Chapitre 1

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-PDV Marguerite-


Nous étions le 17 juillet 1940 et ce soir-là, je sortais du travail assez tard. Cela faisait maintenant plus d'un mois que les Allemands occupaient la France et notamment Paris. Il fallait donc faire attention lorsque nous étions dans la rue, tard le soir. Les Allemands aimaient boire et restaient souvent dans les bars jusque très tard.
Le chemin que je prenais pour rentrer chez moi était, par chance, peu côtoyer le soir, je passais seulement devant deux bars et n'avais encore jamais eu de problèmes avec personne. Je faisais toujours en sorte de baisser la tête afin que l'on me voit le moins possible et ne portait pas de vêtement provoquants, seulement le tailleur qui me servait d'uniforme au travail.

Ce soir-là fut différent.

Alors que je m'avançais comme d'habitude devant le second bar, un soldat m'accosta, il se mit à me parler dans un français approximatif, commençant par me demander si ça allait ainsi que mon prénom et d'autres informations. Je répondais d'une petite voix, effrayée par sa carrure et son air dur. On m'avait toujours conseillé de leur répondre plutôt que d'essayer de fuir, après tout, on ne savait pas vraiment de quoi ils étaient capables, juste qu'ils étaient violent.

Cependant, ce soldat-là, n'avait pas seulement envie de parler. Il m'attrapa par les hanches, je ne protestais pas, me contentant de garder le silence, tête baissée, priant intérieurement pour qu'il n'aille pas plus loin dans ses idées. De toute façon, s'il osait me toucher, alors j'essaierais de m'échapper, mon appartement n'était pas si loin, j'avais mes chances.
L'allemand coinça mon menton entre ses grands doigts, m'obligeant à le regarder dans les yeux. Je pu y lire toute la colère qu'il renfermait, comme s'il voulait se venger de toutes les mauvaises choses qu'il avait vécues en me faisant du mal. Son haleine sentait l'alcool, il avait dû en ingurgiter beaucoup, trop même. Il tenta de m'embrasser et je ne pus m'empêcher d'avoir un mouvement de recul, il resserra l'emprise de mes doigts sur mon visage et recommença, m'empêchant cette fois de l'éviter.

Ses lèvres collées sur les miennes, son emprise sur mon visage se fit moins forte et je lui assénais un coup de genou droit dans les parties génitales. Surpris, il poussa un cri, portant ses mains au dit-endroit et je le poussais le plus fort possible avant de m'enfuir aussi vite que je pouvais dans les rues maintenant sombres à cause de la nuit qui avait déjà bien commencée à s'installer, mon tailleur empêchant ma course, je le remontais quelque peu afin que mes pas soient plus grands. Mais c'est sans compter sur l'un des collègues du soldat qui avait aperçu la scène et s'était lancé à ma poursuite, ma rattrapant bien vite.

Il fut rejoint quelques instants plus tard par mon bourreau, tous deux discutèrent en allemand tout en me coinçant les mains dans le dos afin que je ne m'enfuisse pas. Après un moment à discuter dans le dialecte qui m'était totalement inconnu, ils se tournèrent tous deux vers moi, un sourire carnassier sur le visage. Le premier commença par poser sa main sur ma bouche, afin que je ne puisse pas appeler à l'aide tandis que le second faisait traîner ses mains sur mon corps désormais tremblant.
Il ne tarda pas à essayer d'ouvrir mon chemisier, je me mis à me débattre tant bien que mal, des larmes silencieuses glissant sur mes joues, mais rien n'y fit et boutons par boutons, mon corps était un peu plus dévoilé à ses deux monstres. Ils s'attaquèrent ensuite à ma jupe, abaissant la fermeture du vêtement, dans quelques secondes, je me retrouverais nue, devant eux, des gens que je ne connaissais pas et qui plus est, en pleine rue, dans le froid de la nuit qui serait la plus terrible de ma vie et ils me feraient perdre ma virginité si précieuse de la manière la plus horrible possible.

