Un grincement sinistre se fit entendre lorsque je refermai la trappe qui menait au sous-sol.
Mes pas résonnèrent sur le sol froid.
Pieds nus, je fis grandement attention à ne pas glisser.
L'élastique qui ornait mon poignet, en général, était aujourd'hui dans ma chevelure bleue nuit, formant un chignon fait à la va-vite.
Je fis tourner les clefs, en un tintement joyeux, autour de mon index.
Dès qu'il vit ma silhouette, Ædan se mit en position assise sur le lit où il était allongé au départ.
-Bonjour, souffla-t-il.
-Salut, répondis-je lentement.
Je déverouillai la porte suite à ce court échange, lui faisant signe de me suivre.
-Où allons-nous? demanda-t-il prudemment.
-Au stadium d'entraînement.
Il me dévisagea, surpris.
-Je n'en ai jamais entendu parler.
-C'est un organisme privé. Un petit groupe le gère et le prête de temps en temps aux personnes comme nous.
-Je vois.
Je donnais un rapide coup de pied dans le mur, cherchant la porte du passage.
Cela faisait un long moment que personne ne l'avait emprunté et j'avais oublié de quel côté il se trouvait.
Par chance, cela sonna creux et je cherchais donc la pierre qui ouvrirait le chemin.
Après trois longues minutes de recherche infructueuses, je donnais un coup de pied trois fois plus fort que le premier, faisant tomber à peu près toutes les pierres qui le constituaient.
Heureusement pour moi, celui-ci était en mauvais état et je savais que l'on me pardonnerait ma colère.
Ædan n'avait pas pris la parole depuis tout à l'heure, prit dans un élan de mutisme impressionnant.
Je m'engouffrais donc dans l'immense couloir où la lumière était inexistante.
Quelques toiles d'araignée était visible grâce à la lumière du sous-sol mais cela s' arrêtait là.
Je marchais donc sans conviction, faisant attention à chacun de mes pas, suivie par notre prisonnier.
Les minutes de marche commençaient à me sembler bien longues alors que l'on put enfin distinguer une forte dose de lumière.
Des appels se firent entendre de la source de lumière.
Plus j'en approchais, plus je devais me couvrir les yeux sous la force de cette éclat de blancheur.
Et je fus soudainement enveloppée de ce rideau blanc.La stadium d'entraînement était le seul lui de compétition sur l'île. En effet, ici se tenaient de nombreuses compétitions combatives entre Hepfid.
Mais nous n'étions pas en ce lieu pour cette raison.
-Bonjour vous deux, salua Saturnin dès qu'il nous aperçut.
-Hey! répondis-je joyeusement.
-Mais c'est la grande forme! se moqua-t-il.
-Tu parles, je n'ai pas fermé l'oeil depuis trois jours.
-Pourquoi?
Tandis que j'expliquai mes problèmes d'insomnie à mon ami, je vis du coin de l'oeil que Crystal expliquait rapidement le fonctionnement de l'épreuve à Ædan.
Je faussais compagnie à mon ami afin de me mettre en tenue d'entraînement dans les vestiaires.
J'avais au moins les cheveux d'attaché.Quelques minutes plus tard, j'étais sur le béton frais du stadium, contemplant les murs de verres imprégnés de magie.
Ils protégeraient les autres des attaques.
Je m'étirai longuement, écoutant mon dos craqué, tout en attendant mon adversaire.
Ædan sembla surpris de se retrouver dans l'enceinte des murs, face à moi.
-C'est ta vengeance? sourit-il.
-Vois-le comme tu veux, on veut simplement savoir si tu sais bien te battre, expliquai-je.
-Bien, tu vas mordre la poussière!
-Une précision, je sais que tu comptes te retenir parce que je suis une fille, qui plus est pas du tout athlétique, donc, je t'interdis de le faire.
Il sursauta de surprise, avant d'afficher un sourire satisfait et de ce décider à ne pas être trop gentil.-Que le combat commence! hurla Opaline.
En une fraction de seconde je me retrouvai nez à nez avec lui, sursautant devant le bond titanesque qu'il venait de me faire.
Alors que j'allais recevoir un coup dans le ventre, je lançai vivement mon pied dans le sien, le touchant de justesse.
Il cria sur le coup de la surprise mais ne se laissa pas démonter.
Il attendit patiemment que je lance une attaque, ce que je me décidai à faire immédiatement.
Il me suffisait de l'effleurer pour le brûler.
Sur la droite!
Alors qu'il avait baissé sa garde, je lui décrochais un violent coup de genoux dans les côtés lui brûlant ses vêtements au passage.
Pour une fois, j'ai eu l'intelligence de mettre un short, pensais-je.
Sa peau était rouge écarlate à l'endroit où je l'avais touché.
