Ombres vagabondes

Chapitre 7 - Flashback

-Attention je vais t'attraper !
-Non ! Papa va me manger !

Les rires d'une petite fille fusèrent. L'insouciance, probablement la plus belle période de notre vie, et nous étions jeune et inconscient. Tout était plus simple.

-À table, vous deux.

La scène était floue, j'apercevais des personnes se mouvoir mais aucun détail précis, je ne voyais pas leur visage. Puis tout devint noir.

-J'ai une affaire urgente, je dois y aller.
-Ne rentre pas trop tard, je t'aime.

Je ne voyais et n'entendais que des bribes de ces scènes. Cette discussion. Une jeune fille qui descendait par la fenêtre, qui faisait le mur. Une femme affolée et furieuse. Des sirènes qui retentissent. Des lumières, bleues et rouges. La police ramenant la jeune fille avec une mauvaise nouvelle. La femme en larmes.
La jeune fille, c'était moi. C'était des flashbacks de ma vie. D'abord quand j'étais petite, et enfin le soir de la mort de mon père.

                                 ***

      Un mal de crâne me burinait le cerveau. J'ouvris difficilement les yeux, un goût de sang dans la bouche, et observai autour de moi. J'étais assise sur une chaise, les mains liées dans le dos, m'empêchant toutes tentatives d'évasion. Je voulu me lever mais mon buste était également retenu par une corde épaisse. Je me trouvais dans une pièce ridiculement petite et bétonnée, un matelas sur le sol comme unique meuble et lit. Il faisait si sombre que j'avais du mal à distinguer mes pieds sur le sol. Dans quoi me suis-je encore fourrée ? Je cherchais désespérément Aaron du regard mais l'obscurité était trop forte et il n'était évidemment pas ici. J'essayais de bouger la chaise, sautillant sur place mais je ne réussis qu'à m'épuiser encore plus. L'immense porte métallique en face de moi émit quelques grincements puis s'ouvrit brusquement. Je fus aveuglée par la lumière qui émanait de derrière la titanesque silhouette qui se dressait devant moi.

      -Bien dormi ? dit le géant d'une voix qui me glaça le sang teintée d'un rire ironique.

      Je me contentai pour toute réponse de le regarder droit dans les yeux avec haine et dégoût. Il émit un étrange grognement qui me fit frissonner mais je maintenais mon regard. Il s'approcha lentement de moi, collant presque son visage au miens.

      -Ne fais pas trop la maligne avec moi, je n'aime pas beaucoup ça, me cracha-t-il au visage d'une grosse voix enrouée.
-Où est Aaron ? articulai-je clairement sans baisser les yeux.
-Je crois avoir été clair, tu la fermes et tu restes tranquille.
      -Je crois que moi aussi j'ai été clair, OÙ EST AARON ? dis-je en élevant la voix.

      Son poing ébranla violemment ma mâchoire. Une douleur fulgurante me parcourut entièrement, et tout tanguait autour de moi. Je mordis fortement ma lèvre inférieur, me retenant de lâcher des injures à cette enflure.

      -Je préfère ça. Alors écoute-moi bien. Si tu t'avises ne serait-ce qu'une fois d'ouvrir ta gueule je te jure que je te...
      -Ça suffit, Tom, le coupa une voix derrière lui.
      -Mais monsieur, c'est...
      -Oui, je sais. Laisse nous maintenant.

      Le dénommé Tom se retira, me laissant avec un homme beaucoup moins imposant physiquement mais à qui je n'allais probablement pas essayer de tenir tête.

      -Avoir enlevé Peter était la meilleure idée que nous puissions avoir pour te retrouver.

      Au nom de mon coéquipier, de mon frère de cœur j'éprouvai un terrible manque et ma gorge se serra.

      -Qu'est-ce que vous attendez de moi ?

      Il marchait autour de moi, les bras croisés sur son torse puis il approcha son visage de moi.

      -Je ne veux qu'une chose.

      Il marqua un temps avant de continuer.

      -Je veux que tu paies pour ce que ton père m'a fait.

      J'étais horrifiée. Il connaissait mon père. Qu'est-ce que mon père avait avoir là dedans ? Ça n'avait aucun sens. Je ne comprenais pas, et le regardais avec de grands yeux. Il eut un petit rire nerveux qu'il arrêta aussitôt quand il entendit l'alarme se déclencher.

      -C'est pas possible, quelle bande d'incapables ! pesta l'homme en s'en allant au pas de course, laissant la porte ouverte.

      J'essayai de me défaire de mes liens mais c'était impossible, je ne pouvais vraiment pas bouger. Ma seule chance de m'évader de cet endroit venait de partir en fumée. Je baissai la tête en entendant des bruits de pas, faisant mine d'être inconsciente.

      -Oh merde, patron ! La fille s'est évanouie, lança un homme avec une voix plutôt aiguë.

      N'obtenant aucune réponse, il défit mes liens et me porta sur son épaule, sortant de la cellule. J'ouvris les yeux et vérifiai qu'il n'y avait personne au alentours puis je lui assénai un coup de coude dans le crâne qui le fit s'effondrer au sol. Il vaut mieux qu'il ne le trouve pas ici. Je tirai le corps par les bras et le laissai dans une pièce qui servait probablement de placard à balais. Je pris ses vêtements et bloquais mes tresses dans son chapeau afin de me fondre parmi les autres personnes. Il fallait que je retrouve Aaron. Il fallait que je retrouve Peter. Mais je n'avais aucune idée d'où ils pouvaient être, ni de s'ils étaient encore en vie. Je sortis la tête discrètement. Rien, la voie était libre. Je longeai le couloir d'une démarche qui se voulait assurait et naturelle. Tout autour de moi était gris et terne, une succession monotone de couloirs et de pièces. Mon attention fut retenu par des cris qui provenait d'une porte à ma gauche. Je plaquai mon oreille à la porte pour essayer de capter quelques bribes de conversations. Mais je n'en eus pas le temps. Une main m'attrapa l'épaule et une voix retentit.

      -Eh toi, qu'est-ce que tu fous ? Et qui es-tu ?

      Je gardais mon visage baissé afin que mon interlocuteur ne découvre pas que j'étais un intrus. Je tentai d'imiter la voix de l'homme dont j'avais pris la place.

      -Hum hum... Euh... Je suis Joe, je suis en apprentissage. La patron m'a demandé de... Euh... De m'assurer que les détenus ne s'étaient pas échappés.

      Il plissa les yeux puis me contourna pour continuer sa route. Je soufflai de soulagement quand j'entendis de nouveau sa voix.

      -Il n'y a pas de Joe ici.

      Je me retournai et le vis foncer droit sur moi. Prise de panique, mon premier réflexe fut d'ouvrir la porte la plus proche de moi, celle à ma gauche, celle d'où provenaient les cris, puis de m'y engouffrer.

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Hello ! (: Chapitre qui cette fois ci est plus axé sur l'action et non l'histoire d'amour. J'espère tout de même qu'il vous plaira ! ;) N'hésitez pas à laisser un commentaire pour me donner vos avis ainsi qu'à partager !

Voici les questions pour ce chapitre vous pouvez y répondre en commentaire :

•Selon vous, qu'a fait le père d'Ombre ?

•Qu'y a-t-il derrière cette porte ?

XOXO
Lola.