Chapitre I

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*bip          bip          bip         bip*

Quel bruit horrible. Ce genre de bruit qui même après des heures continue à résonner encore et encore dans ton esprit. Ce bruit qui te tourmente, qui détermine si oui ou non tu vivras. Foutue machine.

Après mainte et mainte tentatives, je parvenais à peine à bouger mes doigts. Mon corps était comme tétanisé, dans l'incapacité de bouger. Soudain, je crus entendre des bruits. Ou des voix. - Non, je ne sais plus. - avant de retomber dans un profond sommeil.

Quelques minutes passèrent, peut-être des heures, avant que je ne revienne à moi même. Je me sentais... Fatiguée. Mon corps ne répondait toujours pas et cela commençait à me taper sur les nerfs. Tout à coup, je pus distinguer une voix. Il m'étais impossible de comprendre ce qu'elle racontait, et je ne pouvais pas non plus lui répondre. Étais-ce un rêve ? Peut-être bien. Du moins, un très mauvais rêve, pour ne pas dire un cauchemar. Mon corps se détendis soudainement, je tentai donc une nouvelle fois de bouger mes doigts. Je réussis à bouger mon index, mon majeur avant de me rendormir.

Mes paupières étaient si lourdes qu'à cet énième réveil, il m'étais toujours impossible de les ouvrir, ni même de les bouger. Je commençai lentement à reprendre possession de mes doigts tandis que les voix devenaient de plus en plus proches.

Après plusieurs efforts et puisant au plus profond de moi même, je réussis enfin à bouger mes paupières. Les voix autour de moi étaient maintenant de plus en plus perceptibles ce qui m'encourageais dans mes efforts. Il me suffit de quelques minutes supplémentaires pour enfin entrouvrir les yeux.
Ah ! la lumière. Cette lumière affreusement blanche qui me brula les yeux en un clignement.
Après quelques battements de paupières, je pus enfin les garder ouvertes.

Autour de moi s'offrait... Une chambre. Une chambre blanche, et vide, tellement vide. Uniquement meublée d'une table, une télévision qui paraissait hors-service et le lit sur lequel je me trouvais.

Basculant ma tête vers la gauche de façon à observer le paysage macabre qui s'offrait à moi par la fenêtre - un temps gris et une vue VIP sur le crématorium - je tombai nez à nez avec une femme.

Elle était grande, plutôt jolie et ne tarda pas à s'avancer brusquement vers moi. Elle avait de grandes cernes, comme si elle avait passé toute ces dernières années à pleurer. Ses yeux étaient humides tout comme ceux de  l'homme qui s'approcha timidement vers le lit.

« Ely, comme tu nous a manqué ! »

« Maman ! Tu sais bien qu'Elsa déteste ce surnom. » interrompis calmement une voix à ma droite.

Je tournais ma tête vers cette dernière avant de découvrir le beau jeune homme avachit grossièrement sur un fauteuil vert délavé.
Je ne pouvais à cet instant parler ou même réagir à cette conversation. Je ne comprenais pas où je me trouvais, et pourquoi.

« Voyons Rayan, laisse donc ta mère tranquille, elle est très émue. Tout comme moi. » répondit l'homme situé à ma gauche.

« Chérie, est-ce que ça va ? Comment tu te sens ? » me questionna la dame.

Je répondis par un léger hochement de tête accompagné d'un sourire quelque peu forcé. Ce qui lui suffis amplement.

Quelques heures passèrent alors que les trois personnes présentent à mes côtés m'énuméraient les évènements s'étant déroulés lors de mon absence. Ils me parlèrent de mamie Françoise, Monsieur Blanchart ou encore Fluffy. Et je n'avais pas la moindre idée de qui étaient ces personnes. Ou ces choses.

Un médecin vêtue de sa blouse blanche entra dans la pièce accompagnée d'une infirmière. Ils m'examinèrent, de manière très minutieuse avant de me poser des question. Peux-tu bouger ci, peux-tu faire cela... Comment t'appelles-tu ?

Je pensais alors qu'ils me prenaient pour une folle, avant de me rendre compte que j'étais incapable de répondre à cette question.

« Sais-tu au moins qui sont ces personnes ? » m'interrogea l'infirmière.

J'hochai la tête de gauche à droite, tandis que la femme à ma gauche éclata en sanglot.

« Très bien. Madame, messieurs Lewis, il est très clair que votre fille a perdu la mémoire suite à cet accident. Il nous faudra quelques temps pour déterminer si la mémoire de votre fille reviendra, cependant garder à l'esprit qu'il se peut qu'elle ne la retrouve jamais. » prononça la médecin.

Votre fille ? Est-ce réellement possible d'oublier les membres de sa famille ? Quelle sensation étrange... En réfléchissant, il était vrai que ma mémoire ne me revenait pas. Je ne me souvenais pas de ma vie passée, de mon âge, de la forme de mon visage, toutes ces petites choses qui normalement ne s'oublies pas.

« Nous verrons d'ici deux semaines comment elle aura évolué. Si sa mémoire lui revient, c'est très bien. Sinon, il faudra l'aider : ressortir de vieilles photo de famille, retourner dans un endroit qui a pus la marquer... »

« Et... Si sa mémoire ne reviens pas ? » demanda le jeune homme de droite.

« Dans ce cas, il lui faudra vivre avec...» conclus le médecin.

Avant de quitter la pièce, l'infirmière emporta chacun des appareils disposés autour de mon lit avant de me jeter un regard pleins de compassion. Je tournai la tête vers ma « mère », attendant des réponses à toutes mes interrogations...

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 25, 2016 ⏰

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