîné ensemble, il m'a embrassé et m'a proposé de passer chez lui.
- Et ?  
- Et tu es un peu trop curieux. Qu'est ce que tu crois qu'il sait passer, pour qu'elle genre de fille tu me prends ? Dis moi, j'aimerais savoir, vraiment.
- Je ne sais pas, éclaire moi, j'apprends à te connaître.
- Je lui ai mis une gifle et je suis partie, me répondit-elle en me défiant du regard.

J'aime plutôt bien cette fin, le fait qu'elle lui ai mis une gifle. Je n'aurais pas aimé être à la place de ce looser. En revanche, j'apprécie moins bien le fait qu'il ai embrassé ma propriété. Lévina est une femme de caractère, pour moi ce n'est pas une adolescente comme les autres, elle paraît plus mature et au fil de la soirée, je me rends compte qu'elle sait vraiment ce qu'elle veut et où elle va. Nous avions passé la soirée à discuter dans ce bar branché, ce qui n'est vraiment pas dans mon habitude. À la base, j'aime finir mes soirées dans un lit bien chaud en charmante compagnie. La jeune serveuse elle, est venue plusieurs fois prendre notre commande, sans même m'adresser un regard. Je pense qu'elle a compris qu'elle n'est pas à la hauteur de cette fille avec qui je passe du bon temps.

Le lendemain, je la retrouve à son casier, seule. Je décide donc d'aller la voir, car j'ai une idée derrière la tête et je suis sûr que ça fera son effet. 

- Un ami aurait le droit d'inviter sa nouvelle copine au cinéma ce soir, en toute amitié bien sûr ?
- Arrête tes blagues... me répondit-elle en réfléchissant avant de reprendre. C'est d'accord, mais Trévis vient avec nous.

Voyant mes yeux inquiets, elle reprit.

- C'est un ami de longue date et j'aimerais beaucoup te le présenter.  
- D'accord, fini-je par lancer. Je passe te chercher.
- Oh non, on se rejoint là bas. Celui en bas de la rue vers 17 heures, comme ça, on a une heure pour discuter un peu et boire un verre.
- Oké très bien.

La sonnerie qui annonçait la reprise des cours venait de retenir. Quand je me dirige vers ma salle de cours, Lévina me retient.

- Hé attend... Tu sais, j'aimerais vraiment que ça se passe bien entre Trévis et toi, il est... différent... Tu me promets de faire un effort... ?
- Tout ce qui plaît à madame, lui répondis-je avec l'un de mes plus beaux sourires.

Lévina me répond par ce même sourire qui fait des ravages auprès du genre masculin. Satisfaite, elle part dans la direction opposée de la mienne. Invité une fille à un rendez-vous et finalement se retrouver à trois, je trouve ça désespérant et immature. Ce Trévis gâchera mon coup, j'en suis certain, en plus de ça qui il est pour qu'elle veuille absolument me le présenter comme ça ? Ma curiosité me titille, il faut que je mette un visage sur ce fameux prénom.

Le vendredi, l'université ferme ses portes plus tôt que d'habitude, dans les environs de 16 heures. Ce qui me laisse le temps de passer chez moi et me changer avant de repartir à ce fameux rendez-vous. Cette semaine, la température à un peu chuté, le froid nous fait sortir nos plus beaux manteaux et tout ce qui s'en suit. J'opte pour un sweat à capuche bleu marine et un jean simple aux couleurs claires. Devant le miroir de ma salle de bains, je fais le nécessaire pour me mettre en valeur et être présentable. Je sais que Lévina a besoin de prendre son temps et d'apprendre à me connaître pour voir si réellement, il pourrait se passer un truc entre nous, en attendant, je mets toutes les chances de mon côté pour la faire craquer.

J'arrive avec 10 bonnes minutes d'avance et patiente à une table en face du cinéma. Le lieu est sympa et reposant. Le bâtiment qui comporte 12 salles est placé en plein milieu d'un immense parc. Quelques stands de nourriture et boissons sont éparpillés dans les environs, assez espacés pour que chacun ait un peu d'intimités. Je commande une bière et décide de les attendre. Après une bonne demi heure à patienter, je sens que je me suis fait avoir et espère sincèrement pour elle, qu'elle ne m'a pas mis un plan. Se serait bien le premier de ma vie, tient. À bout de patience, je décide de lui envoyer un message.