Sean & Allyn

7 ▶ Sean

Je sais, je suis un idiot, mais écoutez, elle l'a mérité. La première fois, d'accord j'ai accepté. Mais une deuxième fois... Franchement, il fallait faire attention. Et puis d'ailleurs qu'est-ce qu'elle faisait là? C'était la première fois que je l'avais vue ici. Elle n'était pas un peu jeune pour travailler dans une entreprise comme The World Today! ? Enfin, ce n'était pas non plus pour la sous-estimer mais bon. Et puis c'est vrai que moi aussi j'étais jeune pour y travailler mais dans mon cas j'étais en quelque sorte obligé...

Je sortis donc de la cafétéria, torse nu, et me rendis compte aussitôt que j'avais oublié mon plat tellement j'étais remonté. Mince... Ça ferait trop bête de revenir. Mais heureusement que je n'avais pas si faim.

Je revins dans le bureau et continuai mon travail comme si de rien n'était. Quand mes collègues entrèrent, ils faisaient mine de rien non plus, même si je sentais souvent le regard de certains. Ou devrais-je préciser "de certaines"?

Alors que je travaillais tranquillement devant mon ordinateur, le téléphone de mon bureau sonna. Je répondis, c'était Sheyla, la secrétaire du boss.

"Mr Perez vous veut dans son bureau... Il a demandé à ce que vous venez tout de suite."

Ça sentait les ennuis.

"... Et comme vous êtes", précisa-t-elle avant de raccrocher.

Bien sûr, il fallait s'y attendre. Mais essayez une fois, ça fait du bien de se promener dans l'immeuble torse nu.

Je me précipitai donc pour monter à l'étage supérieur, dans le bureau du boss. Arrivé, Sheyla me salua rapidement, les yeux qui s'attardaient un peu sur mes abdos, et ouvrit la porte pour m'y faire entrer.

"Owens...", me salua Perez d'un ton assez froid. "Veuillez prendre place."

Je m'assis en face de lui après l'avoir salué.

"Je crois bien que vous êtes en connaissance du règlement et du code vestimentaire requis... Si vous voulez travailler pour Abercrombie, la porte est grande ouverte."

Je levai les yeux au ciel un peu exagérément pour le faire comprendre que je ne le prenais pas au sérieux.

"Je n'aurais pas non plus osé porter une chemise sale, c'est pour le respect de votre entreprise Mr Perez."

Cette fois c'était lui qui leva les yeux au ciel.

"Écoutez Owens, le fait que votre père soit célèbre ne vous permet pas d'agir ainsi."

"Mais ça permet à votre entreprise d'avancer", ripostai-je.

J'y suis allé un peu fort, je l'assume. Mais je disais vrai. Perez et mon père étaient de grands amis depuis longtemps et faisaient des affaires ensemble. Mon père était l'un de ses plus grands et importants investisseurs. Et c'est pour cette raison qu'il a réussi à me faire accéder à mon poste dans cet entreprise.

"Bon, la discussion se termine là", conclut-il même s'il n'y avait pas vraiment de discussion.

Je me levai et me dirigeai vers la porte.

"Je vous aurais prévenu Owens", rajouta-t-il avant que je ne sois totalement dehors.