Il arriva cependant quelque chose d'extraordinaire, alors que je pensais ne jamais m'en sortir, quelqu'un arriva, un troisième soldat allemand, je fus d'abord convaincue qu'il allait se joindre à eux, mais il fit tout le contraire. Les repoussant de mon corps avant de leur dire de partir d'une voix autoritaire et grave. Pendant ce temps, je m'occupais de cacher mon corps, frissonnant face au froid contre ma peau nue que je n'avais pas encore sentit, je refermais la fermeture de ma jupe, devant m'y reprendre à plusieurs fois dans la précipitation avant de fermer les principaux boutons qui cachaient ma poitrine, comptant bien m'enfuir pendant mon présumé sauveur regardaient que les deux autres étaient bien partis. Je préférais me méfier et partir telle une voleuse que de courir le risque de le remercier et qu'il m'arrive pire plus tard, peut-être cachait-il son jeu ?

Et alors que je lui tournais le dos, il m'attrapa par le poignet, m'obligeant à lui faire face. Je le regardais alors, il avait les yeux verts, un regard intense qui m'empêchait de détourner le mien. Mais je ne pus m'empêcher de me dire que le cauchemar allait désormais recommencer, que j'allais vraiment devoir le vivre jusqu'au bout cette fois-ci bien que l'homme n'est pas eu l'air méchant, pourquoi m'aurait-il sauvée sinon ?
Il retira sa veste, mon cœur battant à tout rompre, je fermis les yeux, priant pour que mes parents me pardonnent lorsque je devrais leur avouer que je n'étais plus bonne à marier puisque mon honneur et le leurs avait été salit par un soldat allemand. Ils me rejetteraient, c'était sûr, jamais ils ne garderaient une fille qui ne pourrait rien leur apporter de part un mariage.

Pourtant lorsque je sentis la veste toucher mes épaules, je rouvris les yeux, regardant l'homme qui souriait très légèrement en me regardant. J'étais surprise et rassurée, très rassurée, je le remerciais alors, commençant à me détendre un peu et refermais la chaude veste autour de mon corps.

-Pourquoi ?, je ne pus m'empêcher de demander timidement, le regardant. Je devrais surement partir, m'enfuir et ne plus sortir de chez moi avant quelques jours, mais j'ai besoin de savoir.
-Pourquoi quoi ?, demanda-t-il, dans un français correct, un accent allemand cependant bien présent.
-Pourquoi m'avoir sauvée ? Vous n'étiez pas obligé, et pourtant, vous l'avez fait. Je... je ne comprends pas, vous voulez quelque chose en échange, c'est ça ?
-Auriez-vous préféré que je vous laisse seule avec ces deux-là ?, demanda-t-il.

Il semblait amusé par ma question, qui était en y réfléchissant, vraiment idiote, après tout, qui avait besoin d'une raison pour sauver quelqu'un qui est en train de se faire violer ?

-Je suis désolée, c'était idiot, c'est le choc, je n'arrive pas à formuler quoi que ce soit de correct ou à me poser des questions vraiment importantes. Je vais rentrer chez moi, si vous le permettez, j'ai besoin de repos. Merci pour tout, vous m'avez sauvé la vie. Je vous en serais à jamais redevable.
-Permettez-moi de vous raccompagner jusque chez vous.

J'hésitais quelques minutes, devais-je le laisser m'accompagner ? Si c'était oui, alors il connaitrait mon adresse et aurait le moyen de me retrouver lorsqu'il serait d'humeur moins favorable mais si je lui disais non, alors je courais le risque de le mettre en colère ou bien que ses collègues me retrouvent.
J'hochais donc la tête, après tout, il avait l'air de ne pas me vouloir de mal et j'avais confiance en mon instinct, s'il m'avait porté secours, ce n'était pas pour me faire du mal plus tard.

Nous marchâmes donc jusque mon appartement, le silence régnant entre nous. Une fois devant la porte, nous nous fîmes nos adieux, je le remerciais une dernière fois de m'avoir aidée puis lui rendit sa veste. Il partit ensuite et j'allais me coucher, rassurée d'être saine et sauve.

War Is Love [Harry Styles]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant