Chapitre 3

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- Ne pars pas. Reste. Me dit-il froidement. 

Je lève alors les yeux vers le ciel et soupire brièvement. Je ne me vois pas rester aux côtés d'une personne qui me ment pour me voir. Je tourne mon regard en sa direction puis lui réponds sèchement "Non". Il ne dit rien, ses yeux restent là, à regarder les miens. Mais son regard commence à peser, non c'est non. Je décide donc de m'en aller, quand soudainement, un "S'il te plaît! " s'envole de sa bouche. Je me stoppe brusquement, puis, au bout de quelques secondes, je repars m'asseoir à ses côtés.

- Habituellement, je ne reste pas avec des gens comme toi. Lui dis-je sur un ton sec. J'essaie quand même de rester calme, même si lui en mettre une me ronge de l'intérieur. 

- Des gens comme moi ? Me dit-il en rigolant.

- Oui, des gens comme toi.

- Et je suis quelle sorte de personne au juste ? Me dit-il l'air moqueur.

- Le genre de personne immature, que je ne peux pas supporter. Lui répondis-je droit dans les yeux.

- Je ne pourrais pas te donner raison, mais je ne pourrais pas te donner tort non plus.J'aimerai juste apprendre à te connaître.

Il se fou de moi? S'il veut qu'un jour on apprenne à se connaître, il faut qu'il change ses techniques d'approche.. Je garde le silence et détourne mon regard du sien. 

- Pourquoi tu rejettes tout le monde? 

- Ça ne te regarde pas. 

- Bien.. Tu tiens ton caractère de ta mère ou de ton père? Me dit-il ironiquement.

- Fiche-moi la paix tu veux. 

-Mais c'est qu'elle s'énerve la princesse, j'ai rien dit de mal tu sais. Réplique-t-il en rigolant. 

Il commence vraiment à m'énerver celui-là. Je me lève brusquement, prends mon sac et m'en vais. Quel culot il a de me mentir pour m'attirer et de me parler comme si l'on se connaissait depuis déjà deux ans.. J'entends soudain la sonnerie, puis je pars pour la salle 11 d'anglais. Pendant les deux heures qui ont suivit, je me sentais regardée, certainement par l'autre idiot juste derrière moi. L'anglais ne me passionne pas plus que ça. La plus part du temps, je fais semblant d'écouter tout en gribouillant sur ma table. 

L'heure de midi a sonné, mais je sors de la classe dépourvue de moi-même, sachant que ce midi je n'ai rien à manger. Dans le couloir, une main attrape violemment mon poignet. Je sursaute alors et me retourne pour voir le visage de mon agresseur. Une jeune fille de mon âge, les cheveux châtains, avec des lunettes noires posées soigneusement sur son nez, me regarde d'un air interrogateur avant de me dire.. 

- C'est bien toi qui étais avec Logan pendant la pause de toute à l'heure? 

- Oui, oui c'est bien moi.. Dis-je l'air abattu. 

- Il ne t'a rien fait? Me dit-elle si sérieuse. 

- Heu, non. Pourquoi? Il aurait dû faire quelque chose? Lançais-je d'un ton interrogateur. 

- Je m'appelle Jade, et toi? 

- Hum.. Skyler. C'est certainement la première fois que je dois la voir dans cet établissement. Nous sommes assez nombreux et je ne fais pas vraiment attention à qui je croise et où. Cette matinée s'annonce bien lourde à mon goût.. 

- Suis moi, je vais te présenter aux autres. Me dit-elle en m'attrapant le bras droit et en m'entraînant dans les escaliers. 

Je ne dis rien et la suivis. Qui étaient "les autres" au juste? Je le su dans la minutes qui suivit. Dans la cour, je rejoignis quelques élèves qui faisaient signe à Jade depuis déjà quelques secondes. Les présentations furent alors faites. Aya et James sont deux amis à elle. Après m'avoir proposé de rester déjeuner avec eux, on s'installa sur les quelques marches qui bordaient la cour. Aimables, ils m'ont chacun passé un bout de leur déjeuner, puis quelques desserts qu'ils ne voulaient pas. Je n'avais pas le ventre plein, mais ça me suffisait amplement. 

- Tu devrais t'éloigner de Logan, me dit soudainement Jade. 

- C'était déjà prévu. Il y a une raison particulière pour que tu me dises ça si soudainement? Répondis-je indiscrète. 

- Non pas vraiment, mais on ne peut pas dire qu'avec les tas de rumeurs le concernant, il soit très fréquentable. Me dit-elle d'un air de dégoût. 

- Des rumeurs tu dis?

- Oui, des tas. Avec son charme et tout le reste, tu peux être sur que la moitié des filles de ce lycée a déjà finit dans son lit.. Répondis Aya tout en soupirant. 

- Il y a eu beaucoup d'histoire à ses propos pour usurpation d'identité. Répliqua James d'un ton très sérieux. 

Je n'en revenais pas. Qu'il se soit tapé la moitié des filles de cet établissement, ne m'a pas tellement interpellé. Son charme est bien présent, je l'avoue. Mais je ne comprends pas ces autres filles qui se laissent manipuler par un crétin dans son genre. Pour ce qui est de l'usurpation d'identité, je dois avoué que là, tout devient plus sérieux.. 

L'après-midi passe très vite, il est l'heure de rentrer maintenant. Je fais un dernier signe au petit groupe avant de m'en aller, ils me répondent tous d'un même signe, puis, je repars par la suite avec un sourire au bout des lèvres. J'ai l'impression qu'en une seule journée, 3 années se sont déjà écoulées. Marchant sur le bord de la route, le sac lourd appuyant sur mes épaules, je lève la tête vers le ciel, ferme les yeux et continue de marcher comme si de rien n'était. Repensant à tout ce que j'ai appris aujourd'hui.

Arrivée devant ma maison, je pénètre la clef dans la serrure et tourne légèrement cette dernière pour entendre à nouveau ce petit « clac »me prouvant qu'elle était ouverte. Je dépose un pied dans la maison et fonce en vitesse vers la cuisine, qu'est-ce que j'ai faim ! Je ne sais pas si ce soir je mangerai, alors j'emporte un paquet de gâteaux dans ma chambre. J'ouvre la porte, la referme à clef et m'effondre sur mon lit avec un grand soupir de fatigue. Je ferme les yeux quelques secondes, le calme règne. Mais je les rouvre par la suite pour regarder encore une fois le ciel, rêvant d'un monde imaginaire, regardant les nuages passer par troupeaux, dégageant le ciel peu à peu pour que les étoiles puissent faire leur apparition dans quelques heures. 

Mon regard se tourne alors vers mon bureau, là où sont posés toutes mes affaires, de cours comme personnelles. C'est à ce moment-là qu'un malheureux souvenir me revient, j'ai un devoir de Français à rendre pour demain. Je me relève alors brusquement, et d'une vive allure, je pars m'asseoir sur la chaise de mon bureau. Je fouille un peu partout dans la monstrueuse pile de cahiers posée sur mon bureau, cherchant désespérément la petite feuilles où y sont notés les consignes à respecter.

Tout en cherchant le cahier vert de Français, mon regard se tourne alors vers un petit livret, beige à vue d'œil. Je soulève alors l'énorme bazar avec difficulté, puis j'arrive enfin à l'attraper. Mes yeux s'ouvrent alors en grand..

Dis-moi ton nomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant