Ils contrôlent tout, Ils nous surveillent, Ils sont les maîtres et nous devons leurs obéir.
La peur. Voici le mot que j'ai toujours connu. Le mot qui a bercé mes journées depuis aussi loin que je m'en souvienne. Mais connaissais-je vraiment toute la vérité ? Car voyez-vous rien n'est sûr chez ARES. Votre vie peut basculer du jour au lendemain sans que vous ne puissiez rien y faire, vous êtes à Leurs mercis. J'ai grandi dans cette peur constante de ne pas voir le jour suivant. J'aurai tout aussi bien pu penser qu'il n'y avait aucune raison de rester en vie. Dans ce cas, je me serai laissé dépérir comme tant de personne que j'avais connu. Mais je ne peux pas, car il y a encore une chose qui me pousse à me lever chaque matin et à supporter les atrocités qu'on me fait subir. Cette chose c'est mon frère. Il représente à lui seul l'espoir d'un futur meilleur, un espoir dans lequel je veux croire, même si cela n'est sans doute que pure illusion, car il y a peu de chance qu'il soit encore en vie. Moi-même j'ai dut subir et vivre des choses dont je ne me serai jamais cru capable.
Plus d'une fois, j'ai rêvé que je mourrais et que j'étais enfin libre, libérer à jamais des souffrances que j'avais vécu quand je respirais encore. Mais pour lui j'avais décidé de vivre et j'espérais qu'il en ait fait autant. Nous avions été séparé au moment où j'avais le plus besoin de lui : la mort de nos parents, quand nous n'avions que 10 ans. Emmener pas ces hommes vêtus de sang qui patrouillait dans notre ville à toute heure, nous avions été conduit à ARES pour y être en « sécurité » nous avait-il dit. A partir de cet instant nous avions été séparés et j'avais été enfermée dans une pièce minuscule qui ne comportait qu'un lit. Objet que j'avais perdu à cause de mon incapacité à suivre les ordres.
La peur était donc constante. Peur de mourir, peur de perdre mon seul être cher, peur de vivre aussi, un peu.
Voilà à quoi je pense, étendu sur le sol froid de ma cellule. Mon regard contemple le plafond avec attention, j'en connais chaque fissure, chaque tache de moisissures. Soudain un faible rayon lumineux traverse la fenêtre qui se situe à quelques mètres au-dessus de ma tête. J'ai presque envie de pleuré tant que cela me réchauffe le cœur. C'est incroyable comme ce simple détail me redonne de l'espoir, mais quand on n'a rien, chaque détail nous est important. Cette lumière me permet de distinguer les hématomes sur mes bras nus. Ils étaient les vestiges de ces derniers mois passés aux salles de combats, à devoir remporter rencontre après rencontre. Bien qu'Ils aient été très impressionnés de mes progrès au tir, j'étais indéniablement plus doué dans le combat au corps. J'avais l'avantage d'être petite et jusqu'à présent ma rapidité avait toujours surpassé la force des autres. Mais j'étais surtout très ingénieuse, ne jamais reproduire la même chorégraphie de combat me permettait de surprendre mon adversaire en quelques coups. Au début le maniement des armes ne m'intéressaient pas mais j'avais vite compris que cela était le seul moyen de montrer aux chefs d'ARES de quoi j'étais capable. Il ne fallait surtout pas être faible, sinon j'aurai vite disparue. Sans doute écrasée à la moindre occasion par les grosses brutes que je croisais lors des entrainements.
C'est alors que j'entends des pas raisonner dans le couloir. Le martèlement sonore des bottes des gardes s'arrêtent juste devant ma porte. Quand la porte s'ouvre sur trois d'entre eux, je comprends immédiatement que c'est mauvais signe. Sans aucun mot, ils me forcent à me lever. L'un d'eux me plante une aiguille dans le bas de mon dos, provoquant ainsi une paralysie immédiate des deux jambes. J'appelle ça le poison noir, car à chaque fois qu'on me l'administre on me jette dans une cellule sans lumière appelé le gouffre. Je crois qu'il s'agit de la pire sentence que pouvait me donner ARES. Dans ce genre de cellule on finit par devenir fou, surtout quand la seule chose qu'on a pour se distraire, c'est d'entendre hurler et pleurer ses voisins dans le noir complet. Cela dit je n'ai rien fait de répréhensible cette semaine, ce qui signifie que le gouffre n'est pas pour moi.
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Comme Dans Tes Pires Cauchemars [En Réécriture]
Fiksi IlmiahDans un avenir plus proche qu'on ne le croit, le monde a changé. Les hommes ont fait de lui, ce qu'il est désormais : ravagé. Coleen a passé sa jeunesse à suivre les ordres d'une organisation qu'elle déteste, pour retrouver la seule personne qu'ell...