Le piège de Morgarath [Terminée]

Le plan de Will

Le soir même aux informations, la vidéo fut diffusée. Elle fit un tollé et de nombreux groupes de soutien se créèrent pour aider les rôdeurs. Les journalistes essayèrent en vain de contacter le seigneur Morgarath. Beaucoup supposèrent qu'il était en train de torturer le jeune rôdeur capturé.

            Mais revenons quelques heures auparavant. La raison de la gifle. Le jeune homme se fit entraîner par les soldats vers le camion prisonnier. Là, ils l'installèrent bras jambes écartés. Le seigneur Morgarath s'approcha alors du jeune homme, mais avant d'avoir pu ouvrir la bouche, il fut pris de vitesse :

-Tiens, un revenant ! Je ne pensais pas que vous oseriez venir me rencontrer, même enchaîné !

-Sache que je n'ai pas peur de toi ou de tes petits copains. Je vais rétablir l'ordre à Araluen et pour cela je vais commencer par vous détruire

-Franchement, vous jouez au méchant là. Vous n'avez aucune chance de gagner contre nous. Et tant que notre souvenir existera, nous existerons. Il y aura toujours quelqu'un pour reprendre le flambeau, pour nous aider

-C'est beau de rêver, mais ça ne te sauvera pas ! Je t'ai personnellement réservé une place dans la prison de Norgate, parmi les détenus dangereux emprisonnés par les rôdeurs. Je suis sûr que tu vas t'y plaire

-J'ai peur ! Mais tu sais très bien qu'il ne m'arrivera rien. Les prisonniers savent que s'ils s'en prennent à moi, ils mourront. Toi, tu es déjà dans notre collimateur...

-Tu me tutoie maintenant ? Je croyais que tu avais reçu une meilleure éducation. J'ai dû me tromper. Mais vous n'avez rien sur moi

-Tu es sûr de toi ? Tu voudrais parier ta vie dessus ? Nous sommes les rôdeurs. Nous savons tous. Nous avons déjà les preuves pour...

            Et c'est ainsi que le jeune homme reçu sa baffe. Le seigneur Morgarath partit lorsqu'il vit le sourire de Will. Il avait l'intuition que ce qu'il venait de faire était une très mauvaise idée. Il ne se doutait pas qu'il avait parfaitement raison.

            Morgarath fit un signe aux soldats de fermer les portes du camion. Il monta dans une voiture de fonction et suivit le fourgon qui partît en direction de la base militaire d'Araluen. Près d'une heure plus tard, les soldats arrivèrent et emmenèrent leur prisonnier dans une cellule spéciale. De nouveau, Will se fit attacher les bras et jambes écartés. Cinq soldats le surveillaient et cinq autres se trouvaient devant la porte. Toutes les heures, le groupe de soldats qui le surveillait changeait. Will nota toutes ses informations et plus encore. Il avait calculé que la pièce faisait du 5 mètres par 7. Le plafond se trouve à 3 mètres de hauteur. L'épaisseur des murs est d'au moins 1 mètre. La salle se trouve au centre de la base et quatre postes de gardes se trouvent au bout des couloirs. La salle se trouve au troisième sous-sol. Will avait aussi deviné le nombre d'armes que portaient chaque soldat et aussi le nombre moyen de munitions. Pourtant, personne ne pouvait se douter de ce qui se passait dans sa tête. En effet, depuis qu'il avait été attaché, il n'avait pas bougé un seul muscle. Cette immobilité avait mît mal à l'aise plus d'un soldat.

            Finalement, en fin de journée, Morgarath entra dans la cellule du prisonnier. Il était furieux. Il donna un énorme coup de poing dans le ventre du garçon qui se plia en deux. Le seigneur lui attrapa les cheveux et lui releva la tête, avant de lui cracher au visage :

-Tu savais ! Tu le savais ! Je vais te butter lentement, mais avant, tu vas me dire où se trouve tous les autres...

            Il fut coupé dans son élan quand le prisonnier explosa de rire. À grande peine, il se calma et dit d'une voix où des traces d'amusement étaient encore visibles :

-Bien sûr que je le savais ! Vous auriez pu faire attention quand même ! Mais sache que si tu me tues, tu subiras la vengeance des rôdeurs.

-Je te ferais parler et tu perdras bien vite cet air condescendant, murmura Morgarath entre ses dents

-Franchement, tu peux me faire ce que tu veux, je ne parlerai pas. Je suis désolé de te l'apprendre, mais j'ai beaucoup plus peur des rôdeurs que de toi. Et puis de toute façon, c'est trop tard. Je vais être transféré dans une autre section qui n'est pas sous tes ordres.

            L'homme siffla d'énervement et s'éloigne du prisonnier avant de le frapper une nouvelle fois. Il fit signe aux soldats de le détacher et partit. Les soldats hésitèrent, jusqu'à ce que le rôdeur leur dise :

-Ne vous inquiétez pas, je ne ferais rien. Cela ne pourrait que me porter préjudice. Aussi, ne craignez pas la vengeance des rôdeurs. Nous savons qu'il vous faut obéir. Je vous jure sur ma feuille de chêne que tout se passera bien.

            Alors, les soldats le détachèrent et l'escortèrent jusqu'à la sortie. Là, attendait un autre camion. D'autres soldats le firent monter et l'attachèrent à nouveau. Will retient un soupir. C'était juste pour la parade. Il avait reconnu, malgré les masques, certains hommes du baron Arald. Le camion démarra et bien qu'il ne vit pas la route, grâce à la vitesse approximative du véhicule et les tournants pris, il savait qu'ils se dirigeaient vers les salles de gardes.

            Lorsque les soldats le firent sortirent du camion, les flashs fusèrent. Des centaines de journalistes se pressaient derrière les barrières pour l'apercevoir. De nombreuses questions étaient posées comme par exemple :

-Qui est ce jeune homme ?

-Est-il prudent d'emmener un potentiel criminel dans une zone d'habitation ?

-Ne craignez-vous pas les représailles des rôdeurs ?

-Jeune homme, est-ce vraiment l'un des votre qui a tenté d'assassiner le roi ?

            Beaucoup d'autres questions du même genre. Will, qui avait baissé la tête à la vue des caméras, eu une idée. Une drôle d'idée même, du genre à faire grincer les dents à Halt. Il entendait déjà sa voix lui dire : Bon sang, tu es complètement fou ! Il te manque vraiment une case !

            Will sourit et d'un mouvement de poignet, arracha ses chaînes des mains des soldats. Ces derniers tombèrent à terre. D'autres tentèrent de le rattraper, mais le jeune rôdeur anticipa leurs mouvements et les esquiva. Il s'approcha alors des caméras et leur dit rapidement, avant que les soldats ne lui sautent à nouveau dessus :

-Je suis l'apprenti rôdeur Will Treaty. Nous ne sommes pas à l'origine de la tentative d'assassinat contre sa majesté. Nous sommes en ce moment même en train de réunir des preuves pour arrêter les commanditaires. Nous...

            Déjà, les soldats étaient sur lui. Le jeune garçon, bien que féroce, se débattit, mais les hommes étaient plus fort. Finalement, l'un d'eux réussi à lui planter une seringue dans le cou et Will s'évanouit quelques secondes plus tard. Les soldats l'emmenèrent malgré les cris des journalistes.