I- Mon adorable voisin

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13 avril.

Après avoir passé de longues heures à ranger toutes nos affaires et à placer tous nos meubles dans la maison, je m'étais tout de suite endormie sur mon lit. J'étais exténuée et mes muscles me tiraillaient de partout. Chacun de mes pas était pour moi un véritable exploit.

"Charlotte ! Marcus ! Raph' ! Descendez on va commencer à désherber !" nous cria mon père du rez de chaussée.

Je soupirais et je sortis de ma chambre - qui en passant était située au deuxième étage - pour descendre les escaliers jusqu'au rez de chaussée. Papa nous attendait dans le salon, habillé d'un vieux jogging et de gants de jardinage. Quand il me vit arriver, il m'ordonna d'aller me changer pour pouvoir travailler dans le jardin et je retournais dans ma chambre en traînant les pieds. Papa avait décidé de me tuer ? Deux étages, c'est vraiment trop pour mes petites jambes ramollies. Je suis essoufflée à mi-chemin entre le premier et le deuxième étage, il fallait vraiment que je me mette au sport.

Je soupirai en arrivant à destination. Je détestais ma chambre. J'avais eu la malchance de choisir ma chambre après mes frères, et sœurs et ils avaient choisi les chambres qui se trouvaient au premier étage. Ce qui était logique, quand on y réfléchissait. Ils avaient prit les premières venues et les plus grandes, accessoirement. J'aurai fait pareil si je n'avais pas été forcée d'aider mon père à sortir ses affaires du coffre. Ça tombait toujours sur moi, ce genre de choses. Comme Papa n'avait plus assez d'autorité sur mes deux aînés et que ma petite soeur était la petite dernière chouchouté, c'était à moi que l'on donnait les tâches à faire. Enfin, toujours était-il que j'avais la chambre la moins désirée, à l'étage supérieur. En plus du fait qu'elle était au plus haut étage du Manoir, et donc la moins accessible, ma chambre était sans doute la plus petite et celle qui offrait la meilleure vue... Sur les jardins des voisins. Le seul point positif était que j'avais une salle de bain personnelle, en face de ma chambre. Et encore, elle était minuscule et pour le moment inutilisable, vu dans l'état dans lequel elle était.

Après m'être habillée d'une vielle salopette trouée sur les genoux et d'un immonde pull en laine qui gratte kaki de mon père, je rejoignis ma famille dans le jardin et je me mis à désherber. L'herbe avait été tondue, c'était déjà ça. Mais au bout de quelques minutes seulement, j'en avais déjà marre. Que c'était ennuyant ! De plus, le soleil tapait sur mon pauvre crâne et j'avais chaud. Je me sentais comme un lézard qui se desséchait sur un rocher en plein désert. Eurk.

"Salut !" fit-on dans mon dos.

Je me redressais immédiatement et je me tournais vers la voix qui m'avait interpelé. Non-loin de là, mon père avait entendu la salutation qui m'était destinée et il s'approcha.

"Bonjour !" lança-t-il à un grand garçon, plus vieux que moi je dirais, roux aux yeux verts clairs. Un bien bel homme que voilà.

"Je viens me présenter, vous êtes nouveaux dans le quartier n'est-ce pas ?" dit la bel homme.

"C'est exact. Vous êtes ?"

"Nicolas Desjardins, j'habite en face."

Je lançais rapidement un coup d'œil sur la maison du prénommé Nicolas, une belle maison aux murs blancs et aux volets violets clairs. Rien à voir avec le Manoir qui nous servait de logement.

"Enchanté. Yves Rodriguez."

Papa et le voisin se serrèrent la main en souriant.

"Vous avez besoin d'aide ?" demanda poliment Nicolas.

"Un coup de main ne serait pas de refus. Vous pouvez nous aider à désherber le jardin ?"

Nicolas me lança un regard, et je pouffai doucement en m'éloignant pour me remettre à désherber.

Mon adorable rire de phoqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant