Prologue

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Prologue

Trente ans auparavant,

C'était le sept-cent-vingt-deuxième jour ou peut-être le huit-centième... J'avais arrêté de compter au bout du centième... Je ne savais plus, j'avais perdu la notion du temps. Mais probablement aujourd'hui serait mon dernier jour ou demain, ou avec de la chance, je survivrai à cet enfer.

Certains croyaient que ce n'était qu'une rébellion passagère et que nous allions reprendre le pouvoir, mais je ne pensais pas qu'il fallait les sous-estimer. Ils étaient puissants et avide de d'une vengeance et de leur liberté. Je jugeais qu'ils se battraient jusqu'au dernier.

L'odeur pestilentielle du sang de mes camardes d'armes me chatouillait le nez. Chaque fois que je respirais, cette puanteur me rappelait que je pouvais moi aussi finir une balle dans le coeur, que je pouvais connaître une fin triste et je finirai par être entassé avec les autres soldats décédés. Je serais comme tous ces malheureux, je finirai par disparaitre des pensées et je tomberai dans l'oubli.

- Soldat Lediver ! Vous n'êtes pas là pour vous reposer ! S'écria un de mes supérieurs en frappant de son pied mon lit improvisé. 

Mon lit trembla que j'en faillis en tomber pour atterrir sur le sol crasseux. Alors qu'il partait, je grommelai et me levai pour aller servir un quelconque supérieur capricieux.

Je ramassai mon casque et l'enfonçai sur mes cheveux bruns foncés gras. Je pris mon arme appuyée contre mon lit et je la passai la lanière sur mon épaule droite. Il y avait bien une chose que tous ces cadavres m'avaient appris, toujours avoir son arme sur soi ou je finirai aussi mort qu'eux.

Je sentais le sang de mes ennemis sur mon arme à feu, j'effleurai des doigts les taches de sang. Ils m'avaient peut-être haï mais je ne pouvais que penser que ce massacre était sans doute inutile. Les souvenirs de ces gens tombant de mes balles me hantaient jours et nuits, parfois parmi ces folies, je reconnaissais un visage familier et j'étais témoin de sa mort, parfois je devenais même son meurtrier et la dernière personne qu'il avait vu durant sa pitoyable existence. Je versai une larme de regret en pensant à eux mais très vite je repris mon visage de marbre.

Je me dirigeai vers la sortie, je sentais la lumière du soleil chauffer mes bottes sales et abîmées. Je me tenais raide devant ce tissu grisâtre qui servait de porte. Je pris une grande inspiration, rassemblant mon courage et j'écartai le textile. 

La lumière du jour m'éblouissait et l'odeur des cadavres devint plus intense. Je regardai la couchette qui se trouvait sous terre, dans les tranchées et regrettai déjà de l'avoir quitté.

J'observai les piles de cadavres, morts par maladies, faim, blessures, suicides et exécutés. Mais la maladie la plus contagieuse, présente dans les deux camps, était la folie, elle m'envahissait peu à peu, je la sentais vibrer dans tous mon corps

Nous avions pratiquement tous perdus la tête ici, la cohérence avait presque disparu. Cela ne m'étonnerait pas que je finisse par me tirer moi-même une balle dans la tête.

La folie rongeait chaque être peu à peu jusqu'à ce qu'elle seule régne sur les deux camps. Il n'y avait plus qu'à parier, lequel des deux camps craquerait en premier, les humains ou les créatures surnaturelles ? Si les paris n'étaient pas déjà faits...

Mon estomac grogna et je sentis mes canines poussées et devenir douloureuses. J'avais soif de sang mais les humains ont inventé un élixir qui permet au repas qui coule dans leurs veines de devenir du poison. Nous avons été très affaiblis, mourant tous d'une faim atroce. De plus. cet élixir n'était pas la seule de leur invention néfaste aux créatures surnaturelles, ils avaient trouvés une manière de transformer notre corps en celui d'un humain : les sorciers perdaient leurs pouvoirs, les loups garous ne pouvaient que restait dans leur forme humaine, les vampires comme moi perdaient leur immortalité et devenaient une proie aussi facile qu'un être vivant et je passais beaucoup d'êtres supérieurs qui devenaient presque inutiles.

Etant à moitié démon et à moi moitié vampire sang-pur, je gardai ma force et ma vitesse malgré qe ces deux qualités soient diminuées par ma soif insoutenable. 

Pendant près de cent ans, les humains se sont pliés à nos règles, ils avaient peur, trop pour pouvoir faire cette immense rébellion où chaque être vivant possédait une place, enfin c'est ce qu'on pensait... Jusqu'au jour où ils s'étaient manifesté et on s'était rendu compte que cette guerre, ils l'avaient préparée car ils n'en pouvaient plus de se soumettre aux créatures surnaturelles, d'être terrifiés à l'idée qu'ils étaient faibles et qu'ils pouvaient se faire attaquer à tout moment sans qu'une plainte soit envoyé à l'agresseur. On pensait être les créatures qui se terrent dans l'ombre mais nous nous étions trompés, nous n'étions pas les seuls à se cacher dans la noirceur.

J'entendis un coup de canon et le mur de terre s'effondra à côtés de moi, ensevelissant des camardes : des cadavres supplémentaires. Je sentis le sang et la terre salir mon uniforme.

Je me raidis. Mon coeur se serra, la peur prit possession de moi : j'allais peut-être mourir...

D'autres coups de canons retentirent faisant vibrer le sol et des cris déchirants se firent entendre.

- À l'assaut ! Cria un humain, grâce à mon ouïe, son hurlement envoya une douleur à mes oreilles.

- Stupides humains ! Hurla un camarde de combat non loin de moi.

J'enlevai précipitamment mon arme de mon épaule et la prise dans mes mains écorchées.

Encore des morts, pensais-je. Quand tout cela aller s'arrêter ? Je pris une grande inspiration, mes mains se crispèrent en serrant mon arme à feu de plus en plus.

Je me concentrai sur les bruits des pas des adversaires. J'attendais le bon moment. Des compagnons d'armes partaient déjà à l'assaut, trop tôt. Certains venaient d'escalader les tranchés, que leur corps inerte, troué, retombait bruyamment sur le sol.

Maintenant ! M'écriai-je dans ma tête,

Je me précipitai à grimper sur la tranché. Je me mis vite à tirer. Mes tirs résonnaient dans ma tête comme un vacarme. Le temps semblait se ralentir. Je sentais des balles effleuraient ma peau et la douleur m'envahissait. Je voyais mes cibles s'effondraient une à une, la pitié avait disparu en moi. Il ne me restait plus qu'une seule idée : survivre.

Une odeur alléchante de sang m'excitait, je devenais fou. J'avais de la peine à contrôler mon instinct qui souhaitait s'abreuver sur un des humains qui courraient dans ma direction mais si je le faisais, j'étais condamné.

Mon esprit se vida et je continuai la bataille comme une machine en me retenant de me jeter sur le premier humain à ma portée. Le mot vivre tourner en boucle dans mes pensées

Vivre, vivre, vivre, survivre...

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Voici une nouvelle histoire, j'espère qu'il vous a plu et que vous continuerai à lire ce récit :).

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