Un handicap, ou une aide ?

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Te fixant je ne pourrais dire si tu es un frein à ma vie, ou là pour m'aider :

C'est vrai, à cause de toi, on me dévisage, me fixe, m'observe sans cesse. À cause de toi, les seuls regards que j'obtiens sont des regards de pitié. À cause de toi, j'ai sans cesse peur de tomber à terre sans pouvoir me relever. À cause de toi, je me sens, non, je suis, différente des autres. Je ne pourrais jamais me sentir libre de mes mouvements. Je ne pourrais jamais comprendre, cette liberté qu'ont certaines personnes à courir, courir, encore et encore. Sentir le vent m'effleurer, m'entourer le corps. Ressentir l'air frais pénétrer dans mon corps, oxygéner mes poumons, mes muscles, puis sortir brusquement de mon corps, entraînant avec lui une trace de buée. Courir sans s'arrêter, jusqu'à ce que l'air ne puisse plus trouver de place dans mes poumons. Jusqu'à ce que mes jambes me hurlent de ralentir le rythme. Tout ces sports que d'autres ont la chance de pratique.

Tout cela est vrai, mais sans toi, que suis-je ? À près tout, tu m'aide à bouger, à me déplacer, et à vivre presque normalement. Même si je ne suis pas normal, il faut que je m'habitue au fait, que ce ne sera jamais le cas. Je ne pourrais plus jamais marcher, courir, sauter, m'enfuir, descendre les escaliers, pousser des portes, cuisiner normalement, prendre un bain, attraper des objets haut placés. Toutes ces petites choses que d'autres trouvent normales. Rien ne sera jamais normal et simple avec toi, cependant tu m'aide. Tu me permet de me déplacer certes mais surtout, tu me donne de l'espoir, et tu m'apprends, que malgré mes jambes immobiles, je vis. Je vis et ça ! Ça c'est la plus belle chose qui m'est arrivée. J'aurais pu mourir, mais non je suis là. J'aurais pu être complètement paralysée. Mais non, je suis vivante. Et tu me rappelle que je dois vivre et sourire. La vie n'est simple pour personne. Il y a toujours pire que soi. Et tu me rappelle, me prouve, qu'être différent est une fierté, et que je peux faire des tas de choses extra, sans l'aide de mes jambes.

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