Sean & Allyn

3 ▶ Sean

Quand j'étais petit j'avais l'habitude que dès que je rentrais à la maison, je sentais une bonne odeur de nourriture que ma mère était en train de préparer. Mais aujourd'hui tout était différent. J'entendais à chaque fois le même son désagréable qui résonnait dans toute la maison (malgré le fait que la maison soit grande) : le silence. Rob et Maureen (oui, j'appelle mes "parents" par leurs prénoms, il n'y a rien de mal à ça non?) ne rentraient que tard dans le soir. Et les employés eux étaient occupés à faire leur travail je ne sais où, ce qui fait que je passais souvent le reste de mes journées seul dans cette grande demeure. Mais, personnellement, cela ne me dérangeait pas tellement, au contraire.

Aujourd'hui, bizarrement, j'avais une envie de finir ma journée différemment. Je déposai donc mes affaires et repris mes clés pour me mettre en route. Pas besoin de GPS, je savais exactement où est-ce que j'allais.

Après quelques petits kilomètres de trajet, je me garai devant la petite maison rose (et d'ailleurs c'était la seule maison rose de ce coin) et sortis de la voiture en faisant attention à ne pas claquer la porte trop fort pour ne pas me faire remarquer. Je voulais faire une petite surprise...

"Sean!"

...qui était gâchée.

Ma mère se tenait devant la porte grande ouverte, prête à m'accueillir. Elle me prit dans ses bras et me fit entrer. Elle vivait désormais avec sa petite sœur qui est restée célibataire et qui, d'ailleurs, compte le rester. Pourtant il n'était pas encore trop tard pour elle d'aller se trouver quelqu'un avec qui finir sa vie. Mais de toute façon avoir ma mère chez elle l'incitait encore moins à se lancer dans cette mission de "conquête".

"Alors qu'est-ce qui t'amène?"

"Je voulais juste passer, je me suis dit que ça faisait longtemps."

La vérité c'est qu'elle me manquait. Mais je n'allais évidemment pas l'avouer. Ce n'est pas tellement mon genre d'exprimer mes sentiments, que ce soit à travers des mots ou à travers des actes. Surtout pas les mots en fait.

Tout ce qui m'importait c'était le fait d'être aux côtés de la seule femme qui comptait réellement pour moi.