Prélude

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Tout avait commencé avec des bleus. J'en avais une dizaine sur tout le corps. Seul mon visage ne semblait rien avoir. J'avais trouvé ça étrange au début mais je m'étais dit que j'avais dû tomber de mon lit dans la nuit. Je les avais vite balayés de mon esprit. Tout le monde pouvait en avoir! Seulement,quelques semaines après, je commençais à me réveiller avec de plus en plus d'hématomes. Du haut de mes 15 ans, je ne pouvais pas faire grand chose à part des recherches sur internet. Je m'étais donc installé devant mon PC pour surfer sur le net. Mais rien ne semblait correspondre à mon cas. Je n'avais aucune maladie ou problèmes quelconques de sang. En raison d'une petite anémie l'année précédente j'avais fait une prise de sang qui n'avait rien donnée. Je ne pensais pas non plus être somnambule mais pour vérifier, je m'étais filmé toute une nuit. Rien de spécial n'en était sortie à part un passage noir d'une vingtaine de minutes. Un ami du lycée m'avait aidé à décrypter ce passage mais c'était comme si il n'avait jamais existé. Et tout c'était empiré. Cet ami m'avait alors conseillé d'en parler à un médecin. Je lui avais répondu d'un sourire forcé. Je ne pouvais pas en parler. Ils croiraient que mes parents me frappent et mon petit frère d'à peine 10 ans et moi aurions été envoyé à la DASS. Mes parents étaient les personnes les plus compréhensibles du monde. Quand ça ne dépassait pas les limites du réel. Si je leur racontais que des hématomes apparaissent sur mon corps d'une façon inexpliqué, ils m'enverraient sûrement voir un spécialiste. Je n'étais pas folle et je ne semblait pas avoir de maladie. Je ne pouvais pas expliqué ce qu'il m'arrivait mais ce n'était pas pas moi, ni ma famille qui me frappait. Je me cachais donc derrière des vêtements qui recouvraient chaque parties de mon corps. On ne pouvait plus me toucher non plus. Mes bras étaient couverts d'ecchymoses très douloureux. Rapidement, les autres ont commencés à s'éloigner de moi. J'étais devenue la fille bizarre. L'Asociale. Plus personnes ne me parlaient. Les profs s'étaient inquiétés au bout d'un moment et avaient convoqués mes parents. Ils avaient évoqué le fait que je me droguait peut être. Honteux, ils ne savaient pas quoi répondre. Ils m'ont montré à plusieurs spécialistes et médecins généralistes mais personnes ne pouvaient dire ce qui m'arrivais. Je ne disais rien. Je m'enfermais peu à peu dans mon mutisme. Ils auront beau faire tout les examens possibles, ils ne trouveront rien. Les spécialistes ont alors pensés à une forme de la parasomnie. Mais impossible d'avoir la preuve concrète que j'avais ce trouble vue que je restais immobile quand je dormais. Après deux ans, on m'avait laissé partir. Les seules conclusions tirées étant soit le trouble du sommeil ou une autre forme du Syndrome de Todd. J'ai ris jaune en entendant ce qu'était le syndrome de Todd. Ils croyaient que j'avais le Syndrome d'Alice au Pays des Merveilles. Mais rien ne pouvait être prouvé. Mes contusions avaient diminué quand j'étais à l'hôpital. Sûrement les médicaments. Juste une nuit avait été plus grave que celles que j'avais auparavant. Je m'étais réveillé avec deux côtes cassés, une cheville foulée et les mains ankylosés. Ne pouvant rien faire, on m'avait soigné et laissé sortir. Ils auraient pu m'envoyer en hôpital psychiatrique mais mon esprit était sain. Mon médecin m'avait dit qu'un infirmier passerait tout les jours avant que j'aille en cours. J'avais acquiescé en silence, trop heureuse de quitter cet endroit puant le désinfectant et la maladie. Retrouver ma chambre m'aurait normalement ravie mais quand je suis entrée dans la pièce aux murs blancs et à la décoration de petite fille, je ne me sentais plus chez moi. Je m'étais donc investie dans la rénovation de mon espace personnel, le modelant suivant ma pensée. Les murs étaient maintenant violet foncés, un lit ainsi qu'une armoire en fer noir prenaient presque toutes la place, et diverses cousins aux couleurs sombres étaient éparpillés dans la pièce. Alors que j'ajoutais un rideau noir et gris avec des motifs baroque ma mère était entrée et avait poussée un crie en voyant la décoration trop ''gothique'' à son goût. Elle avait hurlée qu'elle ne me reconnaissait plus, me suppliait de lui dire ce qu'il m'arrivait, pourquoi j'étais comme ça. Et je l'avais contemplé d'un air neutre, les yeux vides de sentiments, sans rien dire. Je savais que ça avait été la fin des derniers liens que j'entretenais avec mes parents. Mon frère ne savait pas trop ce qu'il m'arrivait et donc n'en avait rien à faire de mon comportement et des tentions avec les parents. Je priais juste pour qu'il ne lui arrive pas la même chose. Avec un peu de chance, je mourais de mon état avant ses 15 ans.

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