Un fier sourire prit forme sur mes lèvres.
Il leva un sourcil en signe d'indignation, comme si je le sous-estimais.
-Utilise ton pouvoir! provoquai-je.
-C'est ce que tu viens de faire, hein? rit-il.
-Du poison qui prend la forme que je souhaite, du feu, de l'eau, mortel ou pas, chouette pouvoir n'est-ce pas?
-Il évident qu'il est génail, si on n'est pas contre toi.
Je fus prise d'un rire franc, avant de répondre:
-À toi de choisir, Monsieur Le Tueur.
Il secoua la tête, puis me fit signe qu'il commençait les choses sérieusement.
-Prête?
Je le frappai à la jambe en réponse, laissant de nouveau voir sa chair rosie de mes pieds nus.
-Je comprends mieux pourquoi tes pieds sont nus.
Deux couteaux volèrent alors dans ma direction, et, dans une roue peu certaine, je les évitai de justesse.
Il m'accula au mur, ne me laissant aucune issue, en moins de quelques secondes.
Le plaisir de la victoire brillait dans ses yeux.
Je posai tranquillement mes mains sur ses épaules, y prenant lentement appui avant de jeter mes pieds contre la paroie en verre.
En un instant, je me retrouvai derrière lui, le faisant tomber à terre en le balayant d'un coup de pied.
-Impossible!
Mon pied vint lui écraser le thorax alors qu'il allait continuer.
-Que..!
Alors que j'allais signaler à Crystal que j'en avais assez vu, la voix étouffée d'Ædan m'arrêta.
-Pas si vite...Je n'en ai pas finit avec toi!
Un ligne blanche se dessin a devant mes yeux et la peau de mon bras fut vivement tranchée.
Je reculai d'un bond, n'y comprenant rien, libérant ainsi Ædan.
-À mon tour!
Il balança un coup de pied droit dans mes côtes, comme s'il souhaitait se venger.
Celui-ci me frôla alors que je me décalai d'un cran.
-C'est pas vrai! pesta le jeune homme pour mon plus grand bonheur.
Je comptai de nouveau lui donner un coup de pied mais il décida qu'il n'en serait pas ainsi et attrapa ma jambe.
-Juste pour la frime, déclarai-je en posant mes mains au sol.
En appuyant horriblement sur celles-ci, je fis pivoter ma jambe libre pour l'envoyer dans sa tête et lui faire lâcher la seconde.
Et comme je l'avais espéré, mon action avait aboutie.
Mécontent, mon adversaire m'asséna un fantastique coup de poing dans le ventre puis un coup de coude dans les hanches.
Il continua en frappant mon tibia, me ruant ensuite de coup dans l'abdomen.
Alors qu'il estimait en avoir finit, une surprenante quinte de toux me secoua.
Après de longues secondes à tousser follement, je crachai du sang sur le sol.
Ce qui me fit le plus peur était le fait que je savais que ce n'était pas du aux attaques d'Ædan.
-Mon dieu, Heath! Ça va?! cria Opaline, apeurée.
-J'ai frappé trop fort, s'inquiéta le Dérober face à moi, se souciant de moi là où j'aurai cru qu'il se moquerait.
-Hé! Heath! Regarde-moi!
Il criait ses mots, me déchirant la tête.
Une crise de migraine, songeais-je tout en sachant que ce n'était qu'un doux euphémisme.
Je m'allongeais sur le sol, fermant les yeux en vue d'un repos mérité.Une claque résonna dans tout le dôme de verre.
-AAAAH!!!! m'époumonais-je sous le coup de la douleur.
Mon réveil fut affreusement douloureux et soudain.
-Enfin, j'ai bien cru que nous t'avions perdue, soupira Saturnin tout en secouant sa main.
Sa main qui venait de rencontrer ma joue.
Bien trop violemment à mon goût.
-Tu dormais? questionna Bulle dont je venais à peine de remarquer la présence.
-Pas vraiment...J'ai eu une migraine donc je me suis allongée et j'ai fermé les yeux pour la faire passer, et, il semblerait que cela ai marché.
-J'avais raison! s' exclama-t-elle fière d'elle.
-Comment ça? interrogea Opaline pour tout le monde.
-J'ai vu qu'elle avait mal à la tête alors j'ai éteints vos voix.
-C'est lié à ton pouvoir psychique, n'est-ce pas? compris Crystal.
-J'entends tout.
-Et tu peux réduire à néant les bruits, ajoutais-je.
-Eh bien, sache que c'est un sacré pouvoir! félicita Saturnin.Après moult agitation, mon groupe d'ami décida que nous en avions finit avec "l'examen" et qu'il était temps pour Ædan et moi de prendre une douche.
Celui-ci n'avait pas dit un seul mot depuis mon réveil.
