Chapitre 2

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J'enlève mes écouteurs des oreilles, met ma musique en pause, dépose mon Ipod dans mon sac et je demande avec curiosité avant qu'elle ne commence son histoire :

-Excusez-moi de vous interrompre mais... vous vous appelez comment et quel âge avez-vous s'il vous plaîs ?

-Haha, tu es vraiment curieuse... Je m'appelle Christina et je suis âgée de quatre-vingts trois ans. répond-t-elle.

Whaou ! J'y étais presque, elle se porte bien pour une femme de cet âge, à son âge j'aimerais bien être pareil. C'est vrai quoi... elle est plutôt jolie, elle s'habille bien et elle n'a même pas de canne pour l'aider à marcher. Elle reprend l'inspiration que je lui avait volé et commence son histoire...

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Son père...

Je suis née en 1936, je vivais plutôt bien avec ma mère Lucille, mon frère Pablo qui est âgée de trois ans de plus que moi et mon père... Sébastien. Malheureusement, mon plaisir fût de courte durée, quand j'eus mes trois ans, la deuxième guerre mondial venait d'éclater. Mon père a été appelé de force pour y aller mais il ne voulait pas nous quitter. Malgré nos efforts pour le garder au près de nous, on ne pouvait rien faire car si il n'y allait pas, il allait en prison. Mais on préférait qu'il aille en prison qu'à la mort.
Mon père, lui, n'était pas de cet avis, bien sûr qu'il voulait rester avec nous mais il a préféré aller à la guerre pour servir son pays que d'aller en prison jusqu'à la fin de sa vie.
À mon âge je ne comprenais pas vraiment ce qu'il se passait. Quand j'allais à l'école à l'âge de mes six ans, c'est-à-dire au CP, les autres enfants me demandais où était mon papa, et je leurs répondais :

"Mon papa est parti servir son pays."

Évidemment, eux non plus ne comprenais pas. Heureusement, j'ai rencontré ma meilleure amie qui, est toujours auprès de moi. Et cette meilleure amie, Marine, avait elle aussi perdu son père qui est parti à la guerre.

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Elle a perdu son père ? Je n'es pas compris alors je lui demande :

-Son père il est... mort ?

-Haha non, je me suis mal exprimée, c'est sûr qu'à son âge il est mort mais quand je disais qu'elle l'avait perdu, c'est que lui aussi est allé à la guerre comme mon père. Elle l'a perdu de vue si tu préfère.

J'hoche la tête pour lui montrer que j'ai compris et elle continu son récit :

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Le fait qu'elle n'avait pas de père chez elle, nous faisais un point commun, c'est ce qui nous a permis de nous rapprocher. On est très vite devenue amie elle et moi.

Trois ans c'était déjà écoulé, cela faisait trois mois qu'on a pas eu de nouvelles de mon père, n'y de celui de Marine. A croire qu'ils sont dans le même bataillon parce que d'après des amies à ma mère, leurs maris à eux qui étaient aussi à la guerre, leurs donnaient quand même des nouvelles.
Je me rappelle comme si c'était hier, tout les soirs j'entendais ma mère pleurer, c'était horrible à entendre. Alors un soir j'en ai eu marre de l'entendre pleurer donc je descendis de mon lit, je me suis allongée à côté d'elle et je l'ai prise dans mes bras. Ma mère étonnée par mon étreinte, elle se leva et me regardais avec de la pitié. Elle se rassit sur son lit et elle sorti une boîte qui se trouvait sous son lit et elle me fit voir le contenu.
C'était rempli de photos d'elle et papa, de cadeaux qu'ils s'étaient offert mais aussi de lettres qu'ils s'envoyaient étant jeune car ils ne pouvais pas se voir. Les parents de ma maman et de mon papa ne voulaient pas qu'ils se voient. C'est cruel, je sais, mais à leur époque c'était comme sa. Tant que le conjoint n'avait pas demandé son amoureuse en mariage ils ne pouvaient se voir...
Les lettres qu'ils s'envoyaient étaient magnifiques. J'en prit une et j'essayer de la lire tant bien que mal, mais à six ans je savais lire déjà, et plutôt bien sans me venter.
Voici une de ses plus belles lettres que je garde toujours avec moi.

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