Chapitre 2

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-PDV Alexander-


Cela faisait désormais quelques jours que j'avais envoyé ma lettre à Marguerite et je n'avais toujours pas de réponses, était-ce parce qu'elle n'était pas arrivée ou bien parce que Marguerite n'avait pas voulu me répondre ? Il est vrai que ma requête avait dû lui paraitre bizarre et, maintenant que j'y pense, maintenant que je ne suis plus aussi « excité » par cette nouvelle rencontre et l'idée de recevoir une réponse de sa part, je me doute que ce que j'ai fait ai été totalement idiot et que j'aurais dû l'aborder d'une autre manière.

C'est donc perdu dans mes pensées que je me rendis à la boite aux lettres de l'immeuble qui m'était attribuée, ramassant la petite pile de courrier avant de remonter chez moi par les escaliers, je n'étais qu'au quatrième étage, l'ascenseur n'était donc pas nécessaire pour un militaire entrainé tel que je le suis.

Et c'est donc une fois arrivé devant ma porte, ayant regardé chacun des expéditeurs de chacune des lettres qu'un nom m'arrêta net devant mon appartement, c'est alors que j'entrais, balançant le reste des enveloppes sur le meuble du vestibule et me dirigeant vers mon bureau afin d'y dénicher mon ouvre-lettre. Ceci fait, je pris soin de déchirer méticuleusement le papier avec mon instrument, retirant ensuite la lettre de l'enveloppe et la lisant, une fois, deux fois, trois fois. Je n'arrivais pas à y croire, je sais que j'aurais dû m'y attendre, seulement j'avais préféré penser positivement plutôt qu'à la possibilité qu'elle me réponde de la sorte. C'est pourquoi après un moment je décidais que je lui répondrais plus tard, lorsque mes pensées seraient plus claires, que j'aurais dépassé mes émotions et bien réfléchis à la chose.

De toute manière, il fallait que je me prépare afin de prendre mon service, je me rendais donc dans ma chambre afin de revêtir mon uniforme. Une fois fait, je plaquais mes cheveux en arrière comme demandé par mon patron en cas d'intervention soudaine ou difficile, il aurait été bête d'avoir les cheveux devant les yeux à des moments cruciaux dans ma carrière. Finalement prêt, je quittais mon appartement pour me rendre dans le bureau que mon équipe occupait à Paris, on m'attribua un lieu de patrouille, le même que celui que j'avais lorsque j'avais rencontré Marguerite. Je m'y rendais donc, espérant en vain y revoir cette jeune femme qui hantait mes pensées depuis tout ce temps.

Avec un ami et collège, Ansgar, nous nous baladions dans les rues encore bien remplies, armes à la main, ayant pour mission de surveiller le moindre mouvement suspect et plus particulièrement les personnes affichant une étoile sur leur veste et vêtements, nous avions ordre de les arrêter au moindre geste de travers. Les idéologies allemandes de notre époque n'avaient jamais vraiment été les miennes et j'étais contre toutes ses choses que nous imposaient le gouvernement Allemand et plus particulièrement Adolf Hitler ; mais il fallait bien nourrir mes parents restés au pays –après tout c'était eux qui m'avaient inculqué toutes ses valeurs telles que le respect et l'altruisme- et vivre comme on le pouvait , de plus tous les jeunes Allemands avaient été obligés de se rendre à l'armée pour servir leur pays. Ansgar n'était pas de mon avis, il pensait que tout ce que faisait subir l'Allemagne au reste du monde était justifié et était même assez heureux de participer au massacre qui n'allait pas tarder à arriver d'après nos supérieurs.

Nous faisions donc notre tournée, contrôlant les Juifs qui nous voyions. J'en laissais parfois échapper à ma vision, je savais que si je me faisais prendre je serais surement considéré comme un traitre et que le pire pourrait arriver mais c'était plus fort que moi, ça me permettait de me sentir moins coupable, d'alléger ma conscience déjà bien lourde.

La tournée finie, nous rentrions au bureau, j'étais assez déçu de ne pas avoir croisé la jeune femme mais après tout, elle ne voulait pas de moi. C'est donc après avoir salué mes collègues que je retournais chez moi, me changeant en tenue civile une fois arrivé. Je décidais ensuite de faire un tour et de peut-être aller prendre un verre, histoire de me détendre. J'enfouissais de quoi écrire et mon portefeuille dans la grande poche intérieure de ma veste, prenant également mes papiers d'identités désormais indispensables lorsque l'on sortait.

Ainsi, après avoir fait un rapide tour du quartier, je prenais la direction d'un bar non loin de mon logement, m'installant en terrasse parce qu'il faisait un temps encore assez raisonnable pour cette période de l'année. Mon verre de bière commandé, j'observais un moment le peu de gens présent dans la rue, tous français et aucun ne présentant d'étoile de David, de toute manière cela aurait été étonnant de trouver un Juif dans la rue à l'heure qu'il était, ils ne se risquaient désormais plus à sortir aux moments de la journée où personne ne pourrait les défendre. Je finis par sortir mon papier à lettre et mon stylo de ma poche, réfléchissant d'abord quelques instants devant le papier vierge à ce que je pourrais y écrire. Je finissais par m'y mettre et laissais le stylo glisser sur la lettre au rythme de mes pensées. Je terminais rapidement l'écrit, ayant au passage remercié le serveur venu m'apporter ma boisson. Lorsque tout fut fini, je pliais méticuleusement le papier, l'introduisant ensuite dans une enveloppe avant de coller un timbre dessus. J'enfonçais ensuite l'enveloppe dans la poche de ma veste et finissait tranquillement le reste de liquide qu'il y avait dans le verre devant moi. Enfin, je me levais, laissant de quoi régler la note ainsi qu'un pourboire sur la table. J'arpentais ensuite les rues à la recherche d'une boite aux lettres, en trouvant finalement une à une centaine de mètres du bar, j'y postais ma lettre, espérant recevoir rapidement une réponse. Je rentrais enfin chez moi, après cette journée assez difficile, une bonne nuit de repos me ferrait le plus grand bien.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 31, 2016 ⏰

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