Nous étions si proches, que je ne voulais pas y croire. Tu étais là, à mes côtés, c'était forcé! Tu ne pouvais pas être ailleurs. C'était inconcevable. Je ne pouvais pas. Je ne voulais pas. Et pourtant il le fallait. C'était tellement impossible, que tu étais toujours vivante pour moi. Je t'avais gardé au fond d'une partie de mon coeur, et te parlais même, de temps à autre, comme si tu n'étais jamais partie. Mais ce n'est qu'au moment de l'enterrement, quand je me suis retrouvée devant ce cercueil, devant tous ces gens qui pleuraient, ta famille, nos amis, que j'étais bien obligée de comprendre. Ils ne pleuraient pas sans raison, et ce cercueil n'était pas vide. J'aurais tellement aimé y croire. J'y aurais cru toute ma vie. Toute ma vie, tu serais restée avec moi. Pourtant, quand je me suis rendue compte que tu n'étais plus là. Définitivement. Mon coeur s'est brisé en mille morceaux, les larmes ont commencé à couler. Je me demandais : "Pourquoi est-ce que je pleure, alors qu'elle est toujours là? Encore hier je discutais avec elle!". Mais j'ai compris. Et je hurlais. Ma souffrance était sans pareille. Je ne voulais rien savoir, rien entendre. Tu m'avais quittée pour de bon et c'est tout ce qui importait. Au début, je t'en voulais. Je t'en voulais de m'avoir laissé seule. Puis, je m'en suis voulue à moi-même. Comment n'ai-je pas pu te protéger, te sauver à temps? Nous avions fait tellement de promesses ensemble. Des promesses d'avenir, des promesses d'amitié. Elles se sont toutes brisées d'un coup. Comme si un couteau me transperçait le coeur pour en extraire toute la partie te concernant. La joie, nos peines, nos souvenirs, notre amitié. Alors, j'ai prélevé ton corps froid et inanimé du cercueil, avant de le serrer contre moi afin d'essayer de le réchauffer. En vain. Tu ne t'es jamais réveillée. Alors, même encore maintenant, je hurle, expédiant toute la douleur contenue dans mon coeur menaçant d'exploser. J'aimerais tant pouvoir faire quelque chose. Je voudrais que tu reviennes. De là où tu es partie. Mais c'est impossible. C'est impossible car tu es morte. Alors que je te voyais vivante, tu étais morte. Et on ne peut pas ramener un mort à la vie.