Pourquoi elle me perturbait autant ? Ces longs mois loin d'elle m'avaient pourtant guéris de sa présence...Enfin, je le croyais. Je n'étais plus du tout sûr de la détermination que j'ai montré face à la mission que l'on m'aviez confié. Mais je n'ai plus vraiment le choix.
Je reconnaissais le jardin remplit d'orchidées et de roses. Les parents d'Alyana adoraient s'occuper de leurjardin, et le résultat en valait la chandelle. Il devait y avoir personne normalement, je venais de croiser Alyana au gymnase, Nelly était partie jouer un match, madame Mariati était chez sa mère et monsieur travaillait le Samedi à cette heure-ci.
Je pénétrais la maison par la porte de derrière. Je montai directement dans sa chambre mais quelque-chose me retenait. Est-ce que je voulais vraiment faire cela ?
- Non, tu ne le souhaites pas, me dit une voix de fille.
Nelly se tenait juste derrière moi.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je suis chez moi espèce de bâtard ! Je te retourne la question plutôt ?
Elle avait changé. Elle était toujours la même, mais elle avait beaucoup grandi depuis la dernière fois. Son ton de voix aussi avait changé et elle était beaucoup plus impressionnante qu'avant.
- Je suis en mission, répondis-je
- Oh, donc si j'ai bien compris, nous allons devoir nous battre ?
Ses yeux virèrent aux gris. Elle ressemblait de plus en plus à sa grande soeur, mais là, la ressemblance était frappante. Je n'avais pas envie de me battre mais je n'avais pas le choix. Je sortis mon arme, et m'approcha d'elle tout doucement.
Bizarrement, elle me fixait sans bouger. Pourtant je n'étais qu'à quelques centimètres d'elle. Mais quand je compris, il était trop tard. J'étais déjà dans un autre monde. Je connaissais cette technique, Jayden m'avait déjà torturé avec. Ma réaction fut direct, je saisis mon arc à une vitesse incroyable et tira dans le vide.
La réalité se redessinait peu à peu. Je vis Nelly immobile, figée dans un rictus douloureux. Elle s'arracha la fléche des entrailles et s'adossait peu à peu contre le mur.
- Nelly ! Nelly ! Je suis désolé ! Je vais appelé les secours ! Ne ferme surtout pas les yeux !
Elle me fixait les larmes aux yeux. Elle semblait un peu ailleurs, et je voyais sa peur.
Des larmes de honte, de panique et de haine envers moi-même me montèrent. Pourquoi est-ce que j'avais fait cela ?
Cependant, quand je pris le téléphone, Nelly avait déjà les yeux fermés.