Hopewell

Partie 3 - chapitre 1

3 semaines après la bataille de Poudlard, aux alentours de mi-août 1997,
hotel Hopewell.

Gabriel s'accouda au comptoir et poussa un long soupir d'ennui.
Aujourd'hui, c'était son tour de tenir la réception, et il avait eu 3 clients depuis le début de la journée.
L'été s'annonçait merveilleusement déssèchant, et l'hotel, riche en chambres vides.

Pour tromper l'ennui, Gabriel partit en quète de son frère Alderic, qui devait être, tel qu'il le connaissait, entrain de faire semblant de laver les vitres au 3éme étage, depuis que leur mère avait confisqué toutes les baguettes magiques et fait disparaître tout objet suspect aux yeux d'un client moldu.

Pour se donner bonne conscience, le jeune homme se dit que si client il y avait, il pourrait toujours se servir de la sonnette.

Cette pensée formulée, le garçon se dirigea vers l'ascenseur ancêtre aux boutons polis par des générations de doigts, et se rendit au 3ème étage.

- Tu pourrais au moins faire semblant d'avoir un chiffon à la main, commenta Gabriel en entrant dans la suite Vronsky, occupée depuis une semaine par M. Lennon, située en face de la suite Anna Karénine.

Alderic de Boissaison, 18 ans, ne cilla même pas en entendant entrer son grand frère.

- Mon p'tit Gaby, tu tombes bien, lança ironiquement l'interessé.
"Mon p'tit Gaby".
Gabriel leva les yeux au ciel.

Alderic était agenouillé à côté de la table de nuit, et semblait très concentré sur un oeuf qu'il faisait osciller dangereusement à l'extrêmité du meuble, avec sa... Baguette?!
- Tu crois que si je le décale d'un centimètre de plus, il tombes? Demanda Deric d'un air de profonde perplexité.
- Comment t'as eu ça? Demanda son grand frère en désignant la baguette.

Alderic eut un sourire en coin, sans lâcher son oeuf.
- Comment tu crois que Staline est arrivé au pouvoir en Russie?
Gabriel se laissa tomber sur le couvre-lit.
- Hum... C'est pas le sujet et on en a rien foutre?
T'as les nôtre aussi? Dis, le jour où le vieux Lennon rentrera prendre une douche plus tôt que d'habitude, on risque de retrouver ton cadavre mystérieusement pendu à une fenêtre si tu continues à casser des oeufs sur sa moquette... commenta Gabriel d'un air pensif.
- ben voilà. La réponse c'est : cépalesujé éonenarienafoutr.
Et... non, je crois que maman les a éparpillées un peu partout dans la maison. Et au pire, je pourrais toujours faire semblant de faire les vitres, termina Deric en décalant minutieusement son oeuf de manière à ce qu'il penche dangereusement au bord du vide.

- Ça baigne à la réception?
- Nikel, je crois que j'ai atteint le reccord exeptionnel d'un client par demi-journée, répondit l'intéressé.

- Tu sais où sont les filles? Demanda Gaby en se redressant.
- Sophie avec la daronne dans la cuisine avec Charity et Verity, et sûrement Feli', aussi, sûrement entrain d'essayer de convaincre notre chère mère de ne pas revisiter le couign amann en ajoutant de la sauce tomate et des fraises des bois, Juliette s'occupe sûrement du linge au sous-sol, Jeanne et Isolde tiennent le bar, et Charlie... soit elle fait les courses, soit elle se planque dans le grenier pour se faire des perfs de caféine, soit elle fait le service en salle dans...

Le jeune homme n'eut pas le loisir de finir sa phrase, car un coup de sonnette retentit.

- Tiens, mais que diable fait le réceptionniste?! Que des incapables de nos jours, lança Deric d'un air faussement hautain en regardant son frère pousser un juron, partir en courant et se laisser glisser sur la rampe de l'escalier en colimaçon.

Gabriel termina sa course en se glissant discrètement derrière le comptoir, hors d'haleine.

- Bonjour, bienvenue à l'hotel Hopewell, en quoi puis-je vous aider? dit le grand frère, avec son meilleur sourire de réceptionniste d'hotel, au jeune homme qui lui tournait le dos et qui semblait passionné par le cadre avec une photo en noir et blanc de sa famille, accroché au mur.

Le garçon se retourna vers Gaby.

- Vous comptez rester combien de... George...?!