À la base je me suis dis que j'écrivais les numéros des chapitres en chiffres romains mais y'a pas de chiffre romain pour «0» donc j'ai mis juste «0» ahah, on s'amuse drôlement ici.
12 avril
Je me suis toujours demandée pourquoi les gens déménagaient. C'est vrai quoi, c'est complètement idiot ! Se construire une maison, passer du temps à la décorer, l'entretenir, et finir par changer de toit. C'est nul. Il fallait que je demande à mon père pourquoi il avait décidé seul que l'on allait déménager. Mais j'avais déjà une théorie. Devenir adulte nous rendait certainement idiot.
Quand Papa nous avait annoncé la nouvelle - à ma sœur, mes deux frères et moi même - il y a moins d'une semaine, il était tout sourire, sûrement fier d'avoir prit une décision. Ça n'avait pas posé beaucoup de problèmes à mes deux grands frères, mais Louise - ma charmante petite sœur parfaite - et moi avions faillit déclarer une troisième guerre mondiale à notre géniteur. Notre père nous avait rit au nez et il nous avait dit, fier de lui : «Un déménagement n'est pas si horrible que ça !»
Pas si horrible que ça ? Nous allions quitter nos amis, nos habitudes et un des centres commerciaux les plus grands de France ! (bon, ça je m'en fiche un peu mais c'est le seul argument qui avait légèrement fait réfléchir mon père). Mais d'après Papa, ce n'était pas si horrible que ça, et j'avais beau simuler toutes les crises cardiaques du monde, il n'aurait jamais changé d'avis.
Notre père était indigne.Retournons en arrière.
Nous étions tous à table, mon père, ma sœur, mes deux frères et moi, nous mangions tranquillement dans le silence quand tout à coup :
"Les enfants, je dois vous dire quelque chose."
J'ai soupiré et j'ai deposé le plus doucement que possible mes couverts dans mon assiettes, qui ont fait du bruit malgré mes efforts pour le faire en silence. J'ai toujours eu l'adresse d'un éléphant qui danse le lac des cygnes. Mon père m'a lancé un regard noir et il a ensuite posé ses yeux quelques secondes sur chacun de nos visages avant de se lever et de poser sa main droite - qui tenait encore sa fourchette - contre son coeur. Mon père est très... théâtral. Il inspira profondément et se lança.
"Les enfants..." commença-t-il quand mon plus grand frère perdit patience.
"Bon accouche !"
"Nous déménageons ce week-end !"
Mes yeux s'étaient écarquillés et j'avais manqué de ne pas cracher la bouchée de pâtes que je venais de mettre dans ma bouche. Je finissais d'avaler en tentant de ne pas m'étouffer et je m'exclamais en même temps que ma sœur :
"Quoi ?!"
Je m'étais alors remise à m'étouffer tandis que mon père répétait son annonce, fier, et j'avais recraché mes pâtes dans mon assiette. Un "Euuurk" de dégoût collectif a résonné dans la petite salle à manger de notre chez nous (vous savez, avant le déménagement), et mon frère aîné - Marcus - a lancé :
"T'es dégueulasse Charlotte."
Et moi j'ai ris.
Retournons au présent.
Voilà comment je me suis retrouvée dans une voiture cinq places, coincée entre Raphael (mon moyen grand frère (je n'ai jamais su comment on appelait un grand frère qui avait lui même un grand frère, bref)) et Louise, miss petite sœur parfaite. Et je jure que se retrouver entre ces deux là est équivalent à se retrouver coincé entre deux rhinocéros en colère qui sont près à se cogner dessus, les cornes pointées vers l'adversaire.
Raphael et Louise s'aiment, comme tous les frères et sœurs, mais ils s'engueulent tout le temps.
TOUT-LE-TEMPS.
Et pour une pauvre petite créature comme moi, six heures de route à passer entre ces deux abominables animaux sauvages était du suicide.
J'espère que vous vous rappellerez de moi comme d'une héroïne quand j'aurais quitté ce monde.12 avril, plus tard.
