Épilogue.

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On nous fait entrer dans un hovercraft qui nous emmènera jusqu'à la résidence de Snow. J'appréhende, c'est sûr. Mais l'envie d'en finir avec cet homme seul qui est la cause de milliers de morts dépasse bien la peur. Cette nuit, je n'arrivais pas à dormir. Après avoir compté les moutons - qui se sont transformés en haches peu à peu, j'ai donc dû changer de technique - j'ai compté les dégâts de Snow. Mille sept-cent-quarante-quatre personnes sont mortes dans les Jeux. Mille sept-cent-soixante-seize noms ont été tirés. Dont le mien, d'ailleurs. Soixante-quinze personnes ont été détruites mentalement à cause de ces horreurs. Grâce à un seul homme, un seul. Je ne sais pas comment on peut se lever un matin et se dire « Tiens, ça serait pas mal de créer un jeu dans lequel je vais mettre plein d'enfants dans une arène pour les regarder s'entre-tuer en pariant sur leur mort. » C'est n'importe quoi.

L'hovercraft s'arrête à quelques mètres du sol au coin d'une rue, déserte comme toutes les autres. Une échelle tombe, et après que ma mère nous ait déposé un baiser sur le front à Katniss et à moi et dit de faire attention à nous, nous descendons. Ashley est avec nous. Peeta et Katniss ont pensé qu'elle serait une véritable machine à tuer, qu'elle nous serait donc très utile en défense. Pepper et Blaire sont, elle, restées au centre.

La combinaison n'est pas des plus confortables, mais elle a l'air de vraiment protéger alors ce n'est pas le moment de se plaindre. Au moins je sais que j'ai plus de chances de ressortir en vie de cette escapade. Nous n'avons même pas pris la peine de camoufler notre attirail. Nous avançons à pas rapides à travers les nombreuses ruelles colorées. Et au lieu de guetter d'éventuelles attaques adverses, je regarde les toits des immeubles. Roses, bleus, jaunes... En effet, c'est coloré.

Katniss allume son hologramme, celui qui affiche les pièges que contiennent les rues. Les passants se cachent en nous voyant. C'est assez drôle, en fait. Mais ça ne le restera pas longtemps. Nous approchons de la résidence de Snow et les pièges vont s'activer en abondance. En premier, les pointes sur le haut du portail qui explosent. Nous reculons. Cela n'a servi qu'à nous ouvrir le portail, chose à laquelle nous pensons depuis quelques temps. Ensuite, l'allée est bordée de feux d'artifices. Comme ceux qu'il y avait lors des tournées de la victoire. Un casque sort de la combinaison, lunettes de soleil intégrées.

Les étincelles qui volent de partout ne nous atteigne donc aucunement. Puis, sous le porche, des parachutes semblables à ceux des sponsors tombent. Katniss m'attrape pour me reculer. Celui ci explose tellement fort qu'il nous propulse en arrière, et que la porte n'est plus qu'un souvenir.

Katniss a passé des heures à étudier cette maison, et personne d'autre qu'elle ne saurait nous diriger à l'intérieur. Elle nous emmène au troisième étage. C'est immense, encore plus que notre maison du village des vainqueurs. Elle pousse ensuite une porte et une odeur de roses me prends immédiatement le nez. Snow est assis dos à nous sur une chaise en train de traiter une rose absolument magnifique, d'un blanc immaculé. Katniss bande son arc. Je l'imite, comme pour me rassurer, au cas où Snow serait entouré, voir muni de je ne sais quelle arme.

- Bonsoir, cher Snow, fait Katniss. - Oh, mademoiselle Everdeen (Il se retourne). Quelle mauvaise surprise. Je m'attendais à vous retrouver dans un autre état. Oui, dans une boite en carton pour la fosse commune, ce serait très bien. Et qui sont ces nouveaux gens ? Ah oui, je te reconnais, toi. (Il me pointe du dois) Primrose, c'est ça ? - Vous ne pouvez pas l'oublier, sans moi la révolte n'aurait pas recommencé, dis-je sèchement. - Oui, je me souviens bien de ta tête quand tu as entendu ton nom. C'était... touchant. Eh, mais c'est bien Gale que voilà ? Alors, comment ça se passe après l'arène ? Content d'être sorti ?

Il pointe sa carabine vers sa tête et prends l'accent de Ceasar Flickerman.

- Bien le bonsoir. Alors mon cher, quelque chose à dire pendant les quinze secondes qu'il vous reste à vivre. - Bien sûr. Je voudrais que vous sachiez ma pensée profonde. Voyez-vous Katniss... - Treize..., le coupe Gale. - Je vous hais. Depuis le début, en fait. Vous avez réussi à renverser une nation entière avec de simples baies. C'est fou, pas vrai ? - Neuf. - Vous êtes la cause de bien des morts. Parce que vous êtes la lueur d'espoir de tous ces rebelles qui n'attendent que l'armistice. - Cinq. - Donc voilà, je vous hais au plus haut point. - Prim ?, fait Gale. - Deux. Et un.

Je me suis fait la joie d'enfin terminer le compte à rebours. En une fraction de secondes, Snow s'écroule, transpercé par toutes les armes possibles et imaginables. Et voilà, c'est enfin terminé.

Quelques heures plus tard, nous sommes dans l'hovercraft direction le District Douze. Assise à côté de Thomas, j'ai un gros poids en moins. Personne n'est blessé, mais psychologiquement, nous le seront toujours. Alors je vais profiter de cette dernière journée sans cauchemar. Pour aller dans la forêt, au lac, dans la cabane, voir mon chat, avant de sombrer dans la terreur que laisse les Jeux.

- Alors ?, me fait Thomas. - Alors quoi ? - Et bien... comment ça va finir ? Comment tu vois ta vie, maintenant. - Je ne sais même pas ce que je ferais dans un mois. Par contre, je sais parfaitement ce que je vais faire dans la foulée.

Je me rapproche et lui colle un baiser. Voilà, ça, c'est une belle fin. Je ne sais toujours pas ce que je ferais de ma vie après, mais je sais que je ne serais pas seule. Je suis sûre que si je décidais d'écrire mon histoire en un livre, il aurait du succès. Enfin ça... ça reste à voir !

Les Hunger Games recommencentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant