Ténébreuse malédiction

Chapitre 16

Dans le passé :

Je tenais toujours ma sœur dans mes bras. Je n'arrivais toujours pas à croire que je venais de la perdre... J'aurais tout fait pour elle, j'étais même prête à me sacrifier mais au final, c'était elle qui avait fait ce sacrifice... J'enlevai le pieu qui résidait toujours dans son cœur. J'étais brisée de l'intérieur... J'aurais jamais pensé la perdre un jour. C'était ma petite sœur, celle que je devais protéger contre le monde entier. Et pourtant, elle m'avait mise de côté... Elle savait, qu'elle allait mourir...

Le tonnerre continuait de gronder. Le vent avait déjà déraciné plusieurs arbres. Le sol ressemblait à une piscine. Je pris ma sœur dans mes bras et m'éloignai de cet endroit. Je passai devant mes parents et ma grand-mère.

Mon père pleurait, ma mère aussi. Elle avait enfin compris que c'était Summer qui était morte et pas moi. Quant à ma grand-mère, son regard était empli de terreur. Elle savait qu'ils allaient tous le payer. Ma colère allait être terrible.

Personne ne prit le risque de me suivre mais je remarquai Lucas dans la foule. Son visage était couvert de larmes et ses yeux rougis. Même si je ne le supportais pas, lui aussi venait de la perdre... Sans leur accorder un regard, je me dirigeai vers chez moi.

Je déposai ma sœur sur notre lit... Qui était devenu le mien maintenant... Je ne pouvais pas la laisser dehors sous la pluie. De plus, certains être du bien seraient capables de voler son corps pour essayer de la ressusciter mais c'était trop tard... Le poison avait atteint chaque cellule de son corps... La faire revenir à la vie était devenue impensable... Je voulais détruire tout ce qu'il y avait dans cette chambre mais cela n'aurait servi à rien... Cela ne le ferait pas revenir pour autant...

J'allai dans la salle de bain et pris une serviette que j'imbibai d'eau puis j'allai rejoindre ma sœur. Je lui nettoyai son visage et ses bras qui étaient couverts de sang et de terre. Elle n'avait plus rien à voir avec la fille que j'avais connu... Cette fille qui avait toujours eu une peau parfaite, un teint laiteux, des ongles parfaitement manucurés et des cheveux brillants, cette fille qui avait été ma sœur...

Je caressai ses cheveux comme je l'avais fait tant de fois dans le passé... Dire que c'était la dernière fois que je la voyais... On s'était jurée de rester ensemble toute l'éternité... L'éternité venait d'être écourtée. Mon regard balaya la chambre et se posa sur une enveloppe qui était posée sur le bureau. Je reconnais l'écriture de ma sœur. Elle avait dû l'écrire pendant que j'étais partie... J'essayai de ravaler mes larmes mais c'était trop douloureux donc je les laissai couler. Si je ne le faisais pas, ce serait pire... J'allai cherché l'enveloppe et revint auprès de ma sœur. J'observai l'enveloppe que je tenais pendant quelques minutes. Je ne savais pas ce que j'allais trouver dans cette lettre mais ce que je savais déjà. C'était que chaque mot allait être comme un coup de poignard... J'eus du mal à l'ouvrir avec mes mains tremblantes mais je finis par réussir et je découvris le dernier message que ma sœur voulait m'adresser...

Silver,

Si tu lis cette lettre, c'est que je suis morte ... Et j'imagine que tu as déjà dû me retrouver depuis...

Je suis terriblement désolée, Silver... Je ne pouvais pas te laisser te sacrifier pour moi. Je sais que tu croyais que c'était ton devoir parce que tu étais l'ainée mais tu sais, tout ne se passe pas forcément comme prévu. Je ne m'imaginais pas mourir si jeune... Je pensais que j'avais la vie devant moi...Que j'allais me marier, avoir des enfants, vieillir enfin, façon de parler vu que les vampires ne vieillissent pas.

En attendant, je pensais que j'allais vivre au moins plusieurs siècles mais apparemment non... J'en ai décidé autrement. Tu n'imagines même pas ce que ça me fait de penser que tu te retrouveras toute seule par ma faute mais je ne pouvais pas te tuer... J'en avais pas la force... Je sais que j'ai adopté une attitude lâche. Préférer mourir que de se battre. C'est de la lâcheté et j'en ai bien conscience. Mais je ne pouvais pas te planter ce pieu dans le cœur. C'était impossible. T'es la seule personne qui importe pour moi. Je ne pouvais pas tuer celle qui faisait partie de moi.