Après cinq longues heures passées à prier pour devenir sourde et ne plus entendre ni les insultes incessantes que se lançaient Louise et Raphael ni l'horrible musique Country qu'adorait mon père, je me suis rendue compte que Papa ne nous avait jamais annoncé le lieu du déménagement. Il ne nous avait même pas montré à quoi ressemblait la maison.
"Papa, où est ce qu'on va ?"
"En Haute-Savoie, près de la ville d'Annecy. On sera dans un petit village calme."
Je soupirai. Super, nous allions habiter dans un minuscule village perdu dans le trou de cul du monde.
"C'est encore loin ?" lâcha Louise.
"On arrive dans un peu plus d'une heure."
"T'as entendu Louise, j'ai encore une heure à te supporter donc si tu pouvais fermer ta grande bouche ce serait parfait. Merci." dit Raphael pour provoquer ma petite sœur.
"Moi aussi je te supporte pauvre baleine écervelée ! Joues pas la victime !" renchérit ma sœur.
C'était partit pour une nouvelle dispute. Je vis Marcus qui dormait sur le siège passager, le chanceux. Je l'enviais.
"C'est toi la baleine écervelée pour avoir l'idée de mettre un horrible pull comme le tien ! Même une baleine a de meilleurs goûts vestimentaires que les tiens !"
"Touché." dis-je doucement.
C'est vrai que ma sœur n'avait pas de goût en matière de vêtements.
"Je vais t'égorger !" cria Louise qui ne m'avait visiblement pas entendu en me sautant dessus, espérant attraper mon frère à ma gauche.
Je criai pour que Louise me lâche et mon père monta je son de la radio, espérant étouffer les cris de ses enfants avec sa musique Country.
S'il vous plaît, tuez moi.
12 avril, arrivés à destination.
Quand la voiture s'arrêta enfin devant notre nouvelle maison, suivie de nos deux camions de déménagement, je me suis précipitée hors du véhicule et j'ai dû me retenir d'embrasser le sol de béton tellement j'étais heureuse que le voyage soit terminé et que je ne sois pas morte en cour de route. Les disputes de Louise et Raphael m'avaient causé des migraines et je n'en pouvais plus de les entendre. Un mot de plus qui sortirait de leur bouche aurait suffit à me transformer en un terrible Hulk en colère. Une fois dehors, je jetai un furtif coup d'œil à notre nouveau chez nous, et mes yeux s'écarquillèrent de désespoir. Un manoir. Papa nous avait fait déménager pour vivre dans un manoir.
Un manoir. Et bien sûr, pour ne pas faire les choses à moitié, Papa avait décidé qu'on habiterait dans un manoir perdu au milieu de nul part.
Je ne sais pas si vous voyez bien la chose, alors je vais la décrire. Une immense maison de deux étages recouverte de lierre fané, les murs vieillis pas le temps et les volets dont la peinture violette était écaillée. La porte d'entrée semblait être la seule chose à peut près en bon état dans cette maison. Le morceau de jardin que je pouvais voir paraissait hostile, l'herbe devait m'arriver aux genoux et il y avait sûrement deux ou trois colonies de serpents qui s'étaient installées à travers les brins d'herbe. Le tout étant bien-sûr entouré de sapins tous plus grands les uns que les autres."C'est quoi cette maison papa ?!" s'exclama Louise avant moi.
"Ne vous inquiétez pas les enfants, elle paraît horrible à première vue, mais demain, une équipe vient nettoyer les murs et on arrangera le jardin." dit-il en souriant.
Superbe. Vraiment superbe. Je n'avais même pas posé un pied dans la maison, mais ce déménagement avait déjà - pour ma pare - déjà viré au cauchemar.
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Mon adorable rire de phoque
Teen FictionDéménager. Quelle drôle d'idée pour Charlotte, qui ne comprends pas la décision de son père. La pauvre se voit quitter sa zone de confort ainsi que ses quelques fréquentations - qu'elle n'avait jamais considéré comme de vrais amis, Mais des fréquent...