La dernière sorcière (Short story)

Chapitre 5

Je me réveillai le lendemain matin avec un bras dégageant énormément de chaleur, enroulé autour de ma taille. Vous l'aurez deviné, j'étais en cuillère avec Theo Collins. Comment était-ce arrivé? Aucune idée.

Alors que je remarquai que j'étais en retard, ce qui signifiait que ma mère allait venir me réveiller d'une minute à l'autre, celle-ci entra brusquement dans ma chambre, ne pouvant que voir Theo et moi, en cuillère dans mon lit.

"EMMA! Que crois-tu faire, au juste!?" hurla-t-elle. Oh non.

Theo, réveillé par les hurlements de ma mère, se redressa en position assise dans mon lit, dévoilant ainsi aux yeux de ma mère son torse complètement nu, ce qui eut pour effet l'agrandissement des yeux de ma mère.

"Maman, ce n'est vraiment pas ce que tu crois!" dis-je en sortant du lit, me rendant compte que je n'étais qu'en petites culottes avec un t-shirt qui les couvraient pratiquement pas. J'avais sans doute enlevé mon bas de pyjama pendant mon sommeil... Bien sûr, ça ne fit qu'aggraver l'humeur de ma mère.

"Ah non? Et quoi d'autre pourrait bien expliquer le fait qu'il y ait un garçon de clairement plus que 18 ans dans ton lit, à moitié nu, alors que toi, je te fais remarquer, est tout autant en manque flagrant de vêtements?"

"Maman, je te jure que ce n'est vraiment pas ce que tu penses!"

"J'ose espérer que vous avez utilisé un condom?" Oh mon Dieu!

Theo perdit son sérieux et ne pu s'empêcher d'éclater de rire.

"Il-il est gay!" Ce fut la seule chose qui me vint en tête pour me sortir du pétrin.

Ma mère me regarda, puis regarda Theo. Celui-ci lui fit un petit sourire mal à l'aise. Puis, le regard accusateur de ma mère retomba sur moi.

"Emma Ravenwood! Crois-tu que je suis née de la dernière pluie?! Habilles-toi, ou devrais-je dire habillez-vous, et descends à la cuisine préparer ton repas en vitesse. Tu vas être en retard pour l'école. Et toi, jeune homme, je crois que tu connais la sortie." dit-elle en lançant un dernier regard meurtrier à Theo. Elle sortit de ma chambre, fermant la porte ; porte qui s'ouvrit une demie seconde plus tard, ma mère la laissant cette fois-ci entre-ouverte, me regardant l'air de dire 'je t'ai à l'oeil'.

"Jolies petites culottes, sorcière" dit Theo en faisant encore une fois un foutu clin d'oeil.

"Oh, n'en rajoutes pas, veux-tu?" dis-je en enfilant une paire de jeans que je venais de sortir de ma commode. "Et habilles-toi, je t'en prie."

"Sinon quoi?" dit-il en se retrouvant devant moi en le temps de le dire, si proche que son corps touchait presque le mien. Ce n'était qu'une question de milimètres. Ma respiration devint irrégulière à cause de son incroyable proximité et j'entendais mon coeur battre à tout rompre dans ma poitrine. Je n'avais jamais ressentit cette attirance, ce besoin d'être en contact physique, pour personne. J'avais déjà eu des copains que j'ai aimé de tout mon coeur, mais ça, c'était autre chose. Quelque chose de plus fort. De primal.

Je le regardai dans les yeux, malgré notre énorme différence de grandeur. Pour quelqu'un de l'extérieur, ça devait certainement être une drôle d'image. Je devais avoir l'air d'un gnome du haut de mon petit 1m55, à côté de son foutu 1m90!

Mon regard biffurqua sur ses lèvres qu'il humectait au même moment et ce désir intense de l'embrasser s'installa en moi.

"EMMA!" hurla ma mère depuis le premier étage, brisant ainsi l'atmosphère qui s'était installée entre Theo et moi.

J'éclaircit ma gorge, puis attrapai un chandail et allai dans la salle de bain pour l'enfiler. Lorsque j'en sortis quelques secondes plus tard, Theo était à nouveau doté d'un chandail, me permettant de penser comme il se doit.