Chapitre 14 - Changes

280 32 16
                                    

Je sentais la rafale de coups sur mon visage.

« Tu l'as tué espèce d'enculé !! » Criait Keith.

Tout ce temps, c'était eux ... Je me sentais las de ne pas les avoir reconnus dès le premier jour, mais il me semblait que leurs visages m'étaient familier. Je me rappellerai toujours de ce jour où j'ai tué Randy Warren. Je me rappellerai toujours que c'est à cause de ce connard que mon frère a atterrit en prison ! Je ne ressentais aucun regret jusqu'au jour où ils l'ont emmené avec ! Et aujourd'hui est le jour de la facture envers son « bien-aimé ».

Troy observait la scène à quelques mètres de lui. Il ne faisait strictement rien. Je pouvais voir qu'il était heureux de me voir souffrir, mais qu'en même temps, il était agacé par le comportement de Keith.

Après environ cinq minutes, le « grand aux cheveux noirs » se releva, les larmes aux yeux. Mon visage était en sang et le liquide rouge coulait de ma bouche. Je n'essayais même pas de bouger, je savais que c'était pratiquement impossible pour moi. Je pouvais reconnaître ce que Keith ressentait pour Randy. Ses yeux étaient comme un livre. J'avais reconnu il y a bien longtemps qu'il éprouvait bien plus que de l'amitié envers lui.

Alors que je pensais qu'ils allaient me laisser là en plan, les deux se mirent à parler entre eux et se retournèrent par la suite vers moi, souriant d'un air sadique. Ce n'était pas fini.

« Tu vas payer crois-moi. »

Il s'approcha de moi, prenant une bouteille d'alcool qui se trouvait sur l'une des tables destinées à la fête. Il l'ouvrit.

« Ce serait dommage de gâcher tout ça. »

Il commençait à m'arroser du liquide qui me brûlait la peau. Mais je me retins de réagir, je ne voulais pas m'avouer vaincu. Il sortit alors un petit briquet de sa poche.

« Adieu. Jeffrey Woods. » Dit-il avant de jeter le briquet en ma direction.

La flamme était tout d'abord toute petite, puis elle prit de plus en plus d'ampleur et mon corps fut aussitôt submergé de flamme. Ils fuirent tandis que moi je criai de douleur en tentant d'éteindre le feu. Je courus dans tous les sens. Les invités commencèrent à paniquer et appelèrent l'ambulance.

Après un moment de course, je tombai, épuisé. Cette fois, c'était la bonne.

Je me réveillai à l'entente de ma respiration et ouvris lentement les yeux. Je me sentais faible, sans force, mais apparemment, j'étais tout de même en vie.

« Patient est conscient ! » Entendis-je sur le côté de mon lit.

Je tournai la tête et vis ma mère et ... mon petit frère assis sur des chaises à côté de moi. Liu me sourit, comme s'il voulait me dire que tout allait bien se finir. Et pourtant, je sentais bien que quelque chose s'était bel et bien brisé en moi. Comme si on m'avait arraché le cœur. Et pourtant, j'étais heureux de revoir mon frère. C'était la seule chose pour le moment qui me faisait un certain « effet ». Et pourtant, quand je creusai un peu plus loin, je retrouvais, la peine, la haine et surtout, la folie. La douce folie. C'était alors bien elle dont je sentis sa présence se propager dans mon corps malgré le fait que je l'ai retenue tout ce temps.

Je fus interrompu dans mes pensées par l'un des médecins autour de moi.

« Vous pouvez enlever les bandages. »

Des bandages ? J'apportai ma main à mon visage. Je vois. Le bandage se situait sur son visage intégral d'après moi, sauf mes yeux.

Lentement, les médecins s'emparèrent de ces bandeaux blancs et le déroulait de ma tête. Une fois ça de terminé, ils me tendirent un petit miroir pour que je puisse observer mon à présent nouveau visage. Je pouvais reconnaître le dégoût dans le leur. C'était maintenant à mon tour de voir.

Mon visage était devenu aussi blanc que de la neige. Mon nez avait disparu et avait été remplacé par deux petits trous.

Je me tournai vers ma mère et mon petit frère. Même eux avait désormais peur de moi on dirait. Ils avaient les larmes aux yeux.

« Vous pourrez rentrer dès que vous voulez. » Dit le docteur.

Ma mère ne fit que hocher la tête, elle était encore toujours sous le choc de ma nouvelle apparence tandis que Liu s'agrippait à son pull. Alors c'est ça ce que tu ressens ? De la terreur envers ton grand-frère ?

Ma mère se leva, se dirigeant vers moi.

« Tout ira bien Jeff, d'accord ? » Dit-elle sur un ton qui était censé être rassurant. Je t'ai apporté quelques habits. Nous rentrerons dès que tu seras près chéri ! » Continua-t-elle.

Je pris les quelques affaires qu'elle m'avait amenées et les mis.

Mes deux mains sur le lavabo de la salle de bain, je réfléchis au sens de mon existence. Je levai la tête. La tristesse avait disparue en moi. J'admirai mon nouveau visage et sentis la folie prendre contrôle de mes actions.

« Oh cher visage, ce soir, je vais te rendre encore plus beau que tu ne l'es déjà ! Ris-je. Et là, oh oui, ce sera parfait ! Tout le monde me fuira ! ».

Je lâchai un rire crispé.

On toqua à la porte.

« Jeff ? Tout va bien ? »

Pf. Ce n'est que ma mère. Je n'ai plus rien à faire de ma famille maintenant, pour moi, il n'existe plus que la haine dans ce monde sans pardon ! Et je me vengerai ! Oh oui ! Je ferai couler du sang et ...

Je secouai brusquement la tête. Mais qu'est-ce qui me prend ? Je ...

Mes poings se serrèrent sur le rebord du lavabo.

Plus rien n'allait jamais être comme avant.

��

Bullied To Insanity [En Correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant