The Real World

Chapitre 2

Lors de mon réveil, tout me semblait confus. Je me sentais lessivée. Chaque parties de mon corps étaient douloureuses. L'air était lourd et humide. Je ne savais pas si j'étais de retour dans ma chambre ou si j'étais toujours dans ce vaisseau. Je ne voulais pas ouvrir les yeux.

Le bruit devenait de plus en plus clair. J'entendais maintenant des personnes parler, gémir et sangloter. Ainsi qu'un son incessant et familier. Le cardiogramme.

Je gémissais. Et si j'étais de retour à l'hôpital?

- Abnormal Rainbow?

Ce nom...mon ''nom de code''. J'ouvrais subitement les yeux.Contrairement à ce que je pensais, la lumière était faible.J'étais sous une sorte de tente beige immense qui filtrait les lueurs du soleil. La pièce était chaleureuse malgré le fait qu'elle était remplit de blessés.
Au dessus de moi, un garçon aux cheveux et aux yeux gris me fixait,inquiet. C'était Grey. A côté de lui, une fille plus jeune que moi avec des yeux roses pâles ainsi qu'une longue chevelure de la même couleur, me souriait gentiment. Je n'avais pas rêvé. J'étais bien dans le Monde Réel.

- Que s'est-il passé ?

- Tu as failli repartir dans le faux monde à cause d'une drogue que l'on t'injecte depuis que tu née. Tu as dormi deux jours.

J'essayai de me redresser mais j'étais encore trop faible. Mes muscles irradiaient de douleur et mon sang battait fort dans ma tête.

- Tu ferais mieux de rester allongé un moment.

- Je veux savoir. Je veux la vérité. Toute la vérité.

La fille perdait son sourire.

- Quand tu sauras la vérité, tu le regretteras.

- Je prends le risque.

Grey alla chercher deux chaises pour les installer à coté de mon lit. Ce qui me semblait être une infirmière arrivait pour vérifier que tout allait bien. Elle m'avait dit s'appeler Yel. Un surnom de Yellow. Elle aussi avait les yeux et les cheveux d'une couleur. Ils étaient jaune. En faite, tout le monde ici avait une couleur qui leur était dédiée.

- Tout est correct. En revanche, tu auras des tendances hyperactives mais ne durons que quelques jours tout au plus. Surtout, n'hésite pas à revenir si tu ne te sens pas bien. Bon, je vous laisse, les jeunes !

Je la remerciais d'un signe de tête. Je l'aimais bien, elle ressemblait un peu à une tante.

- Elle est ici depuis le début. C'est un peu la doyenne du camp.

Je regardais Grey. Je ne comprenais absolument rien à ce qu'il me disait. J'attendais avec une certaine fébrilité et appréhension les explications de Grey et la fille rose.

- Pour commencer, Je m'appelle Grey et elle, c'est Pink. Tu est dans The Real World. Avant de venir ici, tu étais dans une prison expérimentale tenue par des scientifiques qui est appelée Monochrome. Ils te droguaient depuis ton plus jeune âge avec la drogue Muse. Muse te conduit dans un monde de rêve, comme son nom l'indique. Ce monde, nous l'appelons The Dream World. Il te montre un semblant de vie. Une fausse vie. Toi, tu est spéciale. Tu est la première née d'une union des rêves. Tes géniteurs se sont rencontrés dans leur songes sous l'effet de Muse et ils t'ont eu dans les deux mondes. C'est la première fois que des scientifiques voyaient ça. Dès ta naissance, ils t'ont fait passé une batterie de test. C'est pour ça que tu avais des bleus sur le corps.

- Mais mes ecchymoses ne sont apparus quand j'avais 15 ans !

- Non, tu en avais depuis que tu étais petite mais à partir de cet âge, ils ont décidés de ne plus espacer la torture physique et mentale qu'ils te faisaient subir. Je sais que ça à été dur pour toi dans le monde des rêves. Mais ça ne reflétait que une partie de la vérité. La vrai vie, c'est ici. Avec des créatures que tu croyais imaginaire avec Muse . Mais surtout la Guerre. Elle est surnommé The War of Colors. Tu as dû remarquer que nous avons tous une couleur spéciale ?

- Oui.

- Cette teinte est un morceau du monde des songes que nous ramenons quand nous nous réveillons. C'est la façon dont nous voyons The Dream World . Suivant ce qui nous est arrivé. Chaque couleur traduit tous les sentiments que nous avons eu de notre fausse vie.

- C'est pour ça que tu es gris et elle, rose ?

- Exact. Notre nom reflète notre couleur. Tu est nommé Abnormal Rainbow. Car tu as toutes les couleurs de l'arc-en-ciel mais celui ci tire du clair au très foncé. C'est un phénomène rare. Une seule personne avait un arc-en-ciel en éclat. L'un des fondateurs. Et cela remonte à plusieurs siècles. Tu as des capacités que nous n'avons pas. Tu as le potentiel de sauver ou de détruire le monde. C'est pour ça que tu est très importante pour les deux camps.

- Comment s'appelle les clans ?

- Les ''méchants'' sont les Monochromes. Comme la prison. Et nous, nous sommes les Colors.

Je haussais un sourcil face à des noms aussi peu recherchés.

- Les...choses...qui sont dehors, elles sont pour quel parti ?

Pink semblait réfléchir un court instant avant d'annoncer qu'ils étaient neutres. Oui, ils. Car d'après elle ce sont des animaux. Mais au fond, qui le savait?

Je m'allongeais dans mon lit et méditais sur ces révélations. Tout se présentait comme étant la possible vérité. Mais maintenant, je ne savais pas quoi croire. Je ressentais tout, comme si je ne rêvais pas. Mais c'était la même chose que quand j'étais soit-disant sous l'influence de Muse. Seulement, je n'avais aucun amis pour me confier. D'ailleurs, je n'ai jamais eu d'amis. Seulement des gens qui m'utilisaient pour un but précis.

Je soupirais. Que ce soit dans un monde ou l'autre, c'était toujours la même chanson. On a besoin de moi mais on ne me garde pas après avoir accomplis la tâche.

On attendais de moi que j'aide l'un ou l'autre des partis. Je me sens un peu comme ce petit garçon qui apprend qu'il est un sorcier mais qui doit anéantir un puissant mage noir qui menace de le tuer, lui, tout ses proches ainsi que le monde.

Je ris ironiquement à la pensée d'un livre sur ma vie. Au moins un chapitre tiendrait dedans. Sans compter le prologue. Et le 4ème de couverture.

Une infirmière aux cheveux verts pomme me fixe comme une bonne sœur regarderais une démente. C'est peut être ce que j'étais, folle. Les médecins de l'hôpital aurait finalement dû m'emmener dans un asile. C'est peut être là qu'était ma place ?

Les jours qui suivirent, je me plongeais dans mes pensées sombres, ne ressassant que le passé et un monde qui, si j'ai bien compris, n'était que le fruit d'une saleté de drogue.

Ma vie entière n'était que mensonges et rêves. J'étais perdue. Je ne savais plus qui j'étais. Tout de moi, tout ce que je savais de moi, n'existait pas. Alors, que devais-je faire? Je ne connaissais rien de ce monde, ni de ses habitants. Ne serait-il pas plus facile pour moi de retourner dans mon monde? Certes, un monde fictif, mais dans lequel j'avais mes repères?

J'étais donc là, allongée dans mon lit, à broyer du noir, en espérant au fond de mon cœur que ce n'était encore qu'un rêve.

Yel venait plusieurs fois par jour vérifier que tout aller bien. Je la rassurais en lui souriant. Je l'aimais bien. Elle était gentille et me posait des questions sur mes goûts et ma ''vie'' d'avant. Parfois, le soir après son service, elle s'asseyait sur une chaise près de moi et me racontais tout du camp, des créatures à l'extérieur, des Monochromes... Je me découvris une passion pour l'histoire du Monde. En me confiant qu'elle faisait partie des Fondateurs, elle me conta l'environnement avant l'apparition des Clans et de la Guerre. Elle me décrivait des arbres abondants, de l'herbe si verte qu'elle semblait surnaturelle, des rivières azurés,du ciel bleu pâle... Ce Monde était un peu comme le Paradis qui tournait vers l'Enfer. Je ne croyais pas en Dieu. Ni aucun autres, d'ailleurs. Et puis il semblait n'exister aucune Divinités ici. D'après Yel, la Nature était la seule religion qui existait. Pas comme les écolos de Dream World, quelque chose de beaucoup plus complexe et intime. Comme si chaque êtres vivants étaient connectés à la Nature. J'avais vraiment du mal à comprendre ce lien. Et m'imaginer la beauté du lieu avant la Guerre, faisait augmenter mes questions sans réponses. Je ne connaissais rien de ce lieu. Et si personne ne m'apportait de réponses, j'irais les trouver moi-même. Je m'en fis la promesse.