Être vivant

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Peu après l'épisode du coma éthilique, Queen apprit à marcher. Ses petites jambes potelées se faisaient aller aussi rapidement qu'elles le pouvaient. Un monde vaste et remplit de merveilles diverses s'offrait à elle sur un plateau d'argent. Elle développait sa curiosité au fil des jours. Après tout, l'arrivée de Ronald, un nouveau venu dans la famille (tribu), faisait en sorte que ses parents avaient un peu relâchés sa surveillance... Pouvant faire autant de bêtises qu'elle le souhaitait, elle en profitait au maximum. Iris, qui se plaisait à protéger Queen, l'aidait beaucoup. Au moins, Queen était assuré de ne pas se faire dévorer par sa grande soeur. Iris profitait de la naïveté du bambin d'à peine 1 ans pour parvenir à ses fins. Pour effrayer leur grand frère, Damien, qui prétendait n'avoir aucune peur, elles décidèrent, après de fortes recommandations d'Iris,  de trouver un tour à faire. Puisqu'elles étaient les plus tranquilles de toute la maisonnée (et oui,malgré les penchants cannibales d'Iris) on ne les soupçonnerait  jamais. Profitant du fait que personne ne les surveillaient, elles furent tentées, un matin, de se diriger vers le poulailler et d'attraper la poule la plus fragile. Cocotte, la poule, semblait effrayées mais se laissait faire. Les filles allèrent se cacher dans le boisé derrière la chaumière. Queen fût chargée d'immobiliser la bête pendant qu'Iris lui tranchait la tête. Un travail demandant une force surhumaine pour une si petite fillette. L'aînée trancha la tête du pauvre animal d'un seul puissant coup de hache. L'odeur écoeurante du sang faisait frémir leurs narines .D'ailleurs, leurs vêtements en étaient maculés. Difficile de cacher leur gaffe au parents. Mais il faut ce qu'il faut.

-Nous avons commencé un projet, il faut qu'on le mène à bout!,dit Iris.

Alors, elles prirent uniquement la tête de la volaille et la mirent dans un petit sac. Sachant que leur frérot avait l'habitude de prendre un grand verre de jus d'orange en revenant de son boulot de fin de semaine, il enterrait des cadavres à temps partiel, elles lui en préparèrent un "gentiment". La tête du volatile tomba elle aussi, probablement par "mégarde". Quand Damien rentra, épuisé, de son travail, il prit une très grande gorgée de jus. Il manqua de justesse de s'étouffer avec la tête. Puisque le "médecin" avait une aiguille dans le bras, et parlait de courges volantes, quand M.Carter et Damien vinrent dans son bureau, afin de retirer la chose qui était toujours coincée dans la gorge du garçon, ils se résolurent à garder cela comme c'était. C'est-à-dire que Damien serait prit, jusqu'à la fin de ses jours, avec une tête de poule dans son gosier. Les gamines ne se firent jamais attrapées.

Mme Carter était quelqu'un d'extrémement paradoxale. Elle ne se préoccupait pas de la santé d'un enfant qui ne mangeait pas assez mais se préoccupait fortement d'un enfant mangeant trop. Le souci d'économie d'argent, probablement. C'est pourquoi à défaut d'aller voir le médecin ou le curé, elle fut tentée d'aller voir un chaman. Et oui, ces médecins autochtones usant de médecine ancestrale pour soigner les gens. Bien sûr, elle n'alla pas voir un shaman compétant. Mais non,ça serait mal la connaître. Celui qu'elle alla voir était tout simplement médiocre. 3 longs coups résonnèrent sur la porte de celui-ci avant qu'il aille ouvrir à Mme.Carter et Queen, qu'elle tenait fermement par la main. Ses petits doigts gelés se tenait dans ceux, tremblant d'inquiétude, de sa mère. L'espace où l'homme leur indiquèrent de s'assoir était aucunement chaleureux. 2 ou 3 bancs en bois, une peinture toute écaillée et 1 minuscule fenêtre composaient la totalité de la décoration de la pièce. Un grand feu trônait au milieu et les instruments rouillés du médecin de brousse, dans un bac en osier, près de la porte d'entrée.

-Par le pouvoir que les êtres divins m'ont conférés, que puis-je faire pour vous, paysannes.,dit le chaman.

-Et bien,je crois... Je crois que ma fille est habitée par des esprits malveillants., ajouta Mme Carter en chuchotant.

-Quels symptomes présente-elle?

-Elle mange autant qu'un vautour et a des yeux étranges.

-Ça alors! Laissez-moi l'examiner un instant... dit le "docteur".

Il arracha violemment la petite des bras de sa génitrice et la déposa sur ses genoux.

-Voyons voir... Mais je vois! C'est un envoyé du wendigo, il faut l'arracher de cette enfant!! Immédiatement!!! cria t-il.

-Oh doux Jésus! Je le savais, je savais que quelque chose ne tournait pas rond chez cette fillette!!! ,s'énerva la dame, désespérée.

-Madame,nous avons que deux solutions. Je vous avertis, toutes les deux sont ma foi, assez radicales.

-Je vous écoute!

-Premièrement, on pourrait,comment dire, arracher les yeux du bébé et combler les orifices par des feuilles mortes.

(Il me semble inutile de vous rappeler qu'il était un parfait incompétent.)

-D'acc... D'accord, affirma la mère, incertaine. N'avez vous pas une autre options?

-Oui. Je pourrais pratiquer le rituel du feu sacré. Celui-ci consiste à tenir Queen, nue, au dessus des flammes pour que celles-ci frôlent son ventre., dit le chaman, sur un ton de confidence.

-D'après vous,docteur, qu'est ce qui est le plus sécuritaire? (Pour une fois qu'elle s'occupait du bien-être de sa progéniture.)

-Il y a 1 chance sur 2 que la blessure des yeux s'infecte, dans ce cas, il y aurait du pus verdâtre qui s'écoulerait de son oeil, lentement, et il y aurait de fortes chance que cela s'infecte et qu'elle meurt. Sinon, pour le rituel,les flammes risquent de lui brûler la peau, sans toutefois que ce soit permanent. Donc ,selon moi, le rituel serait moins dangereux.

Queen n'écoutait pas vraiment ce dont les adultes discutaient, elle s'amusait avec un ours en peluche et c'est de cela uniquement qu'elle se préoccupait. Malgré tout, elle pouvait perçevoir l'inquiétude dans la voix de sa maman.

-Je vais prendre... votre chose là, le rituel., dit Mme Carter.

-Parfait! Prenons rendez-vous lundi prochain.

-Y a t-il des recommendations médicales?

-Non, faites juste lui donner un bain dans du lait de vache 12 heures avant le sacrifice, pardon, le rituel et tout sera parfait!

-Merci beaucoup!

Mme Carter quitta le bureau,satisfaite d'avoir pu "régler son problème". L'homme sortit rapidement de sa maison pour avertir Mme Carter:

-Ce que nous... entreprenons n'est pas tout à fait légal! Faites gaffe!

Merci d'avoir lu mon 3e chapitre!Il est un peu plus long que les autres mais j'avais beaucoup d'inspiration! Si vous voyez des fautes d'ortographe,veuillez m'en aviser EN PRIVÉ! Merci!!!❤️❤️

Molton's townOù les histoires vivent. Découvrez maintenant