Nous marchions côte à côte dans le couloir quand il se décida enfin à me parler.
-Tu as faim?
Sa remarque était lourde de sens.
Je soupirai longuement, m'arrêtant pour le regarder droit dans les yeux, et il du en faire de même.
-Je meurs de faim, sauf que, si tu répète ça à l'un d'entre eux, je me charge de de soulager ma faim avec toi!
J'accompagnais ma déclaration d'un coup ferme de mon index sur son torse, n'ayant jamais été aussi sérieuse de toute une vie.
-Trouve un moyen de ne pas mourir, au moins.
- Parce que tu crois peut-être que des morts se trouvent aussi facilement? crachais-je, colérique.
-Tu as conscience du fait que tu peux te nourrir de vivant aussi?
-Ce serait un meurtre, j'en prendrais bien trop pour qu'il survive, soufflais-je.
-Sacrifier sa vie pour une autre n'est pas la chose à faire. Soit tu meurt, soit tu tue, c'est ainsi que le monde fonctionne.
Un pincement au cœur se fit sentir quand je me dis qu'il avait entièrement raison.
Notre monde était pourri, c'était inéluctable.
Je poussai donc en silence la porte des vestiaires, méditant sur ces paroles.
Je me délectai de tout vêtement, laissant cascader ma longue chevelure nuit le long de mon dos.
La chaleur de l'eau chaude sur ma peau couverte de sueur me fit un incroyable bien.
Je soupirai d'allégeance, me détendant petit à petit.
-Tu m'expliques ce qui peut te faire soupirer aussi joyeusement? se moqua quelqu'un.
-Je hais les bouches d'aérations, grinçai-je.
Un éclat de rire me parvint à nouveau.
-Sinon, Ædan, tu ne souffres pas trop avec tes brûlures?
-Non, non, Saturnin a supprimé nos blessures grâce à son pouvoir, donc je suis en pleine forme.
La conversation était de nouveau détendue.
Je m'assis dans la douche, déposant le jet dans son accroche pour qu'il couvre tout mon corps d'eau.
Un appel télépathique m'empêcha de pleinement profiter de ma tranquillité.
-Oui Saturnin?
-Tu parles toute seule? se moqua Ædan qui pouvait tout entendre.
-Pourquoi est-ce que j'entends Ædan, ne me dit pas que...
-Saturnin, arrête un peu de te moquer de moi et explique-moi la situation, répliquai-je désespérée.
-Qu'a-t-il bien pu dire, enfin penser...
-Ædan, tais-toi bon sang! criais-je.
-Mais ça va pas de crier comme ça! répondit Saturnin.
-DIS-MOI CE QUE TU VOULAIS ME DIRE! J'aimerai bien me doucher tranquillement à la fin, non mais!!!
-Nooon!!! Il aurait dit ça!
Ne lui envoie pas de poison par l'aération, ne fais pas ça, ne fais pas ça.
-Ce soir, on se retrouve tous chez Opaline pour partir à la Clairière Dorée, le président vient de nous contacter pour une mission. Ædan est-il apte à venir en mission avec nous?
-Bien, j'estime que oui, je lui transmet l'information. Quant est-il de Bulle?
-Elle aussi selon Opaline, il faut juste veiller quelques temps mais tout devrait bien se dérouler.
-À ce soir alors.
-Oui.Je séchais lentement mes cheveux avec une serviette, puis avec un séchoir, prenant tout mon temps pour une fois.
J'enfilai une jupe noire plissée et un petit tee-shirt avec un cardigan assortit à mes cheveux.
Mes pieds furent mis dans deux petites sandales, et je sortis en trotinant, me trémoussant au rythme de la musique qui battait dans mes oreilles.
La voilà ta détente si méritée, jeune fille!
Je continuai ainsi jusqu'à croiser une personne dans le couloir, me souriant honnêtement en me votant si gaie.
Bizarrement, cela me stoppa dans mon élan et me gênait affreusement.
J'allais pousser la porte du passage secret quand je croisai Ædan, appuyé contre le mur, comme les mauvais garçons des films mal réalisés que ma mère me montrait alors que je n'étais qu'une enfant.
Il releva la tête ne me voyant.
-Tu en as mit du temps.
Je ne relevai pas sa remarque et passais devant lui en souriant hypocritement, tout en gardant une pointe d'humour.
-Ce soir, c'est ta première mission, le bleu! lançai-je alors que nous entrions dans le passage.

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NEVERLAND [PAUSE]
Ciencia FicciónLes changements climatiques ayant fait des ravages sur Terre, le CO2 présent dans l'air devint habituel. Le corps humain en prit même l'habitude, ce qui donna place aux Hepfid, humain qui n'en sont pas vraiment, mais surtout dotés de pouvoir et à l'...