Cette nuit-là, je n'avais fait que des fragments de rêve, mélangés à des morceaux de souvenir. Je nous revoyais, souriant et riant à en perdre haleine.
Mais ce n'était qu'un rêve... La vérité était tout autre, tellement diffèrente.
Je me réveillai à 5 heures 30 du matin. Nous étions Lundi, et une nouvelle semaine recommençait. Je n'eus pas vraiment de mal à sortir du lit, car c'était la rentrée et j'étais surexcitée. C'était mon premier jour au lycée et j'avais attendu ce jour avec impatience.
***
Il était 7 heures quand je sortais de chez moi. J'avais supplié Raphaël de m'accompagner et comme nous terminions à 11 heures, juste après nous irons rejoindre Jayden et Ezekiel. Ezekiel, un vieillard barbu super puissant style Dumbledore dans Harry Potter, était devenu mon maître d'apprentissage. Il était beaucoup plus méthodique que Jayden, c'était sûr. Mon ami aux cheveux blancs avait même fini par avouer que ça l'amuser un "tout petit peu" de me tabasser presque tous les jours pour "m'endurcir".
Je montais l'escalier quand je vis Raphaël qui m'attendait, la mine inquiète :
- Saluuttt, lui lançai-je d'un air joyeux. Tu vas bien ? Pourquoi une telle tête ?
Il ne répondit pas à ma derniere question.
- Je vais bien, toi t'as l'air en pleine forme donc je ne te retourne pas la question.
Il stressait un peu plus et ne me dit plus un mot. Je trouvai cela un peu bizarre, puis je me dis que s'il ne m'avait rien dit quand je suis arrivé, alors cela ne servait à rien de le supplier.
J'avais retrouvé quelques amis et Raphaël décida de se mettre un peu à l'écart. Quand l'appel commença je bouillais d'impatience de connaître ma classe :
- 2 nd 2, disait la CPE avant d'appeler les noms un par un, Albert Sasha... [...] Mariati Alyana , Messinay Robin, ... [...]
Au début, je crus à un rêve éveillé, comme j'en fesais souvent. Mais malheureusement non, quand je sortis de la foule pour rejoindre ma classe, je l'ai vu. Il était habillé tout de noir et avait taillé ses cheveux. Il me jeta un bref regard et ne sembla même pas étonné, contrairement à moi. Après m'avoir trahi, il m'avait rendu ma chaîne avant de totalement disparaître de la circulation. Malgré des heures de recherche, nous n'avions jamais pu le retrouver, et il ose réapparaître comme-ça, comme si de rien était.
Je comprenais alors pourquoi Raphaël stressait tant.
***
Il était 11 heures et la cloche sonnait la fin des cours. Maïwenne était dans ma classe. Nous avions passé la moitié de nos vacances ensembles et elle était presque devenue ma meilleure amie. Elle m'avait sauvé deux fois et connaissait ma nature de sorcière, et connaissait toute l'histoire Robin-Jayden. Je voulais essayer de le parler avant de sortir, chose qu'elle m'avait déconseiller, mais je ne l'écoutai pas.
- Robin ! l'interpellai-je
Il se retourna et me fixa.
- Je suis désolée, commençai-je
- De quoi ? me coupa-t-il
- Pour tout, mais s'il te plaît, tu n'ét...
- On était meilleurs amis, puis un couple. J'étais fou amoureux de toi. Tu as joué les amourettes avec un autre mec dans mon dos. Tu m'as fait l'amour comme si de rien était. Si je l'aurais jamais appris, tu aurais continué de me tromper en jouant les innocentes. Je suis sortie de ta vie et tu viens me chanter que tu es désolée ?
- Je t'ai cherché presque toutes les grandes vacances. Je suis tombée amoureuse de Jayden, c'est vrai, mais toi tu es mon meilleur ami. Je tiens tellement à toi et je..
- J'étais, me corrigea-t-il. Maintenant, ton troisième ennemi, c'est moi.
Il se retourna et partit sans un mot. Je ne comprenais pas ses paroles. " Ton troisième ennemi, c'est moi".
- Viens, tu sais bien que Jayden déteste attendre, me tira Maïwenne.
***
Il était 15 heures quand je suis rentrée chez moi. J'avais passé une bonne journée en compagnie de mes amis et j'étais d'assez bonne humeur, malgré ce matin. Je montai dans ma chambre mais le spectacle qui s'offrit à moi me dérouta.
Ma chambre pas très bien rangée à l'origine avait été retourné. Il n'y avait aucune trace d'effraction, seulement un petit mot laissé sur une feuille : "Ton troisième ennemi, c'est moi"
A ce moment précis, une rage sans nom me prit. Je déchirai le petit papier et jetai les miettes par terre. J'avais pleuré pour lui, je l'avais supplié, je lui avais montré mes faiblesses. Mais c'était la guerre qu'il voulait. Mon seul crime n'a été pourtant que de tomber amoureuse. Je me regardai dans le miroir et je vis que mes yeux étaient devenus rouge flamboyants.
Je repensais avec peine à mes fragments de rêve. Je ne sais pas ce qu'il veut, mais je le raménerai à la raison, quoiqu'il arrive. S'il faudra utiliser la violence, je le ferais. Mais dans cette histoire, ça a été moi la fautive. Et je réparerai mes erreurs, même si je dois y laisser mon sang.