PARTIE N.5

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Bismillah.

Une fois de retour en France, je n'avais qu'une idée en tête : fuir ce quartier et ses problèmes, m'éloigner de tous ses habitants attristés, en bref, m'en aller loin.

J'ai alors pris la décision d'aller habité quelques mois chez une tante, à plus d'une heure de la cité. Elle vivait seule, elle m'a prise en main, pendant trois mois elle m'a reconstruite, elle m'a fait revivre, je ne la remercierai jamais assez pour ça.
Le premier mois fut le plus difficile, loin de ma famille, je passais mes soirées à ressasser le passé, des que ma tante, Faiza, était loin de moi, mes pensées noires resssurgissaient. Je sortais très rarement, j'avais bien palie. Autant vous dire que je ne ressemblais plus à rien, complètement délaissée. Au niveau professionnel, j'avais tout lâché, il ne me restait que mon bac.

Faiza a été d'une immense aide pour moi, elle a supporté toutes mes crises, tous mes pleurs, tout tout tout.. J'avais réussi à pardonner à Islem, mais je ne l'aimais plus. Je cultivais une sorte de haine envers lui, il me hantait. Tout ce qui me rattachait à lui me faisait encore du mal, j'avais du mal à passer à autre chose.

Pendant les deux mois suivants, j'avais repris peu-à-peu contact avec mes proches. On se contactait d'abord en messages de temps en temps, puis plus souvent, puis place aux appels, aux Skype.. très vite, j'ai eu envie de les revoir

Faiza me conseillait de retourner au quartier, elle trouvait que j'étais maintenant prête et que je ne devais plus me cacher ici.. On a alors prévu mon retour pour Novembre. L'idée de retrouver mon passé me faisait peur, j'avais peur de retrouver le décor où je l'ai connu, j'avais peur de penser a lui à chaque ruelle, en entendant des cross, en voyant ses collègues. J'avais peur de tous les retrouver comme à l'hôpital, avec de la peine et de la pitié pour moi, je ne voulais pas qu'on me plaigne !

On y est, j'attends mon frère qui doit venir me chercher à la gare, il est en retard comme a son habitude. Je le vois au loin avec Hanane et son frère. Je fonce vers eux et les prends dans mes bras, ils étaient surpris ils me voyaient rire et être heureuse, les revoir c'était un bonheur pour moi.

Moi: Hananouuuush

Elle: Rim bébéééé!!

Je prenais sa tête dans mes mains, je lui faisais des bisous, je retrouve ma copine, ma soce ! On se prend dans les bras on saute sur place

Mon frère me regarde avec les yeux qui pétille je lui saute dessus, sans retenue

Houss: Ohhhh t'es pas légère bagra !

Ça me faisait plaisir de le voir me taquiner, sans prendre des pincettes avec moi, il me traitait normalement et j'kiffais ça

Moi: Gamin !

Je me tourne alors vers le frère de Hanane, je lui sers la main par pudeur, tout en souriant, lui également

Lui: Bien ou quoi petite tête ?

Moi: Hamdulilah !

Ils prennent mes valises, Hanane et moi on avance devant eux toutes les deux, on se retrouve enfin !

Hanane: Qu'est-ce que t'es moche sur Skype !

Moi: Et toi alors, une vraie gitane mdrr

Hanane: Ça fait du bien de te revoir sourire, tu verras, le quartier a changé quand même

Moi: Ah bon ? Comment ça ?

Hanane: Il est redevenu vivant.. la mort.. d'Islem.. ça leur a fait un électrochoc

Sur le coup ça m'a fait bizarre d'entendre "la mort d'Islem", elle l'avait dit en prenant des pincettes, comme si c'était tabou, comme si elle avait peur que je m'écroule en entendant ça

chronique de Rim: des hauts et débats !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant