SHADOW (EN PAUSE)

CHAPITRE 2

A mon réveil, mon père m'annonça que Stefan viendrait me chercher au lycée pour mon rendez-vous chez le docteur Morgan. Cet homme était un psychologue très connu dans notre ville, et surtout réputé pour soigner tous ses patients, sans exception.

- Et si je ne veux pas y aller ?

-Tu iras. Il est hors de question que tu sois encore une fois dans le même état que cette nuit.

Mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, la porte sonna.

- Tiens, Laure est en avance, lança mon frère en mangeant ses céréales.

Je descendis de mon tabouret, et allais lui ouvrir.

- Oui, je sais, je suis en avance. Mais il fallait que je te dise que ce matin je ne pourrai pas t'accompagner, j'ai Caren dans la voiture, et on doit aller faire une course.

- Oh mais je t'en prie, va la rejoindre, dis-je en lui claquant la porte au nez.

- Caren ? La Caren ? demanda mon frère avec de grands yeux.

- Oui. Et je n'ai pas envie d'en parler, alors tu bouges et tu m'emmènes.

- D'accord...

J'attrapai mon sac, et sortis de la maison avec Stefan. Lorsque nous fûmes arrivés sur le parking, il me dit :

« Attends-toi à me voir débarquer dans un de tes cours vers quatorze heures. »

Sortie de la voiture, je me dirigeai vers la classe de monsieur Jones, pour une nouvelle matinée seule. Mais au moment où je passai ma tête dans sa salle, il y eut un problème. Le serveur de la veille se tenait à ma place, sur ma chaise, et surtout me fixait. Je passai au bureau du professeur, mais ce dernier m'annonça que cette place était définitive, à mon plus grand regret. En passant devant la table de Christian et Laure, celle-ci me foudroya du regard. Je haussai des sourcils, étonnée qu'elle me prenne pour une rivale, puis partis m'asseoir, toujours sous le regard du brun.

- Pourrais-tu te décaler s'il te plaît ? Je préfère être près de la fenêtre...

Il se déplaça sur la chaise à côté de lui, et m'observa, encore. Je m'installai alors à mon tour, et regardai dehors. La fatigue commençait à me gagner, quand je cru voir des corbeaux se diriger droit sur notre classe. Je me réveillai en criant, ce qui attira le regard de tout le monde sur moi. Laure pouffait de rire, comme sa nouvelle amie Caren, Christian était neutre, comme tous, mais monsieur Jones, lui, n'avait pas envie rire.

- Alors comme ça, vous dormez dans mon cours mademoiselle Clarks ! Sortez de cette salle, et aller en retenue ! Tout de suite !

J'attrapai mon sac d'une main, et ma veste de l'autre. Ma vue se brouillait de plus en plus avec toutes les larmes qui s'échappaient de mes yeux. Je sortis finalement du cours, et regardai l'heure affichée par ma montre. Il n'était seulement que dix heures !

Je m'installai à une table seule, sous le regard d'un surveillant assez étrange. L'homme ne m'avait pas lâché du regard pendant l'heure, alors que moi, je tentai de le fuir désespérément. Il me scrutait avec insistance et cela en devenait gênant. Pourtant, lui qui voyait ma gène, ne se privait pas d'esquisser des sourires sadiques de temps à autres.

Lorsque la sonnerie de onze heures retentit, je me précipitai hors de la salle de permanence, toujours scrutée par l'homme. Les couloirs étaient déserts, je devais être en retard. Mais plus j'avançais, plus je me perdais. Je connaissais ces couloirs comme ma poche, et pourtant, à cet instant, je ne savais plus où je me trouvais. La tête me tournait, et j'avais envie de vomir. Il faisait froid, et je dû m'appuyer sur les casiers pour rester debout. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait, mais j'avais très peur. Soudain, une forme sombre arriva vers moi, et j'eu la nécessité de fuir.